Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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346 HISTOIRE DU CINEMA le succes de son film que les attitudes un peu lourdes et les expressions assez peu mysterieuses de sa vedette. Conime, en outre, le film materialisait non sans somptuosite certaines descriptions du roman — notamment la grande salle circulaire dans les niches de laquelle Antinea conserve les corps des amants qui ont cesse de lui plaire — mettant ainsi sous les yeux des spectateurs ce que, faute d'imagination, ils n'avaient pas vu en lisant le roman, ce fut un tres grand succes (i) au lendemain duquel celui qui venait de le remporter pouvait tres legitimement se croire tout permis. Mais Jacques Feyder £tait un homme froid, m6thodique, sachant parfaitement ce dont il etait capable et ayant, par-dessus toutes qualites, un remarquable sens de la mesure. II ne se laissa done pas griser, mais, analysant les raisons de son succes, il accepta de reconnaitre que ce succes venait en partie de ce que le film etait une adaptation d'eeuvre deja celebre bien plus que de ce qu'il avait comme interprete principale une vedette plus ou moins populaire (2). Cette constatation lui fit-elle plaisir ? N'aimait-il pas assez le cinema pour ne pas etre un peu d6cu de n'avoir pas pu obtenir ce succes avec une ceuvre originale ? Ce qui est certain e'est que, d'une part, il ne fit jamais — sauf pour Carmen — dependre un de ses films d'une vedette et que, d'autre part a l'exception de L' I mage et de Visages d'Enfants, tous les films qui vont le placer au tout premier rang des cineastes francais sont des adaptations d'eeuvres tantot litteraires, tant6t theatrales plus ou moins celebres. Peut-etre peut-on supposer qu'en agissant ainsi Feyder qui sait tres bien se battre pour imposer ses idees, mais qui entend reserver ses forces pour des batailles utiles se debarrassait d'une difficulty — ce dont sa nonchalance s'accommodait fort bien — et qu'il avait assez con fiance en lui pour etre certain que, quel que fut le theme sur lequel il allait avoir a exercer son talent, il r£ussirait a en faire une ceuvre cinematographique. Ce qui est certain, e'est qu'aucune des adaptations auxquelles son nom restera attache n'est la simple illustration des principaux passages de l'ceuvre qui lui fournit son titre, mais une veritable transposition du plan litteraire ou theatral sur le plan cinematographique. (1) Ce succes fut tel, il rapporta si gros que Louis Aubert.se rendant compte que Pierre Benoit n'y avait pas la part qui, en toute equiti, lui revenait, lui temoigna sa reconnaissance en lui remetlant un cheque qui doublait le prix auquel les droits d' adaptation de son roman lui avaient itd achetes. (2) Dans V interpretation de L'Atlantide le plus clair du succes alia, non a Napierkowska, mais fy Jean Angelo (le capitaine Morhange) et a Georges Melchior (le lieutenant de Saint-Avit). Les autres roles etaient tenus par Marie-Louise Tribe, Andre Roanne, Franceschi et Rend Lorsay qui devaii mourir prematurement quelques mois plus tard.