Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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COLLABORATION FRANCO-RUSSE 415 essentielles de la personnalite de Mosjoukine ? Personnalite eminemment romantique ne se mouvant en toute liberty que dans les personnages d'exception — encore qu'il ait tout au long de sa carriere aspir£ a incarner des personnages d'une simplicity quotidienne. Mais ces personnages d'exception il les depouille de tout ce qu'ils peuvent comporter d'outrancier et, sans jamais tomber dans un bas realisme — meme dans les nombreuses scenes d'ivresse qu'il eut a interpreter et dont celles du Lion des Mogols et de Kean peuvent etre regardees comme des modeles — il parvient a se tenir entre le quotidien et le surhumain et, grace a ce dosage, jamais il ne d6coit dans Interpretation et l'exteriorisation des sentiments passionnes. Sans doute est-il moins heureux dans le comique pour lequel il a tou jours eu un faible et il suffit de l'avoir vu dans Les Ombres qui passeni pour se rendre compte que, comme tous ceux qui aiment le cinema, Mosjoukine avait beaucoup etudie le jeu de Charlie Chaplin et que la personnalite de celui-ci l'avait hant6 au point que, sans chercher a l'imiter, il avait, a cette etude, perdu une partie de sa propre personnalite. Romantique, Mosjoukine l'etait encore — et surtout peut-etre — par le rayonnement que degageaient ses interpretations, ce rayonnement que seuls ont possede les grands acteurs — un Mounet-Sully, une Sarah Bernhardt, un Edouard de Max — qui ont reussi, soit par temperament, soit par raisonnement, a se garder de toute copie servile de la realite. Ce rayonnement etait tel que Ton doit regretter qu'il ne l'ait pas mis au service du Napoleon d'Abel Gance comme celui-ci l'avait, pendant un temps, desire. Mosjoukine ne ressemblait pas a Bonaparte — moins certes qu'Albert Dieudonne qui l'a tres vraisemblablement ressuscite — mais, ainsi qu'a un ami qui le lui faisait remarquer, Gance l'afnrmait, en modelant de ses deux mains autour de son front une aureole invisible : « II a 9a ! »... fa, c'etait le rayonnement grace auquel le « Corse aux cheveux plats » a fait passer entre les pages de l'Histoire un si puissant souffle de legende. Cette collaboration avec Abel Gance n'aurait pas permis a Mosjoukine d'etre le Casanova de Volkoff, mais elle aurait magnifiquement couronne sa carri6re en France, car a l'automne 1927 il partit pour l'Amerique. A Hollywood, il fit un film The Surrender (VOtage) mis en scene par Edward Sloman qui fut une deception pour tous ceux qui le consideraient comme un des plus grands acteurs de l'ecran ce qui lui fit comprendre, a lui, que, comme tant d'autres et pour des raisons de temperament qui lui rendaient l'adaptation particulierement difficile, il n 'avait rien a gagner a travailler dans les studios calif orniens. II refusa de commencer un deuxieme film et six mois s'etaient a peine ecoules depuis son arrivee qu'il quittait l'Amerique et revenait en