Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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LE CIN£MA FRAN£AIS EN 1929 487 arrive entre les mains du distributeur et quelquefois avant meme que le dernier tour de manivelle eut ete donne. Restaient encore les auteurs et metteurs en scene qui devaient trop souvent oublier qu'ils etaient des intellectuels et des artistes pour se transformer en hommes d'affaires et comme le dit Jean Morizot (1), « penser rarement a leurs films mais toujours a leurs obligations ». Comment dans ces conditions s'etonner que « 1'histoire de l'industrie cinematographique francaise » ait ete « une serie de petits panamas notoires qui ont compromis tout developpement normal et logique » (2). Cette impossibilite de se developper normalement et logiquement, certains en ont rendu responsables « les trusts ». Ou ont-ils vu des « trusts » dans le cinema francais de 1919 a 1929 ? Gaumont qui se laissa grignoter par ses concurrents americains fut-il un « trust » ? Et Pathe qui eparpilla en plusieurs societes n'ayant entre elles que des apparences de liens l'activite multiforme qui avait fait sa force avant 1914 ? Jean Sapene lui-meme, si ambitieux qu'il fut et quelque encouragement qu'aurait pu lui donner sa presence simultanee a la tete du « Matin » et de la « Societe des Cine-Romans », reva-t-il jamais de truster l'industrie cinematographique francaise ? Sans doute y eut-il des intentions de « trust » en ces hommes d'affaires qui, a la veille de la naissance du parlant, ne cacherent pas qu'ils avaient forme le reve de mettre la main sur tous les studios de France... Mais cette ambition alla-t-elle beaucoup plus loin que les quelques interviewes qu'ils accorderent arm de la faire connaitre ? A peine, en effet, se furent-ils assure la location avec promesse de vente des studios d'Epinay et de ceux de la rue Francceur que ce fut la debacle et de cette unique tentative de trust il ne resta qu'un souvenir bien propre a d^courager les imitateurs (3). Que le cinema americain ait subi maintes tentatives de trust de la part des financiers et cela des le lendemain de sa naissance, qui tenterait de le nier ? (4) Mais qui, sans cesser d'etre de bonne foi, pourrait essayer de pretendre que si le cinema americain prospera au point de se sentir assez fort pour tenter la conquete du monde, ce n'est pas parce qu'il (1) Jean Morizot, critique cinematographique de «Bonsoiry>.Mortenig2$. (2) Lion Moussinac : « Panoramique du Cinema ». (3) Georges Sadoul qui est un farouche adversaire des trusts — et on ne pense pas a le lui reprocher — n'etaye pas d 'arguments bien solides V accusation qu'il lance a ce sujet aux deux grandes maisons francaises :■ « Gaumont et Pathe dominerent la production. Pathe, societe gigantesque ramifiee dans le monde entier, fut le premier grand trust du cinema et joua a ses debuts un role progressif. Mais ce temps fut bref ... » (Georges Sadoul t Cinema d'aujourd'hui » (Editions des Trois Collines, Geneve, 1946.) (4) V. vol. III.