Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

Record Details:

Something wrong or inaccurate about this page? Let us Know!

Thanks for helping us continually improve the quality of the Lantern search engine for all of our users! We have millions of scanned pages, so user reports are incredibly helpful for us to identify places where we can improve and update the metadata.

Please describe the issue below, and click "Submit" to send your comments to our team! If you'd prefer, you can also send us an email to mhdl@commarts.wisc.edu with your comments.




We use Optical Character Recognition (OCR) during our scanning and processing workflow to make the content of each page searchable. You can view the automatically generated text below as well as copy and paste individual pieces of text to quote in your own work.

Text recognition is never 100% accurate. Many parts of the scanned page may not be reflected in the OCR text output, including: images, page layout, certain fonts or handwriting.

4o8 HISTOIRE DU CINfiMA melancolie et de nostalgie respectueuses qui eclairait d'une lumiere interessante Tame des Russes refugies en France. II y avait aussi une interpretation qui, pour etre brillante et largement internationale n'en etait pas moins remarquable et qui reunissait Diana Karenne, Suzanne Bianchetti, Jenny Jugo, Rina de Liguoro, Rudolph KleinRogge, Carlo Tedeschi, Paul Guide et, dans un petit rdle — presque de figuration intelligente — un acteur venu de la troupe Pitoeff qui deviendra tres vite une des plus grandes vedettes de Tecran : Michel Simon. II y avait surtout, dans le personnage du chevalier de Seingalt, Ivan Mosjoukine, elegant, desin volte, changeant d'ame comme de costume, en authentique seducteur, d'une aisance egale dans les situations les plus di verses ou il s'etait complu a se jeter, dansant et papillonnant, s'6vadant des fameux « plombs » aussi alertement que des bras de Timperatrice Catherine, bondissant de toit en toit et maniant Tepee avec la raeme all6gresse juvenile — c'etaient les lauriers de Douglas Fairbanks qui, cette fois, Tavaient empeche de dormir — et « trainant tous les cceurs apres soi » dans les salles obscures comme sur Tecran. L'auteur Mosjoukine avait bien servi l'acteur Mosjoukine et l'auteur-acteur Mosjoukine avait bien servi le realisateur Volkoff. Casanova n'est le meilleur film ni de Mosjoukine ni de Volkoff a qui L£on Moussinac a reproche de n'avoir qu'effleure le sujet, de ne l'avoir pas traite avec la profondeur que meritait « la decomposition sociale de la Venise du XVIII6 siecle », de n'avoir pas fait « le proces d'une epoque de basses jouissances et de laches cruautes » (i), de n'avoir donne aucun relief humain au personnage et surtout de n'avoir pas varie l'atmosphere des differents milieux ou Taction evolue en commettant Terreur de confier a un seul decorateur le soin de composer les decors et les maquettes des costumes du film tout entier, mais il est un exemple parfait de ce que peut le metier quand il est exerce par des artistes, car Casanova n'a jamais pretendu a etre un tableau de mceurs, mais seulement un grand ballet-pantomime autour d'un personnage pittoresque que son interprete pouvait rendre sympathique. Non moins parfait exemple de ce que peut la collaboration d'une vedette et d'un metteur en scene quand ces deux hommes se connaissent et se comprennent. C'est, en effet, un collaborateur que Mosjoukine entendait etre pour ceux dont il 6tait Tinterprete mais ce qu'il ne reussit a etre vraiment que pour et avec Volkoff (2). Et il suffit de l'avoir vu dans le film qu'il fit en Amerique et meme dans Le Rouge et le Noir pour se rendre (1) Leon Moussinac : « Panoramique du Cine'ma » (Editions « Au Sans Pareil » Paris iQ2g.) (2) Un peu aussi avec L' Her bier dans Feu Mathias Pascal et avec Tourjansky dans Michel Strogoff, beaucoup moins avec Jean Epstein dans