La Cinématographie française (May - Aug 1937)

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20 XXXXXXXXXXXX3 CINE fR ffi.R/\PHBE SE ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ Henry Garât dans une scène de La Fille de la Madelon dont G. Pallu termine les prises de vue il nous apporte l'opinion de cette autre « grande muette » qu'est l'exploitation française. Il nous permet de penser, ce qui est extrêmement intéressant pour les producteurs, qu'entre la réalisation artistique des films et leur présentation au public une liaison pratique peut être établie. Matériellement, commercialement, elle existe. C'est le matériel de publicité des distributeurs. Ce sont aussi les informations commerciales que publie la presse, sur prière d'insérer. Mais au-dessus de ce mécanisme courant il nous semble qu'il manque quelque chose : un Art Guild, une autorité en matière d'art, qui jugerait de l'ensemble des oeuvres françaises et donnerait le ton. Les expériences de jurys analogues, mais formés de notabilités prises hors du cinéma, prétendant représenter le >ublic, ont été si manifestement vailes qu'elles rendent toute sa valeur active à l'idée d'un groupement de gens du métier, groupement carrément corporatif, comprenant réalisateurs^, artistes, critiques et directeurs de cinémas. Le mot est prétentieux, mais il a son sens : il faut créer entre nous une académie, et lui donner une bonne autorité. Comme on le voit, ce qui préoccupe M. Pierre Roux et nous-même, et bien d'autres amis encore, ce sont des problèmes très précis et qui servent le métier, pour son avenir proche. Qu'en pense-t-on dans la production ? J'aimerais recevoir des indications, venant des anciens comme des jeunes. P.-A. H. UN SENSATIONNEL \ACCORD AMÉRICAIN-BRITANNIQUE Samuel GOLDWYN et Alexandre KORDA acquièrent le Contrôle des United Artists New York, 29 Mai. — L'accord le plus important qui ait été réalisé à ce jour pour la distribution des films britanniques aux Etats-Unis vient d'être conclu. Le Dr Arturo Giannini, président des United Artists a annoncé officiellement que Samuel Goldwyn et Alexandre Korda avaient acheté les parts de Mary Pickford, Doug,las Fairbanks, et Charlie Chaplin dans les United Artists. Chacune de ces parts représente une somme de 45 millions de francs. C'est donc pour une somme globale d'environ 135 millions de francs que Samuel Goldwyn et Alexandre Korda deviennent les maîtres de United Artists. On précise que les trois artistes-producteurs, Pickford, Fairbanks et Chaplin, conserveront le droit d'avoir leurs films distribués dans le Monde entier par United Artists. Les autres membres d'United Artists Corporation sont Walter Wanger, David O. Selznick et Jack Whitney. Cette nouvelle sensationnelle, con«ue à Londres dès samedi matin, a fait grand bruit dans Wardour Street. Alexandre Korda ayant acquis la conviction que l'exploitation des films européens aux Etats-Unis n'était possible qu'en devenant soi-même dirigeant de l'un des gros trusts américains, a résolu la question par une action hardie. Il reste à savoir si Alexandre Korda qui a déjà travaillé aux Btats-Unis comme metteur en scène optera pour Londres ou Hollvwood. LE FILM EN COULEURS Le Procédé Lumière est au Point Lyon. — Un événement très important vient de retenir notre attention et il n'est point trop osé de dire qu'il constitue en vérité cette révolution de la couleur dont on parle tant. Vendredi matin, sans avoir alerté personne ni convoqué la presse ou les techniciens de la corporation, M. Henri Lumière demandait à M. Maillet, directeur serviable et combien sympathique du Pathé-Palace de Lyon, de mettre la salle et la cabine à la disposition de ses ingénieurs pour l'essai d'un film en couleurs. La bande provenait d'une prise de vues au cours des fêtes de l'Arc de Triomphe. En laboratoire les essais avaient été faits sur un courant de 36 ampères. Dans la cabine, 60 ampères assuraient l'intensité de la projection. Et le hasard nous servant, nous avons assisté ce matin là à une mémorable séance. Répartis dans tous les coins de la salle, les ingénieurs « visionnaient » les images, appréciaient les teintes, émettaient les critiques de détail et notaient les observations en vue de la discussion qui devait suivre la séance. Inutile de tergiverser, nous avons vu, ce vendredi matin, la solution presque parfaite du film en couleurs — les teintes fortes aussi bien que les demi-teintes, les reflets de chair sur les visages, ceux des yeux mêmes pouvaient être perçus, projetés sur l'écran sans déformations. « Mais il faut me donner cela, de suite, je le passe au public ce soir, sollicitait M. Maillet enthousiasmé, et il ajoutait, sans dissimuler son admiration, mais c'est épatant! Ces ciels, ces nuages, le gris des pierres, la teinte du goudron sur la chaussée aussi bien que le reflet des petits graviers, et les visages, et les buffleteries, et les robes des chevaux comme le brillant du poil... » M. Henri Lumière et ses ingénieurs souriaient modestement, heureux de voir louer aussi spontanément l'aboutissement de tant d'efforts. « Impossible, cher Monsieur s'excusa l'intéressé, il y a encore quelques petites choses à redresser, mais, tel que nous le présenterons très prochainement à M. Desjardins et à vos dirigeants parisiens — il manque aujourd'hui peu de choses, nous fouillons ce qui échappe aux yeux des profanes. En l'état, notre procédé est, aujourd'hui, commercial — et industriellement exploitable nous pouvons livrer, 10, 20 copies en couleurs, en 48 heures. Pour le prix? à peine plus cher que le noir et blanc ordinaire. » Tout comme AOL Louis et Auguste Lumière, Henri Lumière est un ennemi du bruit, il obéit à son caractère lyonnais, il travaille dans l'ombre et le silence, avec ses ingénieurs et collaborateurs. Qu'ils nous excusent tous, si passant outre à leur désir de silence, nous annonçons à tout le Cinéma Français, à tout le Cinéma Mondial, que les inventeurs du cinéma tout court ont aujourd'hui trouvé la solution presque parfaite du film en couleurs. R. Meunier.