La Cinématographie française (Jan - Apr 1937)

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I 14 ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ cr\oRïmi»RAPHiE ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ VERS UN FRANCO ECHANGE RUSSE INTERVIEW DE M. GEORGES CAURIER, DIRECTEUR DE L'OFFICE CINEMATOGRAPHIQUE INTERNATIONAL ET PRESIDENT DE L'ASSOCIATION POPULAIRE DES DIRECTEURS DE CINEMA M. Georges Caurier, avant de s'intéresser aux questions cinématographiques, a été, à plusieurs reprises, chargé de missions du gouvernement pour les questions économiques. Cette préparation lui a permis, dans les postes importants qu'il a occupés depuis 1930, dans deux grandes firmes cinématographiques, d'étudier les différents problèmes de cette grande industrie, sous son aspect le plus général. Nous avons pensé qu'il pourrait être intéressant de lui demander son avis sur quelques-uns des points les plus importants de la crise cinématographique. Nous avons demandé à M. Georges Caurier comment, à son avis, devait se placer le problème de l'échange des films entre la France et les pays importateurs de films. « Vous avez, lui avons-nous dit, à l'oc« casion d'une enquête ouverte sur l'échan« ge des films entre la France et l'U.R.S.S., « préconisé la création d'un Comité France « U.R.S.S. pour étudier les différentes ques« tions qui se posent au sujet de l'échange « des films entre ces deux pays. » « Ce Comité doit-il, à votre avis, se can« tonner entre les rapports de la France et « de l'U.R.S.S., ou envisager, au contraire, « un élargissement de ce comité? » M. Caurier nous a répondu de la façon la plus formelle : « Si j'ai demandé la constitution d'un « Comité France-U.R.S.S., c'est parce que « votre confrère avait ouvert une enquête « sur les rapports entre la France et l'U. « R.S.S. « Je suis, depuis plusieurs années, la « question de l'échange des films entre la « France et les Pays étrangers importa« teurs de films en France. « Je suis particulièrement cette question « entre la France et l'U.R.S.S. puisque l'Of« fice cinématographiane International est, « depuis huit mois, distributeur de la pro« duction soviétique en France. » x Si j'ai répondu si longuement à l'en« quête ouverte par votre confrère, c'est « précisément que j'ai pensé qu'il viendrait « un jour où quelqu'un demanderait d'élar« gir le problème. Vous m'en donnez l'oc« casion, je vous en remercie. » « Comme je l'ai dit dans des conversa« tions particulières avec plusieurs de vos « confrères, qui sont également les miens, « car je n'oublie pas, et je m'en fais gloire, « que j'ai été pendant de longues années, « journaliste, j'estime que la France, qui « est un pays hospitalier à tous points de « vue, doit obtenir des pays qui trouvent « chez elle le meilleur accueil pour leurs « marchandises, une juste et équitable ré« ciprocité. » « Nous avons appris beaucoup de l'étranc ger, et nos metteurs en scène ont suivi si « brillamment la route qui leur était tracée « que nombreux sont ceux que l'Amérique « nous a pris, car ils ne trouvaient pas en « France matière à la réalisation de leurs « belles conceptions. « Mais ce n'est pas une raison pour que « l'étranger ne fasse pas à nos films une « part équitable dans ses achats. « En ce qui concerne l'U.R.S.S., j'ai ob« tenu l'assurance que des achats réguliers « de films français seraient faits et j'es« père que pour l'ouverture de l'Exposition « au moment de la première réunion du « Comité France-U.R.S.S., j'ai dit, j'espère, « je précise : je suis sûr que je pourrai « vous donner des résultats concluants. « La grande difficulté qu'on trouve dans « l'échange des films cinématographiques « entre la France et les autres pays, c'est « que les pays étrangers sont, disons-le « franchement, beaucoup plus difficiles « que nous pour ouvrir leur marché