La Cinématographie française (May - Aug 1937)

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110 ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ CINEWCTmûRAPHIE FR£$!tfE"SE ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ PALAIS DE LA LUMIÈRE Le Palais de la Lumière est construit au fond de la perspective du Champ de Mars, juste devant l'Ecole militaire; il se signale de loin par son grand écran de 60 mètres de large sur 1 0 mètres de hauteur, qui est, dès maintenant, le siège de manifestations cinématographiques tout à fait exceptionnelles... L'architecte du Palais, M. Mallet-Stevens, au heu de prévoir une grande salle de cinéma, a préféré aménager quatre petites loges, des « chapelles cinématographiques », équipées en 16mm Debrie, où les spectacles sont permanents; les spectateurs passent, s'accoudent un moment à des barres — car il n'y a point de sièges dans ces chapelles — . Ouvert depuis quelques jours déjà, le Pavillon présente trois films, dus tous trois à M. Jean Tedesco : L' Electricité aux Champs, L' Electricité dans les Villes et Interconnexion : films à la fois de vulgarisation, de haut pittoresque et d'information. Une autre série de trois films également, s'achève rapidement: ce sont, comme l'on sait, Centrale thermique, de Jean Benoît-Lévy ; Centrale hydraulique, de J.-C. Bernard et Volt-Ampère, d' Atlantic Film. Ces films seront passés, en certaines occasions, sur le grand écran extérieur. Tous ces films sont sonorisés avec une musique du compositeur Georges Auric et constituent de véritables recherches sur les effets de synchronisme image et son. Le film destiné au grand écran a été réalisé par M. Jean Tedesco; il raconte l'histoire d'une goutte d'eau depuis la condensation atmosphérique et un orage de montagne, puis la neige et le glacier, le torrent, la rivière, le fleuve, la mer enfin... Trois sous-titres annoncent les trois moments de cette histoire : les Neiges ; Le Torrent; La Mer. Un accompagnement symphonique de M. G. Auric commente ce film. Il mesure 250 mètres. L'ensemble des démonstrations qui seront faites sur le grand écran du Palais de la Lumière constituent, au vrai sens du mot, des « Spectacles de Lumière » ; ce sont surtout des suggestions, des « ballons d'essais », lancés par des spécialistes et ingénieurs, en vue de développements ultérieurs qui seront perfectionnés, mis au point, utilisés rationnellement plus tard. C'est un appel à l'ingéniosité des chercheurs et des organisateurs de spectacles. La projection est assurée à partir d'une cabine, à demi enterrée devant l'écran; elle comporte trois appareils; un poste double destiné aux projections cinématographiques sur le grand écran et un appareil normal pour des projections sur la fraction centrale seulement de l'écran. Le système optique qui permet les projections sur le grand écran de 60 mètres comporte l'application du système hypergonar du Professeur Chrétien. A l'enregistrement, la caméra comporte ce dispositif qui a pour effet, comme on le sait, de « comprimer » sur le film la réalité de moitié ; à la projection un système équivalent rétablit l'image dans sa dimension véritable : ainsi, sur la pellicule de 35 mm. tient un champ double de celui qui y tiendrait normalement (le coefficient est un peu plus fort même 2, 2). Les lanternes utilisent des charbons spéciaux Lorraine ; les commutatrices sont installées dans une chambre au sous-sol. Le système comporte deux films, projetés chacun par une lanterne, qui se juxtaposent sur l'écran. Les projections sur cet écran, qui représente une superficie de 500 mètres carrés, posaient bien des problèmes techniques, qui ont été résolus. D'abord celui de la puissance lumineuse: elle est assurée par deux lanternes Brockhss, puissantes et cependant très économiques, de 250 ampères. — ■ Des optiques très lumineux avec des objectifs à ouveiture de 1/2,2. — Un revêtement d'écran en perles de verre dont le pouvoir de réflexion est considérable, malgré l'ambiance où subsiste, naturellement, quelque lumière. Des problèmes accessoires ont été également résolus : différence de densité des deux films, différence de coloration des deux arcs, raccord médian sur l'écran..., ces difficultés ont été surmontées après