Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

Record Details:

Something wrong or inaccurate about this page? Let us Know!

Thanks for helping us continually improve the quality of the Lantern search engine for all of our users! We have millions of scanned pages, so user reports are incredibly helpful for us to identify places where we can improve and update the metadata.

Please describe the issue below, and click "Submit" to send your comments to our team! If you'd prefer, you can also send us an email to mhdl@commarts.wisc.edu with your comments.




We use Optical Character Recognition (OCR) during our scanning and processing workflow to make the content of each page searchable. You can view the automatically generated text below as well as copy and paste individual pieces of text to quote in your own work.

Text recognition is never 100% accurate. Many parts of the scanned page may not be reflected in the OCR text output, including: images, page layout, certain fonts or handwriting.

L£ON POIRIER 379 L6on Poirier, qui n'avait jamais respir6 tres librement dans les studios, 6prouva plus irresistible que jamais le besoin d'elargir le champ de vision de son objectif et ce fut La CroisUre Noire ou il satisfait a la fois ce desir de liberte et cette volonte de faire servir le cinema a des fins utiles bien plus qu'agreables qui le possedent egalement, cueillant dans cette traversee de l'Afrique francaise quelques-unes des plus belles images dont son ceuvre puisse s'enorgueillir et realisant le programme qu'il s'etait fix6 avant son depart, quand il avait dit : « Realiser un film exotique, ce n'est pas un scenario qu'on emporte dans ses bagages, c'est une ceuvre que Ton construit en route, avec les paysages que Ton rencontre, les caracteres qu'on analyse, les incidents que Ton note, » De ce film, dont Pierre Leprohon a tres justement dit que c'est « une ceuvre concue et composee avec logique, ayant son developpement et son rythme » , et, ce qui « est le propre du documentaire bien fait », depassant « precisement sa valeur de document pour atteindre a une qualite d'emotion et de rythme qui le place comme le film romanesque sur le plan de l'art » (i), se degage, incontestable, la preuve qu'il y a en Leon Poirier une personnalite a laquelle on ne voit pas bien quelle autre pourrait etre comparee et qui lui fait une place tres particuliere et tres large dans le cinema francais (2). Cette place, Leon Poirier va encore l'elargir avec Verdun, Visions d'Histoire. Nous avons dit (3) que, a l'exception de J' Accuse ! la guerre s'6tait terminee sans fournir au cinema francais la matiere d'un film digne du grand, du terrible sujet qu'elle 6tait. Et les annees avaient passe sans qu'aucun des producteurs de films francais eut ^prouve* le besoin de parer a cette carence (4). Le dixieme anniversaire du 2 aout 1914 avait ete celebre sans que la moindre bande nouvelle eut vu le jour, mais a l'approche du dixieme anniversaire du 11 novembre 1918, L£on Poirier qui avait combattu quatre annees durant et qui ne l'avait pas oublie, pensa, fidele a ses idees concernant le role utilitaire, social et humain du cinema, a faire un film capable d'entretenir dans les esprits le souvenir des heures douloureuses puis glorieuses que la France avait vecues de 1914 a 1918 aussi bien qu'a faire naitre et a (1) Pierre Leprohon : « Le cinema exotique » (J. Susse Edit. Paris, I945-) (2) V. p. 440-441. (3) V. p. 167. (4) i7 en fut de mdme dans tous les pays, le premier des grands films de guerre etant La Grande Parade qui fut presente a Hollywood en decembre ig2$ et a Paris en ig26. (C'est d'ailleurs en partie pour repondre a ce film que Leon Poirier entreprit Verdun .) Quatre de l'lnfanterie et A l'Ouest rien de nouveau sont de 1929.