La Cinématographie française (May - Aug 1937)

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CINE FR RAPHBE LIIIIIIIIYTIIIÏTIIÏITYYl SE Problèmes de la Production : Former des Artistes Je suppose que les producteurs de films, qui ont reconstitué un syndicat patronal plein d'allant, n'omettront pas de porter à leurs ordres du jour prochains, à côté des soucis constants: prix de production, amortissement des dépenses, ces deux éléments d'un avenir meilleur: qualité française, personnel d'élite. Le travail individuel a un avantage, il permet de mieux soigner ce qu'on fait. Nos cent vingt films français, tournés par quatre-vingt-cinq firmes différentes, ont chacun en soi une originalité de sujet, de forme et d'interprétation. Probablement même sont-ils plus économiquement faits par ces petites équipes volantes que par de grands états-majors administratifs. Cependant, il ne faut pas oublier que les producteurs indépendants profitent du travail antérieur des grandes firmes actuellement en sommeil, qui ont construit des studios, acquis du matériel et dressé des techniciens. Ce fonds social doit être entretenu, amélioré. Par qui ? Par l'ensemble même de ces producteurs indépendants, par un conseil formé de ceux d'entre eux qui ont le sens de l'intérêt général. Ce conseil seul peut penser à l'avenir de la communauté, pendant que chacun vaque à ses affaires immédiates. * * * La tenue, artistique en même temps que morale, des œuvres destinées au grand public, en France et hors de France; puis leur mise en valeur^ leur exportation accélérée, sont les éléments de la qualité française. Eléments actifs, éléments de puissance, éléments explosifs, dirai-je, si l'on veut bien admettre que par eux nos films font jaillir au loin le génie national. Je suppose donc qu'on s'en occupe. Mais la formation du personnel, notamment le recrutement des artistes, est une question moins brillante, plus insaisissable, et mérite d'autant plus qu'on l'examine de façon désintéressée. Nous n'avons pas assez d'artistes de premier plan. Aucun effort concerté n'est fait pour pousser en avant les artistes qui débutent, qu'on remarque un jour pour un bon jeu de scène, pour une diction aisée et juste, en un mot pour leur talent naissant, mais que le hasard des engagements écarte ensuite des plateaux de prise de vues. Pourquoi? Par quelle défaillance de recrutement ? Par quel défaut de mémoire de la part des recruteurs ? Nous daubons sur les impresarii. Encore heureux qu'il y en ait, car sans leur truchement partial retrouverionsnous encore les noms, les adresses et le souvenir des jeunes visages qui avaien" si bien animé leurs personnages d'un jour ! Je n'insisterai pas sur le chemin douloureux que doivent suivre pour parvenir à se faire reconnaître ces « espoirs » lancés une saison, puis reperdus dans la foule, qu'on ne retrouvera à l'écran, Quelquefois pour la vraie gloire, que deux, cinq, ou dix ans plus tard. Ce qui compte, c'est que nous ratons ainsi des vedettes. Comment veut-on qu'elles apprennent, par cette voie lamentable, un métier pourtant difficile et qui nécessite un lent apprentissage ? Quand elles parviennent à être connues, parce qu'on les a vues dans des films espacés, que savent-elles? Il est vraiment incroyable qu'elles puissent prendre leur art au sérieux, et même qu'elles puissent se douter qu'il existe un art ! Il faut organiser, par un service central du syndicat patronal des producteurs, un échelonnement progressif du travail des nouveaux artistes. A défaut de grandes firmes enga Danielle Darrieux sera la vedette du film Abus de Confiance, film de Pierre Wolff avec Charles Vanel, Valentine Tessier, Yvette Lebon, Jean Worms, Gilbert Gil et Pierre Mingand. géant des jeunes artistes à l'année et les lançant ainsi dans les grands emplois avec des connaissances affirmées, le Syndicat patronal a le devoir de suivre ces sujets et de les aider à gagner les premiers plans, quand ils le méritent. * * * C'est pour les producteurs un devoir social. Notre métier est trop neuf pour avoir des règles coutumières. Cependant, de même que le contrat collectif des employés du spectacle Tient de classifier les emplois du personnel des salles, un classement, qui est une aide essentielle pour cette catégorie de travailleurs, doit régler la formation des artistes de cinéma. C'est aux employeurs qu'il appartient, qu'il s'impose au printemps 1937 de l'établir. Pour la qualité du film français, d'abord. Pour le bien-être des artistes dignes de ce nom, ensuite. Pour l'économie même de la production, enfin. Je n'insisterai pas sur ce dernier point. On connaît notre opinion sur les artistes qui font dix films par an, de 300.000 à 500.000 francs chaque : cela fatigue ces vieilles gens, cela fatigue le public. Et nous aurons pour le même prix trente vedettes, jeunes gens et jeunes femmes, qui donneront un sérieux éclat à notre solide et persévérante production. P.-A. HARLÉ.