La Cinématographie française (Jan - Apr 1937)

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118 ♦»♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ il y a une séance supplémentaire appelée «matinal» à 11 heures du matin. Les lundis, c'est la journée «popular » et l'on programme des reprises à prix réduits; les salies d'exclusivité affichent à 30 et 40 centavos, ce qui représente environ 3-4 francs; les cinémas de quartier perçoivent entre 10 et 20 centavos, soit 1 ou 2 francs, suivant la catégorie de la salle. Les prix sont uniformes pour n'importe quelle place : Astral et Apollo, qui sont les plus chers, appliquent en exclusivité le prix unique de 60 centavos, soit 6 francs environ ; Faenza et Real, 40 à 50 centavos. Toutefois, ces salles, bien qu'elles soient les meilleures de la ville, sont inférieures à celles de la même catégorie de Marseille, Toulouse ou Bordeaux, par exemple. Les programmes sont composés généralement d'un grand film et d'un dessin animé ou d'un journal d'actualités, Paramount ou Metrotone. CINE RAPHIt SE Façade de la principale salle de Bogota Le film américain domine le marché, non seulement par sa puissance commerciale, mais encore par sa valeur positive. Dods glIIIIIIIIIIIIIIIIIIII^ worth a été le plus gros succès de ces derniers temps, suivi de Romeo et Juliette et de Gai] Bandolero. Les films européens jouissent d'un certain prestige auprès de l'élite, mais ils sont rares. En janvier et février, l'on n'a exploité ici qu'un film anglais et un allemand, qui sont passés presque inaperçus, et trois films français : la version anglaise de La Vie Parisienne, L'Enfant du Carnaval et Kœnigsmark; ce dernier a « tenu » la semaine au Real, ce qui est un exploit, où il a été très bien accueilli; maintenant, il continue une remarquable carrière dans les quartiers. On voit également des films mexicains, mais ils sont vraiment mauvais à tous les points de vue. Il y a donc encore de la place pour le bon film étranger; nous en examinerons les possibilités dans un prochain article. Louis Vicens. Roumanie Le Film français gagne du Terrain (De notre correspondant particulier.) Bucarest. — La majeure partie de la saison principale terminée, il convient de jeter un coup d'œil en arrière sur le marché roumain, en tant qu'il a trait au film français. Le débouché roumain n'était pas, en effet, particulièrement accueillant pour les productions françaises, en ce qui concerne le nombre de films importés de France. Sur un nombre total d'environ 320 films importés par an, seulement 15-25 films ont été de provenance française, alors que les Américains en comptaient environ 150 et les Allemands environ 60 films par an. Pays essentiellement importateur — puisqu'elle ne possède, encore aujourd'hui, aucun plateau pour la réalisation de films à long métrage la Roumanie a importé la moitié de ce dont elle avait besoin des Etats-Unis, alors que seulement une infime partie de son commerce la reliait à la France. Cette situation ne pouvait naturellement pas durer, puisque tout le monde sait que le pays roumain garde et nourrit d'innombrables affinités spirituelles avec la France, pays ami et grand allié. Ces derniers temps devaient donc nécessairement prouver que la diffusion du film français en Roumanie — auprès d'un public qui manifeste toute compréhension pour les œuvres de la culture française est chose plus facile. Il n'y faudrait qu'une administration plus habile des valeurs françaises et... une saine propagande commerciale bien mieux soutenue qu'elle ne l'était jusqu'à présent. Espérons donc que les milieux intéressés de la production française comprendront désormais l'importance du marché roumain et lui assureront une plus grande attention. Parmi les 225 films présentés en Roumanie de janvier à décembre 1936, le nombre de 36 films français a été projeté sur les écrans de notre pays, dont seulement 7 ont été tournés hors de France. Rien que ce chiffre accuse une montée du nombre de films importés, il est naturellement — bien loin d'être particulièrement imposant, mais il est permis de se consoler du fait indéniable que ce furent exactement ces quelques films français qui ont réalisé les plus grandes recettes entre toutes. Parmi