Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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456 HISTOIRE DU CINEMA Suzanne Grandais Apres avoir tenu des roles de figuration sur la scene du theatre des Variety, Suzanne Grandais avait tente sa chance au cinema et elle avait reussi a entre-bailler les portes des studios Gaumont. Leonce Perret Fayant remarquee, elle avait tenu aupres de lui de petits roles, puis des roles plus importants et d'echelon en echelon elle 6tait parvenue a s'elever jusqu'au principal emploi feminin de plusieurs films et enfin, atteignant le sommet de la courbe, a ce que Ton fit des films pour elle : Midinettes, La petite du sixieme, Gosse de riche, Suzanne... la consecration ! Ces titres disent exactement ce qu'etaient les personnages que Suzanne Grandais animait sur les ecrans (i). Les personnages ou plutot le personnage, car, avec des variantes qui tenaient surtout au cadre dans lequel il vivait, c'etait toujours le meme personnage qui apparaissait dans les films dont elle etait la vedette : celui de la jeune fille francaise. Parisienne ou provinciale, fille de la bourgeoisie ou du peuple, intelligente, simple, courageuse naturellement et non moins naturellement elegante au moral comme au physique, jolie sans paraitre s'en douter, sachant s'adapter a toutes les circonstances, c'etait une image charmante et exacte sans rien de conventionnel et qui, a travers les peripeties les plus diverses inventees par les scenaristes, demeurait un modele de mesure. Un type, pour ne pas dire un car act ere, un des tres rares types auxquels l'ecran francais ait donne naissance. Cette aim able image connut tres rapidement une grande popularity, du seul fait qu'elle repondait exactement non seulement a l'ideal que la partie masculine du public se faisait alors de la jeune fille : petite amie que l'ouvrier du faubourg se souhaitait, fiancee dont le modeste grattepapier de ministere revait, compagne que le vieux garcon regrettait de n 'avoir pas rencontree a vingt ans ; mais encore a l'ideal de la partie feminine de ce public : fille que chacune des femmes qui n'avaient que des garcons desirait, fiancee que chacune des meres aspirait a trouver pour son fils... Autour d'elle flottait une atmosphere d'atelier laborieux, de guinguette dominicale, de logement paisible a la fenetre duquel une cage ou voltige un canari se balance au-dessus d'un pot (i) Suzanne Grandais dont Delluc disait : « Oh I qu'elle est gentille. Tous ses films ne sont pas bons, mais elle est toujours bonne, c'est-a-dire souriante et amusee » fut encore la vedette de maints autres films. Voici les titres de quelques-uns d'entre eux : Le Tournant, ou elle avait pour partenaire Gabriel Signoret, Oh ! ce baiser !... Le Siege des Trois, Le tablier blanc, Suzanne et les Brigands.