La Cinématographie française (May - Aug 1937)

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♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ 149 ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ A ce propos, le Commandeur Luigi Freddi ;i donné dernièrement dans un article paru sur le Popolo d'Italia les raisons qui ont conduit la Direction Générale pour la cinématographie à pousser la production des deux grandioses réalisations cinématographiques. Il a dit notamment : « L'Italie dans la phase actuelle de sa concrète et réjelle renaissance cinématographique ne pouvait pas s'éloigner de cette méthode, et ne voulait pas rester dans les limites d'un jeu purement intérieur, gris et mesquin, étant donné les restrictions imposées par les rapports entre le coût du produit et les ressources de l'exploitation nationale. L'Italie s'est donc posée le problème de façon à résoudre en même temps le côté intellectuel et industriel. On a songé à donner aux initiatives un caractère de dignité artistique ayant un niveau technique et un plan esthétique d'une mesure internationale. C'est à tout cela qu'ont servi les deux grands films et déjà on aperçoit le résultat ». En outre, ces films ont retenu l'attention du monde cinématographique international, en faisant retourner d'un coup l'Italie aux considérations du temps de Cubiria, Quo Vadis, Les Derniers Jours de Pompéï, Theodora. LA PRODUCTION ITALIENNE Arrivons-en maintenant à la production italienne; parmi les films réalisés cet hiver nous avons : La Fossa degli Angeli, de Carlo L. Bragaglia; La Comtesse de Parme, de Blasetti; Les Frères Castiglioni, tourné à Tirrenia par Corrado d'Errico avec Amedeo Nazzari, Vanna Vanni et Camillo Pilotlo; Marrabo, lihu tourné à Mogadisque en Somalie par Romolo Marcellini pour la Fono Roma et interprété par Fosco Giachetti (le capitaine de PÈscadron blanc), Doris Duranti et de nombreux indigènes; Regia délia Scala, de Mastrocinque, dont Paramount a acheté les droits poulie monde entier. Dans la nouvelle production : L'Astra Film a commencé en mai son dernier film dirigé par Palermi et Magnaghi / due Misanïropi. De ce film, sont interprètes principaux Nino Besozzi, Sergio Tofano et Viarisio. Cette société produira Deux... trois et quatre et un autre film dont le titre n'est pas encore fixé. D'autres films seront réalisés par Astra Film en collaboration avec des maisons françaises et allemandes. Nunzio Malasomma a commencé Nina non far la stupidu, pour la S. P. C. I. avec Assia Xoris, Nino Besozzi et Maurizio d'Ancora. Marco Elter achève pour la Société Artisti Associati, l'importante firme dirigée par le Commandeur Mario Luporini. Allegri masuadieri. Goffredo Alessandrini tourne les extérieurs en Afrique du film d'aviation dont le sujet est dû à Vittorio Mussolini qui est aussi le super-viseur du film. Le film se déroule dans le milieu de l'aviation et décrit la glorieuse activité de nos aviateurs d'hier et d'aujourd'hui. Genina pré pare un film sur la Malibran. Ce film aura probablement comme interprèle Martin Eggerth. Mario Bonnard doit réaliser prochainement Le Comte de Brechard. La nouvelle compagnie de production Two Cities Film Limited, dont Ludovico Toeplitz de Grand Ry est le Président, doit réaliser six grands films d'un prix chacun de sept millions de francs. Blasetti songe à réaliser Ettore Fierumoscu, tandis que Trenker est allé à Zermatt pour travailler au découpage d'un film de neige. Umberto Barbaro prépare avec F. Pasinetti La Dernière Ennemie. Mondadori, assisté par L. P.. Randone donnera (prochainement le premier tour de manivelle du film //' Cavalier Mostardo. Guazzoni doit tourner avec Maria Gambarelli qui a quitté Hollywood pour Rome, Le Docteur Antonio, pour la I. C. I. Avec Angelo Musco, qui termine // féroce Saladino, on tournera pour la Capitani-Film Gal'ta ci cova et Félicita Colombo. LE FILM La Colosseun chaîne saison : Pé/)è le Moko, du Large, Hélè net de liai. Le Consortiu cat Francesco selle Docteur, Drôle de Gosse FRANÇAIS EN ITALIE 1 Film annonce pour la proBeethoven, La Belle Equipe, L'Homme du Jour, La Porte ne, Avec le Sourire et Car m E. I. A. dirigé par l'AvoScherma annonce MudemoiNitchevo, Samson et Quelle avec Danielle