Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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4io HISTOIRE DU CINEMA il y avait reussi particulierement dans les scenes finales dont la maniere sobre et cruelle fut plus tard et retrospectivement comparee par certains a celle de Charlie Chaplin dans L 'Opinion publique. Avec L' Enfant du Carnaval Mosjoukine avait donne a tous la certitude qu'il y avait en lui un metteur en scene qui n'£tait pas inferieur a l'acteur. Cette certitude se trouva encore renforcee quand on eut vu, deux ans plus tard, Le Br aster ardent (1923). Cette fois, il ne s'agissait plus de « drame mondain ». II ne s'agissait rneme plus d'une ceuvre sur laquelle put etre collee une des etiquettes servant jusqu'alors a designer les films. Le Brazier ardent est une ceuvre qui ne ressemble a aucune autre, une ceuvre qui ne se recommande d'aucune formule existante, une ceuvre sans precedent et qui est rested unique, encore que Bardeche et Brasillach aient cru pouvoir la comparer a Jazz de James Cruze. C'est, en effet, un melange de r£ve et de realite, mais d'une realite qui ressuscite les personnages du r£ve, ceux-ci etant a la fois des souvenirs de lecture et des anticipations de la realite, des premonitions : le point de depart de Taction est un reve au cours duquel une femme se voit poussee vers un homme ligote sur un bucher en flammes et cet homme lui apparait ensuite sous les aspects les plus divers et les plus seduisants. Reveillee, la femme qui est restee tres profond£ment impressionnee par ce r£ve se l'explique par le roman policier qu'elle lisait avant de s'endormir et dans lequel un detective revetait successivement des apparences tres differentes. A peu pres satisfaite de cette explication qu'elle s'est fournie a elle-meme, la femme d^couvre bient6t que les choses ne sont pas si simples. En effet, son mari, oblige de s 'eloigner, charge un defective de la surveiller pendant qu'il sera absent et de le renseigner sur la facon dont elle profitera de sa solitude. Et la femme s'apercoit que le policier est l'homme de son reve, puis, peu a peu, que les situations morales dans lesquelles elle se trouve par rapport a lui correspondent a celles de son reve. Cette sommaire analyse permet de deviner tout ce qu'il y avait de neuf dans le sujet du Br aster ardent et les commentaires que son apparition sur les £crans provoqua. De ces commentaires, on peut se faire une idee en lisant ce que Canudo ecrivait au lendemain de la presentation du film : « L'art russe, le plus jeune et le plus etonnant de la vie contemporaine, vient d'apporter au cinema attard£ en plein realisme ou tatonnant dans les differents genres litteraires une solide affirmation qui eut plu aux poetes de la peYiode symboliste apres 1880. C'est un bond en avant. Car il ne s'agit pas, dans Le Brasier ardent, de ce symbolisme facile d'une pr£tentieuse indigence qui nous a frapp6 souvent par sa « litterature » primaire et qui se traduit par des sous-titres de citations allant de