Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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338 HISTOIRE DU CIN&MA aux cheveux plats » avec une vraisemblance en accord autant avec l'Histoire qu'avec la L£gende que nul n'aurait crue possible et mettant tour a tour en lumiere les innombrables facettes de son modele. Abel Gance qui, lorsqu'il publia le scenario de Napoleon (i) inscrivit a la premiere page du volume les deux pensees suivantes, empruntees, la premiere a Napoleon : « J'ai recule" les limites de la gloire. Cela est bien quelque chose » et la seconde a Aulard : « J'ai voulu rappeler que Napoleon etait dans sa jeunesse un homme de son siecle, un revolutionnaire, un republicain. Quelle meilleure offrande pourrait-on apporter a sa memoire ? », Abel Gance dut se feliciter d'avoir trouve en Albert Dieudonne l'homme qui, a travers les images dont il etait le centre, sut animer cette jeunesse republicaine qui allait s'epanouir jusqu'a « reculer les limites de la gloire ». Aupres d'Albert Dieudonne, Gina Manes qui 6tait Josephine avec une grace alanguie, un charme felin qu'elle ne retrouva jamais, Eugenie Buffet qui donnait une simplicity rehauss£e de grandeur au personnage de Madame Lcetizia, Edmond Van Daele qui campait avec beaucoup d'autorite celui, compasse et hautain, de Robespierre, Alex Koubitzky qui pretait sa carrure et le lyrisme de ses gestes a Danton, Antonin Artaud qui parait du pittoresque le plus intelligent la figure maladive de Marat, Chakatouny qui £tait un farouche et inquietant Pozzo di Borgo, Schutz qui donnait beaucoup de grandeur a Paoli, Marguerite Gance qui enveloppait de distinction et de po6sie le geste meurtrier de Charlotte Corday, sans oublier le jeune Roudenko qui exprimait toute l'ardeur contenue de Bonaparte enfant non plus que la charmante Annabella amoureuse timide et le brave Nicolas Koiine, habile a varier les apparences sous lesquelles Abel Gance l'avait charge d'exprimer symboliquement Tame de la France populaire, tous et toutes, soumis a la volonte de leur animateur, composaient une des plus vivantes, des plus emouvantes interpretations que l'ecran ait jamais reunies. Mais ce qui, plus encore, montrait Taction exercee par Abel Gance c'etait la qualite" de la figuration. Qu'il s'agisse, en effet, de la seance au Club des Cordeliers ou, maintenus au studio bien au dela de 1'heure prevue par les reglements syndicaux, obliges de recommencer dix fois, quinze fois le refrain de « La Marseillaise », ils remerciaient le metteur en scene de la fiamme qu'il avait su allumer en eux par d'enthousiastes cris de « Vive Abel Gance ! » avant de quitter leur travail, ou des scenes du siege de Toulon au cours desquelles, exposes, des heures durant a une pluie artificielle et glac6e, ils s'enfoncaient peu a peu jusqu'a y disparaitre completement dans une boue non moins (i) Abel Gance : « Napoldon vu par Abel Gance, Spopee cinegraphique » (Plon Edit. Paris, 1927).