Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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364 HISTOIRE DU CINfiMA musique d'Erik Satie, pour etre intercale dans ie ballet Reldche qui devait etre donne sur la scene du Theatre des Champs-Elysees par la troupe des Ballets Suedois que dirigeait Rolf de Mare, Entr'acte, bien plus encore qu'un reve, est un ballet. Et non pas seulement parce que le role principal en est tenu par le danseur Jean Borlin, vedette des Ballets Suedois, mais aussi parce que tous ses personnages, qu'ils soient vivants ou inanimes, se comportent comme dans un ballet, chacun d'eux faisant son entree, sa variation plus ou moins importante, plus ou moins brillante, puis disparaissant pour ne plus revenir, si ce n'est pour quelques-uns d'entre eux, en une sorte de fugitif rappel eminemment cinematographique. Le tout pour aboutir en un crescendo qui, puisque nous sommes au cinema et que depuis deux ans, grace a La Roue d'Abel Gance il n'est pas un cineaste qui ignore ce que Ton peut tirer d'un montage rapide, est a vrai dire, un « accelerando », a une sorte d'eblouissant bouquet de feu d'artifices, un bouquet d'images, a partir du moment ou l'enterrement accelerant le rythme de son allure se mue en une course d'automobile avec ses fuites de routes, ses evanouissements de paysages, ses descentes et ses remontees sur les pentes des montagnes russes, bouquet d'images se terminant sur un magistral point d'orgue constitue par le geste — un geste de chef d'orchestre — du personnage principal se touchant de sa baguette de prestidigitateur et s'escamotant lui-meme, apres avoir fait disparaitre tous les comparses meles a Taction : apotheose du neant. On a naturellement decouvert des intentions philosophiques dans Entr'acte. Peut-etre ces intentions, Rene Clair, Picabia et Erik Satie, les ont-ils eues, mais au maximum comme ces etudiants et rapins qui organisent un spectacle pour feter le succes de l'un d'eux : charge d'atelier, « canular » de normalien, voila la portee qu'il convient d'accorder aux pretentions des auteurs ^.'Entr'acte, ou tout a la fraicheur de l'improvisation — c'est le toit du Theatre des Champs-Elysees qui sert de studio et ce sont des camarades journalistes qui assurent la figuration (1) — tres different en cela d'Un chien andalou ou du Sang du (1) Parmi ces figurants de bonne volonte, il y avait Georges Charensol, Marcel Achard et Pierre Seize. Le premier tenait la rubrique cinematographique a « Paris-Journal » que dirigeait Jacques Hebertot, directeur du Theatre des Champs-Elysees dont le commanditaire etait Rolf de Mare, animateur des Ballets Suedois : il s'est fait une place importante dans le journalisme et dans la critique cinematographique. Marcel Achard a fait une brillante carriere tant au theatre qu'au cinema a la fois comme auteur et comme critique. Quant a Pierre Seize, tout en consacrant au journalisme la plus grande partie de son activite, il a non moins heureusement reussi comme romancier et comme auteur dramatique.