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ANALYSE ET CRITIQUE DES FILMS
La Grande Illusion
Film d'atmosphère (G)
Origine : Française.
Auteurs : Jean Renoir et Charles Spaak.
Réalisateur : Jean Renoir.
interprétation : Jean Gabin, Dita Parla, Pierre Fresnay, Eric von Stroheim. Carette, Péclet. Dalio.
Opérateurs : Christian Matras et Claude Renoir.
Musique : Joseph Kosma.
Décorateur : Lourié.
Direct de prod. : Raymond Blondy.
Studios: Paris-Studios-Cinéma.
Enregistrement : W. E.
Production : Les Réalisations d'Art Cinématographique.
Edition : Les Réalisations d'Art Cinématographique.
CARACTERE DU FILM. — La Grande Illusion est une production importante dont Se scénario a été écrit directement pour le cinéma par deux cinéastes de talent : Jean Renoir et Charles Spaak. Le fait étant assez rare valait d'être tout de suite signalé et souligné. L'action, sauf quelques scènes du début, se déroule entièrement en Allemagne, et principalement dans un camp de prisonniers pendant la dernière guerre. Et la « grande illusion », qui permet aux prisonniers d'accepter leur sort, c'est l'espoir de l'évasion qui hante tous ces hommes. Cette obsession de la liberté a été parfaitement traduite par le réalisateur, en images qui, toutes, portent profondément. D'ailleurs, La Grande illusion n'est pas que l'histoire de quelques officiers français dans un camp de prisonniers, c'est également un film pacifiste, où la haine de la guerre s'exprime en mots toujours justes et en situations humaines. Quant aux caractères des principaux personnages — des officiers français, pour la plupart, de classe sociale différente, plus un officier allemand — tous très variés et burinés de main de maître, ils donnent à l'ensemble un ton d'une extrême diversité et d'une incontestable valeur humaine. Un très beau film, courageux et généreux.
SCENARIO. — Au début de de la guerre, un officier français, le Comte de Boeldioux et le lieutenant aviateur Maréchal sont abattus, au cours d'une reconnaissance par un « as » al
lemand. Faits prisonniers, les deux hommes sont envoyés en Allemagne on ils retrouvent d'autres officiers français qui les accueillent fraternellement. Les prisonniers vont s'enfuir lorsqu'ils sont brusquement changés de camp; tout est éi recommencer. Enfin, de Boeldioux, Maréchal et Rosenthal, qui appartient à une riche famille juive, sont envoyés dans une forteresse commandée par « l'as » allemand qui a descendu les deux premiers nommés. De sang noble comme de Boeldioux, l'officier allemand traite l'officier français plus en hôte qu'en prisonnier. Ce qui n'empêche pas de Boeldioux de favoriser l'évasion de ses deux camarades, et d'être tué par le commandant de la forteresse. Les deux fuyards font une halte dans une ferme où habite seule une veuve de guerre allemande; ils restent lîi quelque temps et Maréchal s'éprend d? la jeune veuve. Mais il faut partir, Maréchal promet de revenir ci la fin de la guerre. Enfin, après de nouvelles épreuves, les deux compagnons réussissent à gagner la Suisse.
TECHNIQUE. — La mise en scène est soignée dans les moindres détails, et la photographie très souvent volontairement dure, accuse encore le style sobre et dépouillé de tout effet grandiloquent de ce film.
INTERPRETATION. — Elle
est remarquable et tous les rôles sont tenus à la perfection; cependant, il faut citer avant tous Dalio, qui a fait une composition étonnante du lieutenant Rosenthal. Quant à Pierre Fresnay, Jean Gabin, Carette et tous les autres, ils ne méritent que des éloges pour la perfection de leurs interprétations. Eric von Stroheim, dans le rôle de l'officier allemand, a grande allure comme toujours. Enfin, signalons Dita Parlo qui tient avec une jolie sensibilité le rôle de la jeune fermière demeurée trop longtemps seule et vaincue par l'amour. — v.
Boulot aviateur
Comédie (G)
Origine : Française.
Auteurs : Georges de la Fouchardière et Alain Laubraux.
Adaptation : Lipp ei J. Bedoin.