Darrieux. Gianni Franciolini. Le Film Français en U. S. A. PRENONS GARDE Neiv-York, Juin 1937. J'ai lu récemment dans quelques corporatifs français des articles provenant de personnes différentes, sur la situation du film français et leur contenu m'a, pour le moins, ahuri. Les signataires des articles, tous animés par un enthousiasme qui leur fait honneur g font étalage d'une ignorance des faits qui est très dangereuse. J'ai lu. dans un article par exemple que des films français jettent atlu Hemtnt dans 150 salles. C'est de la pure fantaisie. En dehors de La Maternelle et de Kermesse qui ont joué dans le circuit H. K. 0. de New-York (la Kermesse, d'ailleurs, avec un succès incomplet), aucun film français n'a même atteint la moitié de ce nombre de salles. Tout cela ne serait pas très grave peutêtre, car on voit souvent des informations basées sur des faits inexistants, mais cela déplacera la question si compliquée des rapports des producteurs français et de leurs distributeurs en Amérique. Il est évidemment plus agréable de se promener dans un monde irréel que de regarder les faits en face. En dehors de la Kermesse et peut-être le Golem, aucun film français n'a eu cette année une carrière importante. Il est vrai que quelques films français ont été projetés à New-York, mais en dehors des deux films mentionnés plus haut, le reste des films firent plutôt des fours. Je défie qui que ce soit de me prouver par des chiffres (et ce sont les chiffres seuls qui comptent) le contraire de ce que je dis ici. J'irai plus loin. Je prétends que le film français est même en régression. Non pas parce que les films sont moins bons, au par J.-H. LENAUER contraire, mais parce que la plupart des distributeurs qui s'en occupent ont commis de graves erreurs. Je sais des cas de « block-booking » des films français. Les personnes qui ont accepté les « blockbooking » sont définitivement dégoûtés et ne joueront plus pour longtemps des films français, parce qu'ils ont été forcés d'en passer qui n'en valaient pas la peine. Donc, au lieu de créer une attitude favorable pour le film français, certains distributeurs ont imité les procédés les plus malsains de la corporation américaine et se sont plutôt créé des ennemis. D'autre part, périodiquement, des distributeurs français à New-York, soit qu'ils manquent d'honnêteté commerciale, soit qu'ils soient d'une candeur qui frise la stupidité, annoncent des listes impressionnantes de films, qu'ils comptent distribuer, mais qui ne voient jeûnais le feu des projecteurs d'U. S. A. Tout cela est très mauvais. L'impression est créée parmi les directeurs de salles sérieux tpie nous autres, distributeurs des films français, sommes des gens qui manquons de bases solides. C'est une réputation bien dangereuse, car nous ne disposons pas de moyens publicitaires suffisants pour enlever le mauvais goût laissé dans la bouche des gens (/ni ont fait des expériences malencontreuses. Il s'agit toujours de travailler sérieusement et avec un effort ininterrompu et. à mon avis, personne ne l'a fait encore. // y a ici des gens de bonne volonté et aussi d'autres gens. Je ne parlerai pas de ceux-ci. Mais même les gens de bonne volonté peuvent, parfois, faire des erreurs de manœuvre qui fou! un tort énorme au cinéma français. Pierre Richard-Willm et Sessue Hayakawa dans Yoshiwara. Certains films sortis ici. dans des conditions toutes contraires aux intérêts généraux, ces temps derniers, le prouvent. Nous perdons de cette manière non seulement la collaboration des directeurs de théâtre dans le pags entier, mais aussi celle de la presse, qui, jusqu'à maintenant a été très généreuse pour les films importés. Mais je sais que les journalistes commencent à se demander si l'on ne « se paie pas leur télé ». D'aucuns trouveront peut-être que je suis trop pessimiste. C'est possible. Mais je vois avec un chagrin grandissant qu'on est en train de détruire ce que quelques-uns d'entre nous ont essagé de construire. Les producteurs qui se laisseront raconter des histoires fantastiques par des gens dangeureux. s'apercevront peut-être trop tard qu'ils ont commis des erreurs cardinales. Je voudrais jeter un cri d'alerte avant qu'il ne soit trop tard. Jean II. LENAUER.