au « nôtre, et c'est là que vous, dans la presse « cinématographique, et que nos confrères « dans la presse quotidienne, peuvent nous « aider. « Que ce soit l'U. R. S. S., que ce soit « l'Amérique, que ce soit l'Allemagne, lors« qu'on fait présenter un film français, les « pays étrangers font toutes sortes d'objec« tions, dont les principales sont : « Le « sujet n'est pas conforme aux idées de no« notre pays, les dialogues sont trop nom« breux, le scénario ne sera pas très bien « compris, certaines scènes sont trop osées, « etc.. » « Mais enfin, est-ce que la France a op« posé des objections lorsqu'elle importé « des films de gangsters qui viennent, à « juste titre, d'attirer l'attention du Minis Une scène du nouveau film de Jean Renoir, La Grande Illusion, avec Erich von Stroheim, Pierre Fresnay, Jean Gabin, etc. « 1ère de l'Intérieur, par la perversité « qu'ils ont amenée dans l'esprit d'une jeu« nesse innocente '? « Est-ce que la France a fait des objec« tions lorsque le sex-appeal et les baisers « américains sont venus sur ses écrans ? « Est-ce que le public n'a pas accepté de « l'U.R.S.S. Les Marins de Cronstadt, et La « Jeunesse de Maxime ? « Alors, ne peut-on obtenir que ce que « nous avons fait pour l'étranger, l'étranger « le fasse pour nous ? « Comme vous le voyez par ma réponse, « je voudrais que cette question fut généra« lisée, mais j'estime qu'elle est trop com« plexe pour donner naissance à un Comité « International. « L'exemple récent de la réunion d'une « Chambre Internationale du Film à Paris « montre péremptoirement combien j'ai « raison. « J'applaudis de tout mon cœur, en ce <: qui me concerne, à l'idée de cette Cham« bre Internationale du Film. « Malheureusement, peut-on appeler « Chambre Internationale, une conférence « dans laquelle n'étaient représentés ni les « EtatsdJnis, ni la Grande-Bretagne, qui « sont les deux plus grands pays importa« teurs de films en France, ni l'U.R.S.S., ni « le Japon, ni l'Amérique du Sud, ni le Da« nemark, ni la Hollande, ni l'Espagne ? « Pour conclure ces trop longues obser« vations sur la question que vous m'avez « posée, j'estime qu'il faut, actuellement, « examiner l'échange des films entre la « France et tous les autres pays, mais si « la question doit être généralisée dans son « ensemble, elle doit être étudiée en parti« culier par des comités sous la forme de « celui nue j'ai préconisé pour la France et « l'U.R.S.S. « Je voudrais voir naître un Comité « France Etats Unis », « France Angle« terre », « France-Allemagne », etc.. Ces « comités étudieraient, par des réunions de « travail, et non par des réunions de ban« quets les différentes questions techniques « de la cinématographie et les possibilités « d'échange de films. « Pour chaque comité, il y aurait une « section de metteurs en scène, une section « de musiciens, une section d'auteurs et de « scénaristes, une section d'opérateurs, une « section d'artistes. « Une année la réunion aurait lieu à Pa« ris, l'année suivante, dans le lieu de pro« duction du pays étranger. « Xe croyez-vous pas que de telles réu« nions, faites sérieusement, donneraient « des indications sérieuses aux produc« teurs de chacun des pays pour créer cha« que année, dans chaque pays, des films « qu'on pourrait appeler des « films expor« tateurs de la pensée » ? Nous avons beaucoup remercié M. Caurier de son exposé qui, certainement, fera l'objet de discussion, car il pose de nombreux problèmes. Xous avons été heureux de voir qu'il répondait par avance aux questions que nous voulions lui poser, notamment en ce qui concerne l'échange des films entre la France et l'U.R.S.S., et nous lui donnons rendezvous à la première séance du Comité France-U.R.S.S., pour qu'il nous fasse connaître d'une façon officielle, les films français qui auront été achetés par la Russie soviétique.