Réalisation : Maurice de Cunonge.
Interprétation : Michel Simon. Robert Arnoux, Jean Tissier, Marguerite Moreno, Jacqueline Daix, Abel Jacquin, Temerson, J. Fusier-Gir
Production : Trianon-Films.
Edition : Cinédis.
CARACTERE DU FILM. D'une nouvelle de G. de La Fouchardière, les adaptateurs et réalisateur de ce film ont tiré la matière d'une bande bon enfant, assez amusante dans l'ensemble; la cocasserie de Michel Simon, l'autorité de Marguerite Moreno et le talent de Robert Arnoux font merveille en maints endroits de cette aimable production au succès populaire assuré.
SCENARIO. — Boulot, chauffeur en chômage, toujours à moitié ivre, est engagé par an escroc d'envergure pour piloter son avion particulier. Boulot ne s'émeut pas pour si peu et il accepte; seulement, l'escroc qui a assuré avion et pilote au prix fort, attend l'accident que causera sûrement Boulot pour toucher une coquette prime d'assurances. Après bien des péripéties, le pot aux roses sera découvert et l'escroc arrêté.
TECHNIQUE. — Certaines scènes font un peu longueur, surtout au début. Le son est bon, et la photographie est claire, quoiaue sans aucune recherche.
INTERPRETATION. — Michel Simon est toujours aussi cocasse. Jean Tissier, Marguerite Moreno lui donnent plaisamment la réplique. Un bon point à Robert Arnoux, dont la composition de Boulot est excellente. Jacqueline Daix, qui n'a presque rien à faire, est gentille.
V.
^eC-lSTRE/v,^
FIDÉLIT
STU DIO S PRISE/b E VUE SYN CHRONISATION 3B-S et5, B? d'Aurelle de Paladines ,-■
PARIS-XVII? TÉL.GALVANI 53-49
Adieu Paris... Bonjour New-York
(That girl from Paris)
Comédie musicale doublée (G)
Origine : Américaine.
Réalisation : Leigh Jason.
Doublage : Gorochov.
Dialogue franc. : J. Dapoigny.
Musique : Arthur Schwartz.
Interprétation : Lily Pons, Gène Raymond, Jack Oakie, Mise ha Auer, Herman Binq.
Studios : R. K. 0.
Enregistrement % R. C. A.
Production : R. K. 0. RadioFilm.
Edition : R. K. 0.
CARACTERE DU FILM. — Notre compatriote, la cantatrice Liïy Pons dont la voix est mondialement admirée, est entourée pour son deuxième film de Gène Raymond et de Jack Oakie. Cette histoire d'une cantatrice parisienne abordant aux Amériques sans passeport et gagnant la célébrité au Metropolitan Opéra après des péripéties nombreuses, est essentiellement gaie et plaisante. Et sa richesse musicale et vocale en fait un spectacle de qualité pour les mélomanes.
SCENARIO. — La cantatrice parisienne, Nikki Martin, refuse à l'église d'épouser Paul de Vrg, son riche commanditaire, et file en Amérique, cachée dans la cabine des quatre amis qui composent le jazz de Windy McLean. Nikki est tombée amoureuse de Windy et s'impose à lui à New-York après avoir été débarquée frauduleusement. Les inconvénients de sa fausse situation ne l'empêchent pas de chanter dans une boite de nuit où sa voix fait sensation. Engagée au Metropolitan Opéra, elle révélera son identité, fera libérer Windy et ces deux jeunes gens s'épouseront après bien des complications.
TECHNIQUE. — Habile metteur en scène, Leigh Jason a réussi à déplacer un peu l'intérêt de la partie musicale, quoique celle-ci basée sur des musiques de Schwartz, de Rossini et de Panofka soit de qualité. En sorte, ce film voué à la musique de jazz et au chant le plus classique est aussi une spirituelle et mouvementée comédie légère très bien éclairée et montée luxueusement.
INTERPRETATION. — Lily Pons assez bien doublée par Paillette Marinier, ravit l'auditeur au cours de ses chansons et a des gestes charmants. Les musiciens sont fort amusants, Jack Oakie surtout, au jeu humoristique fameux. — x. —