La Cinématographie française (Jan - Apr 1937)

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♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ 239 MEW^RAPHIE riTITTirrTTTTTTTTTTTTTIl L'Éducation Nationale s'occupe du Cinéma Scolaire Au ministère de l'Education Nationale les questions afférentes au cinéma sont scindées en deux branches : Le sous-secrétariat aux Beaux-Arts connaît de toutes les questions administratives et le Musée Pédagogique s'occupe de tout ce qui a trait à l'enseignement et à la propagande. Aux Beaux-Arts. M. Gadave, dont la complaisance n'a d'égale que la haute compétence a bien voulu nous donner quelques renseignements sur ses services. Les BeauxArts s'occupent du statut du cinéma et du contrôle des films; c'est à eux qu'incombe la réglementation du 7" art depuis le décret Herriot de 1928 qui a rendu libre l'installation des salles en France. Depuis cette époque, les services compétents se sont attachés à la préparation du Code du Cinéma. Par ailleurs, il existe aux Beaux-Arts une commission interministérielle qui assure un service permanent de « contrôle des films » vulgairement appelé censure. Ce service fonctionne chaque jour; on sait qu'en effet nul film ne peut être projeté sur l'écran français sans le visa de cette commission. Les Beaux-Arts ont, par ailleurs, pour le film français, des préoccupations d'ordre artistique; malheureusement, aucun texte ne réglemente encore cette branche. Toutefois, un comité composé partie de cinéastes (Jean Painlevé, Benoît-Lévy, Maurice Cloche, Rigaud, Marcel de Hubsch, pour ne citer que ceux-là) et partie de représentants des principaux services des Beaux-Arts, donne aux producteurs des conseils techniques concernant l'Art; ce comité estime que le documentaire qui touche à l'histoire de l'art doit être présenté au grand public aussi bien qu'aux étudiants candidats à l'agrégation ou élèves de l'école des Chartes. Les B. A., pour la réalisation de ces films, ne disposent pas de subventions. Ils apportent leur collaboration, leurs conseils, voire leur patronage. Ils offrent en outre aux producteurs une détaxation pour la prise de vues des trésors d'art dont ils sont les gardiens : on sait, en effet qu'en règle générale toute reproduction de ceux-ci est soumise à une taxe; citons dans cet ordre d'idées le film sur la Provence de Maurice Cloche, à qui toutes facilités ont été procurées. Tout récemment encore, un film vient d'être réalisé sur les richesses archéologiques de l'Afrique du Nord. Afin de donner au producteurs toutes facilités, les B.A. ont écrit au gouverneur général de l'Algérie et au résident général de Tunisie; ils ont prié en outre l'architecte en chef de donner tous conseils utiles; il est nécessaire en effet que le choix des images soit fait par des gens compétents; les archéologues doivent nécessairement donner leur avis. C'est ainsi que lors des prises de vues d'un film sur Paris des conseils furent demandés au sujet de Notre-Dame à M. Aubert que sa thèse sur cette cathédrale désignait particulièrement à cet efi'et. On peut dire que ce comité fait du travail utile et pratique. Pour la propagande non plus les BeauxArts ne disposent d'aucun budget; les subsides affectés au Ministère de l'Education Nationale sont attribués au Musée Pédagogique pour l'achat d'appareils, comme nous le verrons plus loin. En ce qui concerne les rapports du Cinéma français avec l'étranger, seule en connaît la « Direction des Accords Commerciaux » du ministère du Commerce. Le contingentement des films et les questions de réciprocité ne peuvent d'ailleurs être débattues par elle que d'accord avec le ministère des Affaires étrangères. La liste des films censurés est envoyée chaque mois par les B. A. à l'Office du Commerce extérieur (avenue Victor-Emmanuel) avec l'indication de ceux qui paraissent être des films de qualité qu'il