Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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JACQUES FEYDER 347 Sur ce point — comme sur beaucoup d'autres — Feyder a toujours eu des idees tres precises et tres personnelles et il s'en est explique avec la plus grande nettete a un interviewer : « En principe, pretend-il, il n'est pas d'oeuvre litteraire qui ne soit susceptible d'une adaptation. Meme si je vous disais que « L'Esprit des Lois » ne me semble pas, cin^graphiquement parlant, irr£alisable, ce ne serait pas tout a fait un paradoxe... supposee, bien entendu, sa prealable transposition... celle-ci, loin d'etre un grossier decoupage en « tableaux a faire », se rapprochant plutot de l'orchestration que suggere au musicien une simple ligne melodique (1). » Cette orchestration, Jacques Feyder, des ses d6buts y £tait maitre. Mieux encore que dans L Atlantide, on l'allait voir dans Crainquebille (1922). De « Crainquebille » a « Carmen » Au premier abord, l'histoire du vieux marchand des quatre saisons qu'Anatole France met avec tant de feroce ironie aux prises avec l'administration de son pays et qui ne comprend rien au fonctionnement de la Justice apparait denuee de tout interet cinematographique. Jacques Feyder reussit pourtant ce tour de force et plus encore d'adresse de composer sur un tel sujet un film qui est bien certainement un des plus riches, aussi bien psychologiquement que cinematographiquement parlant, de la production de l'£poque. Afin de rendre sensible pour le moins compr^hensif des spectateurs le drame qui se joue dans l'esprit de son modeste h£ros et de quelques-uns de ceux qui participent a ce drame ou en sont les temoins ironiques ou d6sabus£s, Feyder — comme Louis Delluc, comme Germaine Dulac — usa de toutes les ressources, de tous les subterfuges que la technique mettait a sa disposition et cela avec une habilete\ une richesse d'imagination, une intelligence aussi, qu'Anatole France, lui-meme, apprecia. « La maniere, d^clara-t-il a un interviewer (2) dont on a su montrer a l'£cran les ambitions d'une fille publique (elle ambitionne un jardin) m'a semble particulierement r^ussie. De m&me, la scene ou Ton montre a le t£moin qui sait » et qui grandit tandis que l'auditoire diminue, (1) Georges Chaperot : « Souvenirs sur Jacques Feyder » (Revue du cinema, rer juillet 1930, Editions Gallimard, Paris.) (2) Louis Guilloux : « Une heure chez le maitre A natole France ; A propos de « Crainquebille » (Petit Journal, iCT mars ig23). Cette interview est bien probablement la seule qu'ait jamais prise Vauteur de Dossier Confidential.