Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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COLLABORATION FRANCO-RUSSE 407 selon les principes de Jean-Jacques, le jeune homme est un melange d'Emile et de Candide, une sorte de Paysan du Danube amoureux, de Huron gentil garcon qui ignore tout de la vie reelle. Mais un heritage qui doit le rendre vingt fois millionnaire l'appelle a Paris ou l'attendent naturelleraent mille aventures en tous genres. Alexandre Volkoff etait eVidemment bien moins a son aise en face d'un scenario comme celui-la ou le sentiment et le burlesque se chevauchaient constamment qu'en presence de Kean et Ton a Timpression que s'il a tourne Les Ombres qui passent ce fut pour faire plaisir a Mosjoukine bien plus que parce qu'il se sentait naturellement porte vers un pareil sujet. Si Kean est indiscutablement le point culminant de l'heureuse collaboration Volkoff-Mosjoukine, on peut sans doute regarder Les Ombres qui passent comme le point culminant de l'influence que Mosjoukine exerca sur Volkoff, car c'etait Mosjoukine l'auteur du scenario qu'il avait compose parce que les lauriers de Charlie Chaplin Tempechaient de dormir. Les Ombres qui passent est done au moins autant un film de Mosjoukine qu'un film de Volkoff (1). On pourrait peut-etre en dire autant de Casanova si l'importance matenelle du film comme du role qu'il y tenait n'avait pas interdit a Mosjoukine de participer efneacement a la mise en scene et, du me'me coup, rendu preponderate Taction de Volkoff. Celui-ci d'ailleurs se retrouvait ici dans une atmosphere lui convenant beaucoup mieux que celle des Ombres qui passent. Sans doute y a-t-il encore du comique dans Casanova mais ce comique est bien plus discret et tombe rarement dans le burlesque. En revanche, Amotion y tient une place moins grande que dans Kean, ce qui l'emporte £tant Taction ext£rieure se deVeloppant dans des cadres pittoresques et luxueux ou la Russie de la Grande Catherine succede a la Venise du Grand Conseil, la steppe neigeuse a la lagune, les splendeurs de la Cour Imperiale aux libert^s masquers du Carnaval, les coups d'Etat sur les marches du tr6ne aux coups d'eVentail dans la p£nombre des alcoves, les courses en traineau aux promenades en gondole. Au milieu de tous ces decors, de tous ces corteges, le talent du realisateur s'affirmait eVidemment avec moins de nettete que dans Kean, mais son autorite y apparaissait encore plus precise et puis il y avait, flottant sur tout ce deballage raffine, se d^gageant de toutes ces images composees avec beaucoup de gout, ce je ne sais quoi que Ton a pris Thabitude en France d'appeler « le charme slave » et qui se nuancait dans les scenes venitiennes d'une morbidesse voluptueuse et dans les scenes russes d'une pointe de (1) Dans Les Ombres qui passent, Mosjoukine etait entoure de Nathalie Lissenko, Andrde Brabant, Henry Krauss, Georges Faultier, Camille Bardou.