Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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COLLABORATION FRANCO-RUSSE 411 Marc-Aurele a Nietzsche et a Kipling, et par des images allegoriques (1). Le symboiisme, pour etre tel, doit meler £troitement la fable a l'idee qu'elle veut representee de sorte a en former un seul corps, un symbole et non coller une etiquette arbitraire a une anecdote comme le fait l'allegorie. M. Ivan Mosjoukine a concu son Brasier ardent en harmonie parfaite avec la lutte d'une ame contre elle-meme, contre ses penchants les plus chers et les plus dangereux. Le brasier de la passion irresistible et a laquelle on resiste devient une chose unique et fremissante avec l'individu. Ce n'est plus une image, encore moins une allegoric C'est un symbole. Dans ce film, Faction aussi est profondement melee a l'idee qui l'anime, inseparablement. Les personnages apparaissent grands comme des collectivites. lis n'ont pas de nom. Chacun n'est pas un £tre, mais representatif d'une collectivite d'etre domines par la meme fatalite, voues au jeu du meme destin, capables d'actions et de reactions identiques dans le tourbillon de la vie. C'est « Elie », c'est « Lui » et c'est « Le Mari ». Le Brasier ardent c'est un peu « la tempete infernale qui jamais ne s'arrete »... Mosjoukine l'a representee autour du drame humain en egrenant devant nos yeux un chapelet extraordinaire damages ou les figures et les decors de cauchemar s'apaisent dans des paysages et sur des visages merveilleux... Ce film slave est 6tonnant comme les premiers ballets de Serge de Diaghileff. La puret£ artistique du sujet, la profonde assimilation des tentatives decoratives les plus neuves du cinema, en fin le mouvement passionne de tout le film font de celui-ci une maniere de chef-d'ceuvre qui va de la vision imaginee a la realite imagee avec une puissance tou jours egale, d'ou le symbole ardent se degage avec aisance (2). » Ce que Canudo a oublie de dire, sans doute parce que pour lui le fond comptait plus que la forme, c'est que, dans Le Brasier ardent, toutes les ressources de la technique la plus audacieuse avaient et6 mises en ceuvre : surimpressions, flous, ralenti, acceler£, images negatives et images immobiles s'animant soudain, montage rapide, deformations et tout cela etait employe si judicieusement, avec tant de tact et de precision, venait si exactement a sa place que Ton n'avait jamais l'impression de virtuosity pure et gratuite. De tous les films recourant aussi largement, aussi visiblement a l'usage de la technique aucun ne fut si favorabiement accueilli par le public francais. Canudo a dit les raisons pour lesquelles Le Brasier ardent plut a la partie eclairee de ce public. Quant a la masse des spectateurs, ce qui la conquit ce fut l'int6ret sentimental de la petite histoire qui y etait contee et les peripeties (1) C'est une pierre dans le jardin d' Abel Gance. (2) Ricciotto Canudo : « L' Usine aux Images » (Etienne Chiron Edit. Paris 1927).