La Cinématographie française (May - Aug 1937)

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193 cxxxxxxxxxiiiiiixxxxxxx: cii\embïï5raph POUR LES DIRECTEURS Rubrique consacrée vie du métier, mais aussi Tribune libre de nos Abonnés Directeurs. LES PROBLÈMES DE L'EXPLOITATION HÉSITATION DEVANT LA FERMETURE HÉSITATION DEVANT L'AUGMENTATION DU PRIX DES PLACES par René CÉLIER Il est prématuré de tirer les conclusions de celte enquête, puisque nous la poursuivons. Cependant, il n'est pas inutile d'exposer, dès maintenant, certains enseignements qui se dégagent des conversations que nous avons eues et des lettres qui nous sont parvenues. L'impression dominante est celle du désarroi qui semble s'emparer de l'Exploitation et risque de paralyser son activité. Cela est grave pour toute l'industrie. Partout l'inquiétude, l'incertitude, l'hésitation. Cet état d'esprit n'est pas propice à l'éclosion des « idées-forces », au développement des initiatives susceptibles d'ouvrir la voie à de nouveaux progrès. Hésitation devant l'éventualité de la fermeture. Hésitation en face du projet d'augmentation du prix des places. Certes, on pense à cette augmentation, mais la recette supplémentaire qu'elle apportera ne sera pas suffisante pour compenser les charges nouvelles. D'autre part. les directeurs, dans leur majorité, craignent que cette solution soit plus nuisible qu'utile et décourage une partie de la clientèle. Cette sorte de pessimisme ne crée pas un climat favorable à la reprise économique. Au-dessus de ces sombres réalités plane une nouvelle menace : celle de la suppression du pourboire, dont le principe a été voté par la Chambre à deux voix de majorité. Il sera difficile de faire face aux dépenses nouvelles qu'elle entraînera. Dans de nombreux cas, l'augmentation projetée du prix des places sera entièrement absorbée par les salaires des placeurs ou des ouvreuses. Alors, où trouver des ressources nouvelles pour faire face aux autres charges ? Signalons, encore une fois, que si cette question de la suppression du pourboire préoccupe les directeurs, elle inquiète autant la plupart des salariés. Nous pourrions citer des centaines d'exemples. Une originale façade réalisée par le Majestic de Nancy. En prévision du vote définitif de celle loi qui ruinera l'exploitation et lésera le personnel, certains directeurs font le projet de supprimer les placeurs. Ont-ils bien réfléchi à la question ? Placeurs et ouvreuses ne peuvent être supprimés qu'à condition d'installer un éclairage spécial en « pénombre » afin de permettre au public de se placer seul. Qui, à l'heure actuelle, se résoudra à engager ces dépenses ? D'autre part, cet éclairage spécial et nécessaire ne supprime pas tous les inconvénients. Aux heures d'affluence, notamment, et surtout dans les salles à spectacle permanent, les spectateurs arrivant les premiers se placent où ils veulent, généralement au bord des rangs. Les spectateurs arrivant par la suite hésitent à déranger les premiers placés. Ils restent debout, obstruent les dégagements, sont mécontents, et tout cela suscite des frictions avec la police et parfois des procès-verbaux. En résumé, le seul remède est la détaxation complète qui s'imposait, déjà, sous l'ancien régime et dont l'obtention est, aujourd'hui, une question vitale pour le cinéma. Il reste à savoir quels sont les moyens à employer pour faire comprendre ces vérités à ceux dont dépend le sort de notre industrie. J'ai écrit plus haut : « partout l'incertitude et l'hésitation ». Il est cependant une exception dont il faut faire état. Elle dénote une combativité et un esprit d'entreprises trop rares. Vous en avez trouvé l'expression dans les déclarations que m'a faites Monsieur Robert Lob, administrateur-délégué des Sociétés « Cinéac ». Je ne connais ni ses intentions, ni ses projets... Si je les connaissais je ne pourrais les divulguer. Mais il est possible que, dans quelques semaines, une surprise nous vienne de ce côté. Et voici ma conclusion provisoire : Il est nécessaire d'entreprendre une vigoureuse action, non plus uniquement sur le plan Syndical, mais sur le plan Confédéral en vue de la détaxation. Il est nécessaire que cette campagne soit soutenue par une active propagande qui, dépassant le cadre des organes corporatifs, dévoués à l'Industrie, s'étende à la Grande Presse restée, jusqu'ici, à part quelques exceptions, trop indifférente parce qu'ignorante de nos difficultés. Cette action collective, sur le plan Confédéral, n'empêchera pas l'action de chacun sur son domaine privé. Elle n'empêchera aucun Directeur indépendant de donner libre cours à son imagination créatrice, à condition que la Folle du Logis ait pour mentor le calcul précis et, pour contrepoids, les prévisions exactes. Il ne faut pas oublier que les plus grandes découvertes de la science sont nées de 1' « Hypothèse ».