Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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33Q HISTOIRE DU CINEMA avec une puissance exacte, des v£rit£s qui £tourdissent moins qu'elles n'^clairent, ce qui est mieux, puisqu'il s'agit d'un art en formation (i).» Un film comme celui-la, par son melange de realisme, de romantisme exaspeVe* et d'un lyrisme purement cin6matographique entierement nouveau, avait besoin d'acteurs de grand talent. Abel Gance qui, attachant la plus grande importance a Interpretation de ses ceuvres, a toujours su trouver les acteurs les mieux faits pour les roles qu'il leur destinait et tirer de ces acteurs le maximum, eut ici avec Ivy Close, comedienne anglaise inconnue en France, aussi charmante en jeune femme qu'en toute jeune fille, Gabriel de Gravone, Pierre Magnier, Terof et surtout avec Severin-Mars de veritables collaborateurs capables de le comprendre et de se consacrer de tout leur cceur a leur tache difficile. Severin-Mars qui s'etait deja fait remarquer dans La ioe Symphonie, Un cceur magnifique et J' Accuse ! comme un artiste de grande classe se pliant avec autant d'intelligence aux exigences du cinema — qu'il aimait et comprenait — qu'a celles de la scene, d£ploya dans son personnage complexe et douloureux de mecanicien dechir6 entre deux passions imperieuses, un talent extremement personnel qui, particulierement dans la derniere partie du film, atteint a une sorte de genie qui le fit comparer an Mounet-Sully d'CEdipe Roi. SeverinMars £tait vraiment l'acteur le mieux fait pour s'adapter au lyrisme qu'Abel Gance venait de creer. « Napoleon » : paroxysme d'une carriere De ce lyrisme Abel Gance allait donner de nouvelles preuves dans le Napoleon qu'il presenta en 1927 apres quatre longues ann6es de preparation et de travail (2). Ce film qui englobe l'enfance et les debuts du jeune Bonaparte, la revelation de son genie militaire au siege de Toulon, la formation de son genie constructeur et organisateur a travers les episodes de la Revolution auxquels il est mele, sa passion pour Josephine et le d£but de la premiere campagne d'ltalie, n'etait dans l'esprit de son auteur que la premiere partie d'une ceuvre beaucoup plus considerable qui se serait etendue sur toute la carriere et sur toute l'ceuvre du Consul et de l'Empereur et qui n'aurait pris fin qu'avec la mort du heros vaincu mais grandi par son exil sur le sinistre rocher de Sainte-Helene (3) (1) Leon Moussinac : « Naissance du cinema » (J. Povolozky, Edit. Paris 1925). (2) Napoleon fut present^ a V Optra, le jeudi 7 avril 1927. (3) A plusieurs reprises, Gance crut qu'il allait pouvoir rdaliser son ceuvre dans toute son ampleur, mais il en fut toujours empeche, ceux a qui