une longue suite d'essais et une mise au point minutieuse. L'effet produit est incontestable et représente un progrès dans la technique du spectacle cinématographique. Un spectateur placé dans la zone où se reconstitue, devant ses yeux, la sensation de la perspective naturelle — ■ c'est-à-dire qui, pour embrasser l'ensemble de l'image, doit bouger légèrement la tête ou les yeux — ressent véritablement une impression nouvelle, que n'a jamais donné le cinéma, limité jusqu'à présent à la « vision par le trou de la serrure... ». Assurément, la solution définitive ne devra comporter qu'un seul film et une seule lanterne. Il faudra, pour cela, obtenir une puissance lumineuse suffisante tout en éliminant l'énorme élévation de température qui accompagne naturellement les fortes lumières. On cherchera des lumières plus froides ou des systèmes de réfrigération, par filtres ou par circulation d'eau, ou tous autres procédés... La solution est importante à trouver car c'est là que réside vraiment l'avenir du relief : on devine quel effet saisissant produirait sur ce grand écran un film projeté en relief! Outre le film de M. Tedesco, l'on verra un film en couleurs de MM. Gémeaux et Sarrut, à la fois scientifique et comique, contant l'histoire de M. Plus et de M. Moins, entités électriques dont les jeux consistent à se lancer la foudre, les repas à dévorer des étincelles... finalement un savant les met en bouilles... C'est une féerie électrique. En dehors de manifestations cinématogra phiques proprement dites, l'écran du Palais de la Lumière sera le siège des spectacles divers. On verra la projection des Chromotypes; ce sera le Salon de la Peinture lumineuse : des Plaques de verre de 60 sur 20 centimètres, colorées d'après des cartons d'artistes éminents de notre temps : Dufy, Gromaire, Rouault, Germaine David, Léger... et aussi des dessins d'enfants. La lanterne qui assurera ces projections est de 450 ampères et est mun:e d'optiques très spéciaux. Ce spectacle est également un appel à l'imagination des chercheurs. Pourquoi, en effet, ne pas posséder chez soi, au heu de toiles de maître, une collection de ces Chromotypes, qu'on projetterait sur les murs de son appartement, en les choisissant selon les circonstances? Le Palais de la Lumière donnera enfin des projections sur le grand écran, des Kalocolor (du grec kalos : beaux, belles) , de M. Crotti, qui est une sorte de kaléidoscope complexe, dont les formations colorées et mouvantes sont projetées avec certaines dispositions particulières qui en enrichissent les effets à l'infini. TRANSPORTS Sur l'emplacement de l'ancienne gare des Invalides, une immense construction est en cours, bien loin d'être achevée : c'est le Palais des Transports. La gigantesque carcasse qu'aperçoit le promeneur, s'élevant fort haut — assez ambitieusement, semble-t-il, puisque le temps a manqué, jusqu'ici, pour en pousser bien loin l'achèvement — sera consacré à l'Aéronautique. Nous en reparlerons ultérieurement, quand les travaux et l'aménagement seront terminés. On sait seulement que le Cinéma ne formera pas un élément fondamental de l'activité de ce pavillon : on nous dit que des projections en Pathé-Baby seront données de certains films réalisés pour les clubs d'aviation populaire et des films techniques très courts sur les moteurs, les cellules... Rien n'est prévu, actuellement du moins, pour organiser des présentations des importantes collections d'Air-France par exemple, tel ce film grandiose et émouvant dans lequel on a rassemblé des « actualités » d'avant la guerre, montrant les pionniers et les héros de l'aviation, les Blériot, les Santos-Dumont, les Védrines, les Delagrange, les Latham... ; ni le dernier film produit en collaboration par Air-France et le Ministère de l'Air : Atlantique-Sud, un chefd'œuvre. Mais, sans doute, tous les soucis des organisateurs de cette section vont au « bâtiment ». Nous reviendrons sur ce Palais quand le programme de son activité aura pu être mis au point. * * * A côté et au sous-sol de ce Pavillon, le Palais des Chemins de Fer est ouvert, utilisant un vaste hall et les voies de l'ancienne ligne de Versailles, où sont présentés de façon encore succincte, l'activité des réseaux et des construc