Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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488 HISTOIRE DU CINfiMA s'appuyait sur des organisations puissantes qui lui donnaient con fiance en lui-meme et l'autorisaient a se croire tout permis. Malgre les inconvenients qui pouvaient en resulter, qui sait si une organisation puissante du cinema francais n'aurait pas reussi a tenir le cinema americain en £chec quand il commenca a prendre dangereusement pied dans la vie francaise ? L'Amerique est la terre d 'election des trusts, mais pas la France, et ce ne sont pas les trusts qui ont fait la faiblesse du cinema francais de 1919 a 1929, mais bien au contraire l'emiettement des initiatives, des activites et des possibilites et le combat en ordre disperse, en tirailleurs, contre des concurrents solidement organises en blocs massifs par la force des trusts d'outre-Atlantique (1). Cette situation, il faut le reconnaitre, ne comportait pas seulement des inconvenients et des raisons de faiblesse, car, artistiquement parIan t, elle n'etait pas denuee d'avantages, surtout etant donne le temperament francais. Ce combat en tirailleurs auquel les auteurs et realisateurs de films se trouvaient contraints par la carence a la fois des pouvoirs publics, des grandes entreprises et des hommes d'affaires en tout genre, laissait en effet place a toutes les initiatives, fouettait les imaginations et les amours-propres et stimulait les rivalries. C'est parce qu'ils n'etaient sous la dependance d'aucun producteur, sous contrat avec aucune maison de production, que Rene Clair a fait Entr'acte, Jean Epstein La chute de la Maison Usher, Jacques Feyder L'Image, Marcel L'Herbier L'Inhumaine et Louis Delluc tous ses films. Et Abel Gance aurait-il fait Napoleon, si au lendemain de L.a Roue, il etait reste lie a Pathe et n'avait pas ete force de s'entourer de concours etrangers qui mettaient a sa disposition des moyens qu'il n'aurait pas trouves dans une maison de production reguliere, si puissante qu'elle ait ete ? Tant et si bien que Ton peut affirmer que, exception faite des premiers films de Marcel L'Herbier et de Leon Poirier, realises pour la firme Gaumont, de Cozur Fidele de Jean Epstein, de U Argent de Marcel L'Herbier, des Miser ables d' Henri Fescourt, entrepris par Pathe et la Societe des Cine-Romans qui lui succeda, de La souriante Madame Beudet pour quoi Germaine Dulac trouva aupres de Delac et Vandal la comprehension et Taide dont elle avait besoin, de ce qui, signe Rene Clair, Epstein, Feyder, L'Herbier d'une part, Volkoff et Mosjoukine d'autre part, sortit du studio de Montreuil pour la Societe Albatros, rien de ce qui constitue « l'ecole cinematographique francaise » non plus que de ce (1) Denis Marion : « Aspects du cinema ». (Editions Lumiere, Bruxelles, 1946.)