La Cinématographie française (May - Aug 1937)

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rTTTTTIlXXIIIIXXXXXXXXX? CINE FR, TSR/ RAPH1E SE 29 ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦^♦♦♦♦♦♦4 POUR LES DIRECTEURS Rubrique consacrée à la vie du métier, mais aussi Tribune libre de nos Abonnés Directeurs. OU LA DÉTAXATION COMPLETE OU LA FERMETURE... NOUS DÉCLARE M. FERNAND BASTIDE Auprès de Fernand Bastide, vice-président du Syndicat Français des Directeurs et directeur du cinéma Chezy, je trouve le même souci de se conformer loyalement aux règles de l'expérience en cours, mais uissi la même inquiétude pour le sort de ses entreprises. Je ne vois pas les moyens, me dit-il, de faire face aux charges nouvelles qui nous sont imposées, ("es charges sent de deux sortes : celles qui ont trait à l'application des contrats collectifs et qui entraînent, pour nos exploitations, un surcroît de dépenses souvent disproportionnées aux ressources normales d'un établissement; Et celles qui découlent des augmentations des prix chez tous les fournisseurs : Combustible, charbons à arc, pièces de rechange, transport, affiches, impressions diverses, etc.. Sur certains de ces chapitres les augmentations vont de 35 à 65 % ... Bientôt, sans doute, il sera question de l'eau et du courant électrique. Dans ces conditions, nous ne pouvons plus tenir. Seule la détaxation, complète, totale, accordée de toute urgence nous permettra de rétablir un équilibre qui était déjà compromis, chez beaucoup d'entre nous, avant l'application des nouvelles lois, par un régime fiscal d'exception. Dans un grand nombre de cas, étant donné la situation antérieure, cette détaxation ne remènera pas la prospérité. Elle permettra d'éviter la faillite, de maintenir une activité ralentie, de ne pas disparaître. Dans le cas contraire c'est la ruine de toutes nos années d'efforts. Et la ruine de l'exploitation entraînera celle de toutes les autres branches de l'industrie. Beaucoup de directeurs envisagent l'avenir avec angoisse. Nul ne peut imaginer au prix de quel travail, au prix de quels sacrifices, ils sont parvenus à rendre viables les affaires créées par eux et quelle difficultés ils ont eu à surmonter. Nul ne peut savoir ce que fut leur existence lorsque, penchés sur les chiffres, ils traversaient des heures d'inquiétude, puis d'espoir et de découragement et encore d'espérance. C'est elle qui, finalement, triomphait, car ils avaient l'âme chevillée au corps et ils savaient qu'en défendant leur entreprise c'était leur vie même qu'ils défendaient. Tout cela va s'écrouler. Venant d'un combattif comme Fernand Bastide, ces propos pessimistes ne laissent pas d'inquiéter. La question des pourboires le préoccupe également. << Si les pourboires sont supprimés, dit Bastide, si je dois rémunérer mes ouvreuses, cela entraînera, pour moi, une dépense supplémentaire de 62.000 francs par an... Où pourrais-je les trouver ? Le plus lamentable de l'affaire est de constater que le projet dont l'application ruinera le directeur, mécontentera, également, un grand nombre de salariés. Il est uniquement « psychologique » et ne tient aucunement compte des intérêts en jeu. Je connais des ouvreuses, dans de nombreuses salles, qui totalisent des pourboires de beaucoup supérieurs au salaire hebdomadaire qui leur sera octroyé. Encore une fois ce salaire tuera l'exploitation et lésera l'employée. On me dit : « puisque les spectateurs seront libérés de l'obligation de donner un pourboire vous pourrez augmenter le prix de vos places ». C'est méconnaître, entièrement, la mentalité du public. Vous aurez beau afficher, à la caisse, et sur tous les murs de votre salle que le pourboire est interdit, vous n'empêcherez jamais, surtout dans les salles de quartier, surtout dans les salles populaires, les spectateurs de donner leur pourboire. Au lieu que l'augmentation du prix des places les mécontentera. En ce qui me concerne personnellement et bien que ma clientèle soit, en général, plutôt aisée, je crains qu'une augmentation du prix des places ne m'en fasse perdre une partie importante. Et cela pour un résultat illusoire, presque négatif. En effet, de combien augmenterai-je les prix? De un fra J'ai fait le calcul. Cela n'arrive pas. et de loin, à compenser les charges noi s. Car il ne pas oublier que sur ce franc l'Assistance Publique et l'Etat prendront, avant >ut, leur part. Et il ne faut pas oublier, ion plus, que certains jours, Une émouvante expression de Roger Legris, au chevet de son Commandant Victor Francen, dans Feu lorsque j'arrive au dernier palier, sur ee franc, il me restera 0,27 pour payer mes {rais généraux. Non ce ne sont pas des solutions. Ce sont des demi-mesures et des compromis qui ne tendent qu'à compromettre davantage la situation pour ceux qui s'obstinent à ne pas vouloir la regarder en face. Quant à moi qui ne possède pas l'heureuse faculté de m'illusionner je ne puis envisager que deux éventualités : ou la détaxation complète, ou la fermeture. Ceci n'est pas une menace. 11 ne s'agit pas, dans ma pensée, de l'application d'un plan concerté bien qu'il soit envisagé pour obliger les représentants des Pouvoirs Publics à jeter un regard sur nous... Non, il s'agit de la fermeture inéluctable avec tous les désordres financiers et moraux qu'elle entraînera. » René Célier. A Propos d'une Affiche De nombicuses affiches ont été posées sur les murs de Paris, protestant contre la suppression des orchestres et des attractions dans les grandes salles de cinéma. Les auteurs syndicalistes de ces textes tentent de faire croire au public que ces suppressions ont clé faites en représailles contre les récentes grèves. On sait qu'il s'agit de la fin de la saison d'hiver dont la date est fixée, d'après la convention collective, (ai 31 mai. Quoi qu'il en soit, il est ennuyeux, pour tous tes travailleurs du film de voir, une fois de plus, traîner le cinéma dans la boue et cela publiquement.