Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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REN£ CLAIR 367 en a accuse" souvent le rappel desuet, ridicule, notamment par le decor et les costumes de 1895 et le jeu perime des personnages qui rappelle parfois celui des films du cinema d'avant guerre qu'on projette aux 0 Ursulines » (1). Ce sont toutes les manies, tous les travers, toutes les outrances, toutes les habitudes de la petite bourgeoisie francaise « fin de siecle » que Rene Clair a tente de transposer a l'ecran en depassant largement ainsi le but poursuivi par les auteurs d'Un Chapeau de paille d'ltalie (2), en realisant une parodie filmee d'une ceuvre qui connut un succes particulier dans une epoque mediocre, par consequent en executant une caricature de cette Epoque meme et de son esprit. Pour cela, Rene Clair fait done appel a des souvenirs, a des details d'observation, a l'esprit critique des spectateurs... et il aboutit a un comique par ricochet . . . obtenu par des proc6des volontairement litteraires... » (3) Ces quelques lignes expliquent le rajeunissement d'une cinquantaine d'annees que Rene Clair a fait subir an cadre dans lequel Taction se deroule et elles suffisent a faire deviner tout ce qu'il y avait d'intelligence, d'esprit, d'humour dans cette parodie qui, pour preciser encore ses intentions, prenait de la premiere a la derniere image des allures de ballet. Un Chapeau de paille d'ltalie ballet : voila qui aurait bien etonn6 le bon Labiche. Non pas, bien sur, un ballet selon la formule classique francaise dont Gisele et Coppelia constituent les deux poles, mais un ballet tel qu'il aurait pu avoir sa place dans un des programmes elabores par Serge de Diaghileff ou Rolf de Mare, quelque chose comme Les Maries de la Tour Eiffel marine de Petrouchka, un ballet dont les personnages seraient moins des etres de chair que des pantins evoluant dans des decors aux apparences realistes et pourtant rigoureusement (1) a Si un tel film vise au ridicule et y atteint grace a V affectation vaniteuse des personnages qu'il nous prisente en costumes cocasses nous obligeant de fixer sur eux notre attention, neanmoins il ne realise son unite que par un egal effacement des scenes, par leur deformation les unes dans les autres. D'ailleurs, il nous taut observer une difference plus essentielle encore, quoique imperceptible, avec le cinema d'avantguerre que ce film a I' air de ressusciter : les gestes ici ne sont plus, comme jadis, des gestes de thedtre sauf lorsqu'il s'agit d'obtenir par eux un effet pathitique et burlesque. En virite, comme dans Paris qui dort ou un mystdrieux acteur arrete brusquement le cours de la vie puis brusquement la desenchaine, c' est une pensSe invisible qui anime ce film et en oriente toutes les scenes. » (Rene Schwob : « Une melodie silencieuse » ( Grasset Edit. Paris igzg.) (2) Quand on parte d'Vm Chapeau de paille d'ltalie, on a pris V habitude de dire « le chef -d' ceuvre de Labiche » mais celui-ci eut un collaborateur : Marc Michel. Rene Clair avait con fie' les principaux roles de son film a Olga Tchekoiva, Albert Pre jean, Pr& fits, Stacquet, Jim Gerald. (3) Leon Moussinac : « Panoramique du cinima » (Au Sans Pareil, Edit., Paris I92g.)