Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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356 HISTOIRE DU CINEMA oeuvre pleine, directement concue pour l'ecran et d'une parfaite unite (i). » A l'heure ou il etait formule, ce souhait n'ctait pas superflu car Jacques Feyder, sans doute parce qu'il avait reussi a. faire des films qui, sans etre des requisitoires contre les commercants du cinema non plus que contre les methodes de ceux-ci, ne s'en elevaient pas moins tres nettement au-dessus du niveau de la production plus que moyenne se trouvait condamne a aller travailler a l'etranger. C'est, en effet, en Allemagne qu'il avait tourne Therese Raquin sans autre apport artistique allemand que des figurants et les interpretes de deux roles importants : Wolfgang Zilzer et HansAdalbert von Schlettow (2), realisant ainsi ce paradoxe que le meilleur film francais du moment fut ne dans un studio berlinois. Feyder se rendait d'ailleurs tres exactement compte de l'opposition a laquelle il se heurtait puisque, generalisant les difficulty qu'il y avait a resoudre chaque fois que Ton pretendait a faire un film qui ne fut pas banalement commercial, il avait ecrit dans « L'Humanite » au lendemain de Carmen, (5 novembre 1926) : « II est improbable que le cinema parvienne a se developper artistiquement dans le cadre de l'economie actuelle. » On peut supposer que, impressionne par le milieu, l'auteur de V Image employa la une expression depassant quelque peu sa pensee : ce n'etait pas d'cconomie en general qu'il entendait parler mais de l'economie particuliere au cinema. Quoi qu'il en soit, il etait si peu satisfait des conditions dans lesquelles il etait oblige de travailler en France qu'il accepta, peu de temps apres, le contrat qui lui fut offert par Hollywood, ce qui, soit dit en passant, ne semble pas indiquer qu'il fut convaincu de « l'improbabilite » d'une possibility de « developpement artistique du cinema dans le cadre de l'economie actuelle » c'est-a-dire d'une economie liberale. Mais avant de quitter la France pour l'Amerique, Jacques Feyder fera encore un film a Paris : Les Nouveaux Messieurs, adaptation d'une comedie de Robert de Flers et Francis de Croisset, pour le compte de la firme qui, deux ans plus tot, lui avait commande Carmen. Avec Les Nouveaux Messieurs, Feyder revient au ton satirique et a la forme cinematographique qu'il avait deja employes dans Crainquehille. Tl s'agissait, en effet, de critiquer les mceurs des jeunes homines politiques qui, venus des milieux ouvriers, ont tout naturellement adopte les mauvaises habitudes des vieux routiers. Bien que traite (1) Leon Moussinac : « Panoramique du cinema* p. 82. (Editions « Au Sans-Parcil » Paris igzg). (2) Les autres roles de Th6rese Raquin etaient tenus par Charles Barrois et par Jeanne-Marie Laurent qui fit une creation saisissante de la mere Raquin. •