Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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LES VEDETTES 455 n'en a qu'une. Sans doute cela vaut-il mieux pour lui, du moins dans l'esprit des honnetes gens. Mais quel est l'honnete homme qui, a cette heure , se laisse aller a de telles considerations ? D'ailleurs, a cette epoque, le cinema francais poss6dait quelque chose qui valait bien un autre Max Linder, quelque chose qui, si Ton avait su ce qu'etait vraiment le cinema, serait apparu singulierement plus interessant qu'une vedette : une troupe. La troupe de Louis Feuillade. La troupe de Feuillade Cette troupe, Louis Feuillade, a qui sans doute son seul instinct avait soufr!6 qu'un film est une ceuvre collective, ne l'a pas recrutee dans les grands theatres parisiens et pourtant elle comporte d'excellents elements qui se revelent tres vite parfaitement faits pour le travail que Ton attend d'eux. Cette verite s'impose a tous ceux qui, de semaine en semaine, courent s'asseoir devant les £crans sur lesquels sont projetes les episodes successifs de Fantomas : Rene Navarre, Breon, Georges Melchior, Renee Carl, Yvette Andreyor connaissent une popularity en quelque sorte spontanee, cette popularity meme que connurent jadis les acteurs des theatres du Boulevard du Crime et qui vaut bien celle — artificielle, fabriquee — des vedettes holly woodiennes. A Rene Navarre, Judex substitua Rene Creste qui, du premier coup, s'imposa, comme son predecesseur, a la ferveur populaire. Mais pas plus que Navarre, Rene Creste ne fut une veritable vedette et on le vit bien pour Tun comme pour l'autre quand ils se mirent a voler de leurs propres ailes. La veritable vedette, c'etait Fantomas, c'etait Judex... A moins que ce ne fut Feuillade ! Ou mieux encore sa troupe qui, simultanement ou successivement, compta dans ses rangs Musidora, fine et souple en son maillot de soie noire si evidemment fait pour hanter les reVes des collegiens, Jane Rollette, Alice Tissot, Sandra Milovanoff, Emile Andre, Edouard Mathe, Fernand Herrmann et quelques autres sans parler de Marcel Levesque... Marcel LeVesque qui, lui, faillit bien devenir l'au then tique, Tincontestable vedette capable de concurrencer Max Linder... La troupe de Louis Feuillade : vedette collective des annees 1912-1920. La periode de guerre ne se contenta pas de donner au cinema francais cette lecon qui d'ailleurs fut perdue, elle lui donna une autre vedette, une femme cette fois : Suzanne Grandais.