La Cinématographie française (May - Aug 1937)

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92 ♦ ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦*[♦ CINE R/VPHIE SE sensible. Et nous ne devons en aucun cas négliger le goût de ce public qui est, après tout, souverain juge en la matière. Par contre, le double programme n'est jamais, ou est rarement, le fait des salles d'exclusivité qui, elles, ont des attractions, un orchestre, des actualités, ou sont fréquentées par un public comme celui des ChampsElysées, qui se rend au spectacle entre 9 et 10 heures du soir. Les salles qui font le « permanent », — celles des Grands Boulevards, par exemple — peuvent donner un horaire plus réduit. Celles-là font appel à un public de passage, qui se contente de deux heures de spectacle. Mais le « permanent » n a pas été adapté au public français de quartiers ou de province qui, en ce qui le concerne, désire voir, du début à la fin, le spectacle sans être dérangé par de continuelles allées et venues. Aux Etats-Unis, une campagne a été engagée contre le double programme. Mais le cas, croyez-le bien, est tout différent. Non seulement pour les raisons que je viens d invoquer, mais aussi parce qu aux U.S.A., les cinémas qui ne sont pas des salles d'exclusivité, changent de programme au moins deux fois par semaine. Parfois même chaque jour. Ce qui fait absorber à certains établissements, de 10 à 14 films par semaine. Nous n'en sommes pas encore là ! Donc, à mon sens, et puisque rien ne prouve encore que les recettes seront maintenues ou améliorées lorsque les cinémas passeront un seul grand film, j'estime qu'il est préférable de s'en tenir au double programme. Tout en veillant, bien entendu, à ce que la première partie de ce double programme soit constituée par un film de lever-de-rideau, et non par une production de grande classe, venant, au détriment de toute logique et sans profit pour personne, concurrencer le film de fond, alors que cette production, ainsi gâchée, eut pu, je le répète, constituer pour «on propre compte un excellent fond de programme. Les avantages du Programme bi-hebdomadaire dans les villes de moyenne importance Notre préoccupation constante est d'augmenter les recettes. Indépendamment de la valeur des films et de la part très active que prend l'exploitant dans 1 amélioration des recettes, je pense qu il serait intéressant, dans certaines villes d importance moyenne, en raison des nouvelles lois sociales et des loisirs qu'elles procurent à leurs bénéficiaires, de modifier les méthodes courantes d'exploitation actuellement en vigueur, et d'essayer d'implanter le changement de programme bi-hebdomadaire. Le premier allant du vendredi au dimanche inclus, et le second, du lundi au jeudi inclus. w Ceci permettrait aux établissements ne jouant que trois jours par semaine (le jeudi, le samedi et le dimanche) de fonctionner tous les jours. Cela permettrait, d'autre part, aux établissements fonctionnant quotidiennement, de soutenir davantage l'intérêt de leur mimi André Lefaur dans le film de Fernand Rivers Le Fauteuil 47. clientèle et d'inciter cette clientèle à venir plus fréquemment. N'oublions pas que 6 à 7 % à peine de la population, en France, se rend au cinéma, alors que la proportion aux Etats-Unis est de plus de 50 %. Et le rôle des distributeurs et des directeurs, de même que celui de la presse cinématographique, est de tout mettre en œuvre pour inciter le public à venir davantage au cinéma. Ce n est pas en dénigrant notre industrie, en la critiquant à tort et à travers, comme certains semblent prendre un malin plaisir à le faire, sans se rendre compte du préjudice qu'ils causent au cinéma, qu'on y parviendra. Il nous reste beaucoup à faire dans cet ordre d idées. Mais aussi quelles satisfactions nous sont réservées au point de vue rendement et diffusion de l'art cinématographique, si nous parvenions en conjuguant nos efforts, à doubler le pourcentage actuel de la clientèle cinématographique ! Et, pour en revenir à mon idée, un programme ne serait conservé exceptionnellement une semaine entière dans les villes de seconde importance que si sa qualité et son rendement l'exigeaient. Ma suggestion du programme bi-hebdomadaire dans ces villes n'a que la valeur d une idée. Elle vaut ce qu'elle vaut. Le fait qu'elle a pleinement réussi dans certains pays l'impose à notre intention. Elle me semble en tous cas devoir mériter, a priori, un examen attentif. Et je pense que c'est un essai intéressant à tenter. Ce qui me guide dans toutes ces suggestions que je vous livre en vrac, au fur et à mesure qu'elles me viennent à l'esprit, c'est que les distributeurs, en France, touchent environ 150 à 160 millions par an, et que le but que nous nous fixons est d'augmenter dans de fortes proportions ces chiffres. Augmentation dont bénéficieront toutes les branches de 1 activité cinématographique. Et, indirectement aussi l'Etat, que cela inciterait peut-être à réduire enfin les taxes qui nous écrasent, et qui se montent, elles, — aussi invraisemblable que cela puisse paraître — à un chiffre supérieur à celui que perçoivent les distributeurs. Une sévérité corporative très stricte Notre préoccupation est, encore, plus que jamais, — cela nous ne le répéterons jamais assez ! — de continuer à exiger une sévérité corporative impitoyable à l'égard de tous les gens de mentalité douteuse qui auraient des velléités de s'introduire dans notre industrie — parasites qui s'accrochent inévitablement à toutes les industries actives et vivantes, dans quelque domaine que ce soit. En raison de la qualité nettement ascendante des productions mises à la disposition de l'exploitation, qu elles soient françaises ou américaines, je prévois pour toutes les branches de notre corporation et plus particulièrement pour la distribution et l'exploitation et, en raison aussi de l'organisation parfaite à laquelle va être désormais soumise notre industrie, une grosse reprise d'activité pour la saison prochaine. L'effort de collaboration de Paramount Je puis attester maintenant, c'est que Paramount entend participer largement à cet essor. Tout le monde connaît l'effort considérable que Paramount fait pour apporter à l'exploitation française l'appui cordial et compréhensif dont elle a besoin, aux producteurs, aux artistes, aux auteurs et aux techniciens français, une collaboration plus amicale et plus fidèle que jamais. Henri KLARSFELD, Vice-Président de la Chambre Syndicale Française des Distributeurs, Deux scènes du film de Marcel L'Herbier La Citadelle du Silence.