leurs concurrents, une dizaine de filins au plus ont donné des recettes satisfaisantes. Par contre — si réduit que soit le nombre de films français « sortis » sur ce marché, la recette moyenne de ceux-ci est absolument supérieure à celle des productions d'autres provenances. Mayerling, Tarass-Boulba, Veille d'Armes, Deuxième Bureau, Club de Femmes, Nitchevo, La Porte du Large et surtout — dernièrement cet admirable Beethoven de Baur ont réalisé les recettes maxima de la saison. Mais les autres films français présentés chez nous : La Tentation, Le Roman d'un Spahi, Les Bateliers de la Volga, Le Grand Refrain, Le Vagabond bien-aimé, Les Grands, L'Argent, Les Loups entre eux, Samson, Le Roman d'un jeune homme pauvre, La Vie Parisienne, Remous, pouvaient également enregistrer des résultats souriants. Les vedettes les plus appréciées ici sont, à l'heure présente : Danielle Darrieux, Annabella, Mme Chantai, Gaby Morlay, Harry Baur, Charles Boyer, Victor Francen, Maurice Chevalier. Mais l'émouvante figure que Mlle Jeanne Boitel campait dans Remous — encore qu'un peu tard présenté chez nous — avait valu de très nombreuses sympathies à la belle artiste qu'elle est. Les maisons qui — même en luttant avec les rigueurs du contingentement introduit depuis des années et qui, en pratique, frappe de façon particulière l'importation des films français sont les suivantes : Pathé-Natan, Jean Davidescu, WandermaxFilms, Royal-Film, Uniunea Cinematografica Romana, Sti-Film et Critérion-Film de Bucarest et Filmcentrala de Timisoara, qui mènent la lutte dans une situation où le film américain et le film allemand sont, de la part du gouvernement officiel, visiblement favorisés. * * * Bucarest. Sur les écrans de Bucarest passent actuellement quelques bons films français dont il convient de noter le succès. La Gondole aux Chimères a eu une belle exclusivité. Signalons également la remarquable carrière de Dédé qui consa cre une fois de plus la renommée de la séduisante artiste qu'est Danielle Darrieux. * * * Cependant les recettes des salles de première vision restent encore loin d'être satisfaisantes. A l'exception de quelques films matériellement plus heureux — dont plutôt quelques sujets anglo-saxons — la majeure partie des grandes salles d'exclusivité de Bucarest ne réalise actuellement pas même la moitié des recettes enregistrées à la même époque de l'année passée. Bucarest, la métropole la plus rapidement construite du monde ne peut pas supporter le nombre excessif des salles de spectacle. En attendant voici le nouveau « Carton », salle d'une formule tout à fait nouvelle, qui annonce sa prochaine ouverture au coeur même de la capitale. * * * Ce qui reste une plaie à longue échéance du métier, c'est la façon terrible dont sont actuellement taxés les spectacles. L'Etat perçoit en effet pas moins que 20 pour cent sur les tickets d'entrée les plus chers, ce qui signifie pratiquement une charge d'environ 30 à 32 pour cent "en faveur de la fiscalité. Cette situation injuste est la source principale de l'amertume dont se plaignent les exploitants. Tout le monde est d'accord à n'y voir que le seul obstacle d'un sain et logique développement, que — par ailleurs — ce beau pays pourrait facilement assurer au Cinéma en général et à l'exploitation en particulier. Ce qui manque au métier, c'est tout d'abord l'unité corporative, qui — à ses débuts encore du côté distributeurs — n'existe absolument d'aucune façon pour les salles d'exploitation. Mais il est question de constituer la Chambre Corporative du Cinéma. * * * Le public était heureux de saluer, tout dernièrement, le passage à Bucarest de Georges Milton — le très sympathique Bouboule — dont les amitiés sont déjà de vieille date en ce pays: il y venait pour faire les honneurs de son film Jérôme Perreau à la scène du cinéma Vox. L'exemple de Milton serait à suivre. Les étoiles du cinéma allemand - dont Joseph Schmidt, Martha Eggerth, Petrovitch, Anny Ondra, Hans Moser pour n'en citer que quelques-unes — faisaient déjà le pèlerinage des Balkans. Aurons-nous cependant la chance d'y voir arriver un Baur ou un Chevalier, que le public de Bucarest recevra, certes, avec non moins d'enthousiasme? Ladislas Weinerih.