La Cinématographie française (Jan - Apr 1937)

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♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ CINE FR L'EXPOSITION ET NOUS 17 R/\PHIE SE CXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX3 UNE PROPOSITION COURTOISE La décision de faire du premier jour de Mai une fête légale sera accueillie par le Cinéma comme une heureuse nouvelle. Chaque jour de fête est pour le spectacle une occasion de travail et de profit. Quand les ateliers et les bureaux sont fermés, le public se répand dans les rues, tout au plaisir de la flânerie, et les cinémas ouvrent leurs portes. Nous avons un métier assez particulier. Nous ne travaillons bien que quand les autres ont des loisirs. Nos salles sont des lieux de paix, de délassement. Nous faisons oublier aux autres hommes leurs soucis des heures laborieuses. Ils nous confient leur esprit pour quelques heures et nous les faisons jouer avec des images, comme leurs maîtres d'école lorsqu'ils étaient petits. Quand un gouvernement veut tenir en paix son peuple il encourage le développement naturel du cinéma. Il le charge de peu de taxes, oriente sainement sa production et rend honneur à ses artistes. Le reste vient tout seul. Cet art populaire, ce plaisir des gens simples naissent de l'activité d'un très petit nombre d'hommes, passionnément attachés à leur métier, indépendants, peu batailleurs et cependant assez amoureux du risque. Nos gouvernants ont donc toutes raisons de les protéger contre les turbulences du moment et aucun motif à les inquiéter. On peut imaginer que c'est à une claire vision de ce qu'est le cinéma en France que nous devons l'apaisement si rapide de la récente grève, à l'occasion de laquelle les pouvoirs officiels nous ont montré une sollicitude que nous ignorions jusqu'alors. Le Syndicat Français des Directe"rs fait passer dans son dernier «. Ecran », en gros caractères, le placard suivant : DETAXATION Les directeurs des cinémas parisiens viennent de montrer une énergie indéniable en assurant le fonctionnement de leurs salles malgré l'ordre de grève générale. Devront-ils manifester une énergie semblable, en fermant leurs établissements le jour de l'ouverture de l'Exposition Internationale, pour obtenir enfin la détaxation à laquelle ont droit tous les cinémas de France ? Nous nous plaisons à imaginer que l'action de nos dirigeants syndicaux ne s'est pas bornée à cette interrogation véhémente. L'action engagée auprès du gouvernement a dû être directe, immédiate, et générale, j'imagine. Je pense que la Confédération, qui représente non plus les seuls Directeurs mais Une image du fllm de Sicha Guitry Les Perles de la Couronne qui sera présenté t'ans toutes les capitales du monde la veille du couronnement du Roi George VI. toute l'industrie, s'est saisie du texte de l'arbitrage de M. Mistler (on le trouve dans notre dernier numéro, page 23) pour argumenter auprès de M. Vincent Auriol comme auprès de M. Léon Blum. Le cinéma parisien se trouvera d'ici un mois dans une situation intenable. Ses salaires, comme on le voit dans la Convention Collective (dernier numéro page 13), sont devenus extrêmement élevés. La concurrence de l'Exposition sera plus lourde, beaucoup plus lourde que celle oue nous fit l'Exposition Coloniale. On avait évalué celle-ci à 20 %. Nous pouvons craindre une réduction du t'o*-* des recettes, si ce n'est de la moitié du chiffre d'affaires total de Paris. Il n'y a qu'une solution, si l'on ne veut pas voir les salles de cinéma réduire leurs heures d'ouverture : c'est de ramener nos taxes au 2 % de droit commun pendant la durée de l'Exposition. Pendant cette période l'Assistance publique trouvera dans les parcs d'attractions qui vont s'ouvrir des compensations supérieures à son Droit des Pauvres cinématographique. Elle n'en souffrira donc pas. La raison des rentrées municipales ne peut donc être soulevée. La levée provisoire des taxes, de Juin à Octobre, nous permettrait de maintenir une exploitation honorable pendant la dure période de l'été. Elle permettrait par ailleurs une expérience extrêmement intéressante: celle de la réduction des prix des places au titre de la propagande nationale. Il est très probable qu'une pareil'e D^oDOsition recevrait un accueil favorable. C'est une démarche positive, courtoise, qui nous écarte des méthoJ~<s hostiles auxquelles nous avons toujours é*é réduits. Ne tirons pas sur les ministres, ils font ce qu'ils peuvent ! Aidons-les plutôt à nous aider. P.-A. HARLÉ.