Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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454 HISTOIRE DU CINEMA ports avec son employeur qui, excellent commercant lui accorda dans son budget comme sur ses affiches l'importance correspondant a. celle des b£n£fices qu'il lui faisait encaisser. Le jour ou Max Linder placa Charles Pathe" devant ce dilemme : « Versez-moi les cachets que je vous demande ou je m'en vais ! » il parla en vedette sure de son pouvoir et on peut difHcilement le lui reprocher bien qu'en ouvrant la porte a des exigences de cette sorte, il ait fait un geste dont les consequences devaient etre graves pour le cinema, meme artistiquement parlant, mais le jour ou il obtint pour la premiere fois que son nom parut dans le titre d'un de ses films il lui en fit un plus grave encore, puisqu'il prouvait que ce qui allait compter dans une ceuvre de l'ecran, ce n'£tait ni le scenariste, ni le r6alisateur, mais la vedette, que ce que le public viendrait voir, ce qu'il connaitrait, ce n'etait pas l'ceuvre meme, mais la vedette. Ce que Ton dit de Max Linder, on pourrait presque le repeter de Prince-Rigadin qui, lui aussi, connut cette consecration populaire d'avoir son nom dans les titres de ses films, mais il y avait chez Prince une nonchalance qui l'empechait de se guinder dans l'attitude indispensable a une vedette veritable, alors que Max Linder, anime par un naturel besoin de jeter de la poudre aux yeux, etait constamment en representation et dans cette attitude de self-defence qui caracterise la veritable vedette et lui est indispensable. Max Linder et Prince-Rigadin ont eu beaucoup d'imitateurs dont certains comme Leonce Perret ou Lucien Rozenberg eurent leur prenom dans les titres de leurs films alors que quelques autres plus modestes ou plus malins crurent pouvoir atteindre a cette popularity sous le couvert d'un surnom plus ou moins ridicule : Seraphin, Onesime ou Patouillard... Mais il faut autre chose qu'un prenom et merne qu'un surnom pour faire une vedette, si bien que la guerre arriva sans que le cinema francais eut enfante d'autre veritable vedette, dans le sens complet du mot, que Max Linder, ce qui ne veut pas dire qu'il n'eut pas a son service d'excellents acteurs dont le talent etait apprecie a sa juste valeur comme Henry Krauss qui fut notamment un remarquable Jean Valjean dans Les Miserables, comme Paul Capellani (i), comme Jean Toulout et Leon Mathot, mais ce n'est pas diminuer leur merite que de pretendre qu'aucun d'entre eux n'exerga sur l'imagination des foules cet empire qui, plus tard, les laissera pantelantes devant un Rudolph Valentino, un Douglas Fairbanks ou un Clark Gable : manque de publicity, discretion naturelle ? Peu importe ! Les faits sont la : en 1914 le cinema francais a une vedette : Max Linder et (1) Paul Capellani partit, en 191 4, pour les Etats-Unis ou il travailla le plus souvent sous la direction de son frere Albert et comme partenaire de Clara Kimball Young.