Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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458 HISTOIRE DU CINEMA un milieu elegant. Portant haut sur un corps elance une petite tete aux traits fins, aux beaux cheveux blonds, Emmy Lynn etait naturellement l'incarnation de la femme du monde, telle a la fois que les foules se la representent et que les pieces d'Henry Bernstein et d' Henry Bataille la portaient a la scene, de la Comedie-Francaise au Gymnase. Trompant ou trompee, victime de l'amour ou de l'amour maternel, Emmy Lynn plaisait et emouvait sans effort. Son premier grand succes cinematographique avait ete Mater Dolorosa d'Abel Gance ou elle avait fait couler bien des larmes dans un personnage de jeune femme a qui son mari, la croyant infidele, enleve son enfant, puis La Dixieme Symphonie du meme Abel Gance, film a propos duquel Louis Delluc disait qu'elle etait bien « l'interprete revee d'Abel Gance parce qu'elle est a la fois ob6issante et audacieuse et qu'Abel Gance est a la fois delicat et despotique ». Mais Emmy Lynn n'etait pas seulement « obeissante et audacieuse », elle dissimulait sous ses apparences distingudes un temperament vraiment dramatique qui, ne se livrant qu'a bon escient, donnait aux scenes de crise une intensite dont bien peu d'interpretes de l'6cran etaient capables. On le vit bien lorsque, devenue l'interprete preferee d'Henry-Roussell qui ne lui confia pas moins de trois grands roles (La Faute a" 'Odette Marechal ; Visages voiles ; Ames closes ; La Virite), elle s'y montra aussi « audacieuse » et aussi emouvante que lorsqu'elle etait soumise au « despotisme » indiscutable d'Abel Gance. Et ce que Ton dit d'elle a propos des films dans lesquels elle travailla sous la direction d'Henry-Roussell, on pourrait le dire a propos du Vertige dont Marcel L'Herbier dirigea la realisation (i), ce qui prouve pour le moins que son talent n'etait pas fonction de la personnalite de celui qui l'utilisait et qu'il s'imposait sous quelque forme qu'on lui demandat de se manifester. Mais si grand que soit ce talent, si unaniment reconnu qu'il ait £te, Emmy Lynn n'atteignit pas a ce qu'il est convenu d'appeler « la classe internationale » et elle ne connut pas cette consecration materielle du « vedettariat » s'il est permis de s'exprimer ainsi, que fut, quelques annees durant, un contrat avec une grande firme etrangere. (i) Emmy Lynn fut une seconde fois V inter pr ete de Marcel L'Herbier dans V adaptation que celui-ci entreprit du roman de Tolstoi, R6surrection mais qu'il ne termina pas. Marcel L'Herbier retrouvera encore une fois Emmy Lynn, mais au temps du parlant lorsqu'il lui confiera dans L' Enfant de r Amour le role ere" 6 a la scene par Re" jane.