Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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424 HISTOIRE DU CINEMA — la maladie lui donnait une sorte de spiritualite qu'elle n'avait encore jamais eue. Son corps, elle le traine dans le film comme une loque genante et l'effort surhumain qu'elle fut obligee de fournir tout au long du travail cr£a lors de la projection une emotion que les plus grandes creations theatrales de la comedienne n'avaient jamais provoquee. « En perdant Rejane, le cinema francais a fait la plus grande perte qu'il pouvait faire », declara Mercanton au lendemain de la mort de son interprete : opinion qui honore celui qui l'exprima, mais opinion exageree, car, si la creation qu'elle fit dans Miarka est digne de la grande comedienne qu'elle fut, il est difficile de supposer que cette creation pouvait etre le point de depart d'une collaboration dont l'art cinematographique aurait pu profiter. La verite est que Rejane etait venue trop tard au cinema et cela peut-etre ne saura-t-on jamais assez le regretter (i). Mercanton vit, une fois encore, sa carriere marquee de facon tragique, lorsqu'il fut choisi par l'Americain Leon Abrams pour diriger la realisation du film La Voyante, entrepris en collaboration francoamericaine, dont la vedette devait etre Sarah Bernhardt. Sarah Bernhardt Pas plus que Rejane, Sarah Bernhardt ne fut une vedette de l'ecran et les films dans lesquels elle parut — La Tosca, La Dame aux Camillas, Elisabeth, reine d'Angleterre, Jeanne Dore, Meres francaises — ne valent pas mieux que Madame SansGene et Alsace. Pas plus que Rejane elle n'aimait le cinema et beaucoup moins que Rejane elle etait capable de le comprendre, son art tant de la mise en scene que de Interpretation etant bien plus eloign e que celui de Rejane de ce qu'exigent la mise en scene et l'interpretation cinematographiques.(2) Pourtant les Americains n'avaient pas oublie que c'etait elle, lorsqu'ils l'avaient vue dans Elisabeth, reine d'Angleterre, qui leur avait donne le gout du film historique et, aplusieurs reprises, des firmes cinematographiques avaient (i) Les autres roles de Miarka, la Fille a l'Ourse eiaient tenus par Ivor Novella, Desdemona Mazza et Mme Monbazon. (2) 77 ne faut pourtant pas dedaigner cette anecdote rapportee par Jacques Feyder a propos de L'Atlantide que Sarah Bernhardt parce qu'elle « s'interessait au heros du film, Jean A ngelo son filleul », avait disire voir : 0 Pendant trois heures, le film se deroula silencieusement sans accompagnement musical, sans un mot. La lumiere se fit et la grande Sarah, au declin d'une vie de gloire inegalee, me dit apres un soupir : « Quel dommage qu'on n' ait pas invente le cinema plus tot... Quelle carribre j'aurais pu faire!)) (Jacques Feyder: a Le Cinema, notre metier », Albert Skira, Edit., Geneve, 1944.)