Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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LES VEDETTES 461 Raquel Meller Raquel Meller, elle, n'6tait pas une ingenue, en depit de ses pretentions. (1) C'est a l'Olympia 011, patronnee par l'ecrivain espagnol Gomez Carrillo et les amis que celui-ci comptait dans la presse parisienne, elle avait tres rapidement conquis le public francais avec ses chants du folklore iberique qu'Henry-Roussell, qui venait de perdre la collaboration d'Emmy Lynn, l'avait d^couverte. Frappe par son beau visage pale, ses grands yeux tour a tour languissants et fievreux, par la puissance d'expression de sa sobre mimique, il lui avait offert un role fait exactement a la mesure du talent qu'il avait immediatement devine en elle et c'avait ete Les Opprimes (1923). Du jour au lendemain, Raquel Meller fut portee au premier rang des vedettes de l'ecran francais. Violettes Imperiales, moins d'un an plus tard, ne fit que confirmer cette promotion : grace pudique, elans populaires, passion contenue, aisance a se mouvoir sous les costumes les plus divers et surtout mystere du regard derriere lequel chaque spectateur peut a sa guise decouvrir ce dont il reve personnellement, Raquel Meller avait tout ce qu'il fallait pour conquerir la faveur des publics les plus divers et nombreux etaient ceux qui avaient l'impression qu'Henry-Roussell venait avec cette Espagnole de donner au cinema francais la grande vedette qu'il cherchait. La Terre promise (1924) mit une sourdine a cet enthousiasme. L'effet de surprise que Ton avait eprouve avec Les Opprimes, et qui s'etait prolonge avec Violettes Imperiales avait-il disparu ? Le personnage de jeune Juive polonaise qu'Henry-Roussell lui avait con fie dans ce nouveau film lui convenait-il moins bien que ceux, nettement espagnols, qu'elle avait eu a faire vivre dans les deux premiers ? Etait-ce la presence de sa sceur a ses cotes dans un role, n^cessairement moins sympathique, mais presque aussi important que le sien qui lui faisait tort ? Tout cela reuni sans doute. Mais ce qui etait certain, c'est que Ton ne subissait plus sans le discuter le charme de la creatrice de « la Violettera ». La verite etait tout simplement que, grisee par l'encens que brulait constamment sous son nez la petite cour dont elle aimait a s'entourer et s'exagerant la force qu'elle representait, elle s'etait moins du cinima frangais » en ig2g en meme temps que son beau-frere, Pierre Blanchar en Halt ilu le prince. (1) Void sur ce point V opinion de Jacques Feyder : « Tres pieuse et fdrue de principes rigides, elle souhaitait n'incarner — a Vicran — que des heroines pures, nobles et chastes. » (« Le Cinema notre mitier » Albert Skira, Edit., Geneve, 1944.)