y aurait intérêt à adresser à l'étranger. La Commission désirerait , que les films documentaires de qualité fussent présentés avec le bénéfice du dégrèvement pour les directeurs qui les projettent. Le Conseil national économique, qui n'est qu'un conseil consultatif auprès du gouvernement, a enregistré ce désir au moment où il a été saisi du projet de code du Cinéma. Nous n'avons pas ici à revenir sur le ramarquable exposé qu'a fait sur ce dernier M. de Carmoy le 17 juillet; cet exposé a été publié à l'annexe du « Journal officiel » du 18 août et dans les colonnes de ce journal; les conclusions de ce rapport, qui étudiait surtout le problème financier, ont été transmises aux ministères intéressés. Au Musée Pédagogique, rue d'Ulm. — Le Musée Pédagogique, aux destinées duquel préside avec un inlassable dévouement M. Lebrun, est un service du Ministère de l'Education Nationale. Lorsqu'en 1921 ce ministère décida de s'occuper du cinéma, il chargea de sa cinémathèque centrale le Musée Pédagogique; celui-ci se trouvait être l'organisme indiqué puisqu'il répandait des livres depuis 1882 et diffusait des vues fixes pour les appareils de projection depuis 1891); il possédait donc déjà une technique de l'enseignement. Diffusion. Avant la période héroïque qui s'étend de 1921 à 1926, il y avait bien eu, en 1912, le congrès de l'Art à l'Ecole, au succès duquel avaient contribué MM. Honnorat, Riotor et Bruneau, et l'on y avait déjà soulevé le problème du cinéma dans l'Enseignement : on citait à ce congrès comme une nouveauté extraordinaire le cas de M. Brouckère, professeur au lycée de Versailles, qui dès 1910, possédait pour les besoins de sa classe un microscope, un appareil de projections fixes et un cinéma (une photo publiée à l'époque par L'Illustration Michel Simon dans La Bataille Silencieuse (Le Poisson Chinois), réalisé par Pierre Bi lion. attestait ce fait unique!) Il y avait eu aussi en 1919 une commission extraparlementaire dont le rôle consistait à étudier si l'on pouvait utiliser le cinéma à des fins pédagogiques; cette commission, présidée par M. Breton, avait comme secrétaire M. Besson, l'actuel directeur de l'Office du Cinéma éducateur de l'Académie de Paris, et dont les conclusions furent nettement positives. Quoi qu'il en soit, c'est donc en 1921 que la loi de finances contient les premiers crédits pour le cinéma éducateur. Les écoles normales se voient dès lors confier des appareils. Le ministère s'aperçut rapidement qu'il ne possédait ni assez de films ni assez d'appareils en n'en dotant que les seules écoles normales. Le Musée Pédagogique dut alors organiser entièrement cette nouvelle branche et imposer une discipline sévère aux usagers; le mouvement des films fut tel qu'il s'éleva de 52 films prêtés en 1921 à plus de 2(5.000 en 1926. La nécessité imposa rapidement la création de centres locaux de diffusion qui constituèrent le noyau des offices du cinéma éducateur. Ils sont depuis fédérés en une Union française, dont le président est M. Brenier, et dont le siège se trouve à la Ligue de l'enseignement, 3, rue Récamier. Le Musée Pédagogique prête ses films aux organismes qui lui sont présentés par les autorités académiques locales; ils doivent être projetés dans des séance gratuites. Ces offices du cinéma reçoivent des films en dépôt temporaire, les font circuler dans leur région et les retournent à la centrale. Chaque copie a sa fiche et le Musée Pédagogique suit son état-civil, ses prêts successifs, ses « séjours à l'hôpital » quand elle est abîmée, ses sorties et enfin sa mort, c'est-à-dire son retour définitif. Ce système permet de connaître l'utilisation numérique des films et leur utilisation rationnelle, donc l'orientation à donner à la cinémathèque. Le Musée Pédagogique sait ainsi ce qui est demandé, principalement dans telle région et qui l'est moins dans telle autre, ce sys