Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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LE CINfiMA FRAN£AIS EN 1929 489 qui contribua a l'effort de « l'Avant-Garde », rien de ce qui fut de valeur dans la production 1919-1929 ne fut l'oeuvre d'une maison ayant une activite reguliere. « Un film est une marchandise » se complaisaient a dire les producteurs a la suite de Louis Aubert. « Un film est une ceuvre d'art », repliquaient les auteurs et realisateurs. La verite est evidemment a mi-chemin de ces deux definitions trop absolues Tune et l'autre pour etre exactes, encore que Ton soit fortement tente de donner raison a Denis Marion qui, sur la couverture meme de son bref mais substantiel volume « Aspects du Cinema », inscrit cette formule « Technique, Industrie, Commerce, Propagande, Divertissement, Magie... mais surtout un Art ! » Mais, a voir les resultats obtenus de 1919 a 1929, on ne peut s'empecher de penser que ce ne sont pas les commercants qui avaient raison et qu'il convient peutStre de les feliciter de s'etre enferm£s dans une position trop etroite, car, ce f aisant, ils ont mis les partisans du cinema-art dans l'obligation de prouver le mouvement en marchant, ce qui a valu au cinema francais de pouvoir, a l'exterieur comme a l'interieur de ses frontieres, opposer Paris qui dort a La Bouquetiere des Innocents et La Femme de Nulle Part a L'Empereur des Pauvres. Malheureusement, les auteurs et realisateurs de films n'ont jamais su pro fit er des avantages que le succes des meilleures de leurs ceuvres leur procurait. Dedaignant la force que l'union leur aurait procuree, ils restaient dans l'etat d'inorganisation ou ils se trouvaient avant que Camille de Morlhon eut cree « La Societe des Auteurs de Films » et quand les obligations de leur metier les mettaient en face d'un commercant, producteur, distributeur ou directeur de salle, ils etaient incapables de defendre leurs droits et leur liberte. Des lors, il n'existait pas de succes assez grand pour pouvoir leur assurer l'independance indispensable et, au lendemain de son Napoleon, Abel Gance, comme Jacques Feyder apres sa Therhse Raquin, etait dans l'obligation de se lancer a la recherche du producteur ou du commanditaire qui lui permettrait d'entreprendre un nouveau film : celui auquel il pensait deja ou meme un autre. Comment, dans ces conditions, s'etonner qu'ils n'aient pas toujours su se garder des combinaisons dont ils devaient etre les premieres victimes et qu'ils aient trop souvent fait des films qui repondaient moins a leurs idees personnelles qu'a celles des commercants toujours enclins a sous-estimer le public pour lequel ils travaillaient. II aurait fallu qu'ils fussent des saints aspirant a la palme des martyrs pour qu'il en fut autrement et Ton chercherait en vain le realisateur de films qui oserait affirmer sans craindre d'etre dementi qu'il n'a fait que ce qu'il a voulu, meme dans les bandes dont il avait reussi a imposer le sujet a ses employeurs ou a ses commanditaires. Sans doute en a-t-il ete a peu pres de meme partout, mais cette sujetion