L'Oeuvre Des Tracts (mai 1926)

Comment lutter contre le mauvais cinéma? ” ASHMNE manœuvre récente des producteurs de films américains a donné à la question du cinéma, dans notre province, un renouveau d’actualité; brusquement, cette manœuvre, contre laquelle la saine opinion a réagi et continue de réagir avec force, remet en question tout le problème du cinéma. Alors que les pères de famille et les honnêtes gens luttaient, depuis quelques années, pour l'assainissement de la rue et des abords des théâtres de vues animées, couverts d'affiches et d'images malséantes ou même franchement immorales, il va falloir maintenant élargir de nouveau le débat et organiser la lutte, de façon à faire face à tous les aspects du fléau. Essayons, aussi brièvement que possible, de résumer la question et de présenter un certain nombre de conclusions qui pourraient servir de résolutions pour les douze mois à venir. Des faits Précisons, d’abord, qu'il s’agit ici du mauvais cinéma. Hélas! Les spectacles cinématographiques venus des ÉtatsUnis, et qui étaient jusqu'ici la principale, sinon l’unique source d’alimentation de nos théâtres, sont mauvais dans leur ensemble. Il y a de très belles et d'excellentes vues. Mais combien elles sont rares, parmi ces innombrables productions qui nous viennent d’outre-quarante-cinquième! La cause est entendue et jugée depuis longtemps. L'audace des entrepreneurs de spectacles est inouïe: ils s’ingénient d’abord à donner aux vues animées des titres provocateurs, des titres qui sont un défi aux convenances et à la pudeur chrétienne. La littérature du mauvais cinéma 1. Étude présentée à la Journée catholique des retraitants, à Sherbrooke, le 30 mai 1926.