La Cinématographie française (May - Aug 1937)

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XXXXXXXXXXXXXX3 CIINE FR RAPHIE SE LES ACTUALITES. ARMES DE PROPAGANDE La Circulation des Actualités Etrangères sur les Écrans des Etats-Unis par Jean COUPA V li faut que les Actualités françaises soient projetées sur les écrans étrangers Il est inutile d'insister une nouvelle fois sur le goût très vif que nourrissent les Américains pour le Cinéma. Il n'est pas rare qu'un Américain — et surtout une Américaine — aille voir plusieurs films par semaine, sinon un par jour. Les prix d'entrée sont inférieurs à ceux pratiqués en France et le régime d'exploitation consistant à être ouvert du matin de bonne heure au soir assez tard, même pour les salles de quartiers, donne à chacun le maximum de facilités pour suivre les choses de l'Ecran. Dans ces conditions — et si l'on admet par ailleurs que l'Américain est particulièrement « réceptif », qu'il a le goût des représentations objectives dans tous les domaines et que, enfin, sa Presse est assez généralement contradictoire dans ses informations européennes, — il convient de noter que les actualités cinématographiques représentent l'un des organes de diffusion les plus importants pour les Nations Etrangères, soucieuses du jugement de l'opinion publique américaine. Pratiquement, les actualités sont diffusées surtout dans les théâtres cinématographiques réguliers, car il est assez curieux de noter que le nombre des Salles d'Actualités n'est pas très élevé — 400 à 500 pour l'ensemble des Etats-Unis. Dans la plupart des salles, on ne projette pas un seul journal d'actualités, mais un montage des meilleurs sujets des divers journaux : « Paramount News », « Fox Movietone News », « Hearst Metrotone News », « Universal Newsreels », « Pathe News ». Les actualités ne sont pas soumises à la censure. Composition des Informations Les journaux filmés ne procèdent pas tous de même pour la composition de leurs Editions Américaines. « Fox » et « Paramount », qui possèdent de puissantes organisations mondiales de distribution, éditent dans de nombreux pays un journal d'intérêt et de langue locaux. Ils disposent, dans chacun de ces pavs, d'une organisation de prises de vues qui opère à la fois pour l'Edition locale et, après élimination des sujets d'intérêt limité, pour l'Edition Américaine. D'antres firmes, telles que « Pathé Universal », procèdent par échange de sujets avec des Journaux Filmés Européens auxquels ils sont liés par contrat. Dans ce qui leur est soumis, ils sélectionnent les documents à leur convenance. « Hearst-Metrotone » opère différemment el s'appuyant sur l'organisme de Presse et de Reportage Photographique auquel il est lié, réalise fréquemment ses propres reportages filmés, qu'il ne diffuse qu'aux U.S. A. Dans chacun de ces exposés, la composition de la bande s'inspire avant tout des goûts du public américain et, en ce qui concerne les nouvelles de l'Etranger, évite généralement les sujets politiques pour rechercher de préférence les Actualités sportives ou, en tout cas, des informations d'intérêt parfaitement objectif ou à caractère de curiosité. Accueil passionné du public La réaction du public américain devant des sujets politiques peut s'exprimer à l'aide des remarques suivantes qui — m'ont assuré des journalistes américains — possèdent une valeur quasi générale. Dans plus de 20 salles différentes, j'ai vu les spectateurs protester et crier violemment chaque fois que venait sur l'écran le titre « Hearst Metrotone News » et avant même qu'ait parue la première image du film. Cette prévention s'appuierait — m'a-t-on affirmé, sur deux faits : la cordiale impopularité dont jouit l'éditeur chez la majorité des Américains et le fait que son journal filmé est celui qui traite le plus de politique en « acceptant » cette politique, alors que les autres, selon la mentalité américaine, l'exposent simplement, de leur point de vue. J'ai eu, d'autre part, l'occasion de voir au Translux, à l'Embassy, au Capitole, trois salles de Broadway et dans une salle de quartier à la lisière de Harlem (où passait d'ailleurs, en version française sous titrée La Maternelle) le même sujet « Hearst Metrotone » concernant « Le 14 juillet à Paris». Ce qui précède me dispenserait de dire que je n'ai pas reconnu avec exactitude l'ensemble de cette journée nationale, que j'avais passée à Paris, à la veille de mon départ. Seuls, des aspects particuliers de l'incident des taxis, aux Champs Elysées, étaient présents, montrant des « Gros plans » d'agents de police d'aspect féroce chargeant, blessant des assistants. Enfin bref, un choix délibéré de la seule chose défavorable que l'on ait pu trouver et dont je ne jurerais pas que les vues n'ont pas été truquées par un procédé de « glace » par exemple. Les sujets se poursuivaient par quelques vues du défilé, prises Place de la Nation montrant uniquement des groupes communistes portant des effigies photographiques, chantant des hymnes et brandissant le poing. Le commentaire soulignait l'identité de la manifestation avec celles qui se déroulent à Moscou. Dans les quatre salles mêmes réactions : tapage au vu du nom de « Hearst » un profond silence, visiblement ému et quelque peu horrifié devant les images. Le même tapage s'opère généralement, mais devant les images, lorsqu'elles montrent un discours ou un événement quelconque mettant en scène un dictateur allemand ou italien. Il est net que ces personnages sont anti Le masque dur de CONSTANT RÉMY, dans une scène de " Passeur d'Hommes". pathiques aux Américains qui nourrissent un idéal profondément démocratique. Sorti du cinéma, cela se sent à la question du chauffeur de taxi qui, reconnaissant un Etranger, un Français, vous déclare avec une évidente sympathie, un intérêt indiscutable : « Ainsi vous aussi, vous avez maintenant votre « New-Deal ». Je cite ce seul exemple, mais en 3 semaines de séjour, j'en ai constaté un grand nombre. Incontestablement, la France possède aux U.S. A., actuellement, une grande « chance »... Comment on «oriente» les Informations Sur un plan pratique, et pour revenir au sujet précis de ces notes, on peut donc dire que des réalisations industrielles, artistiques, architecturales, des événements sportifs, etc.. sont les meilleurs sujets d'actualités à soumettre aux Américains. Malheureusement le choix s'opérant par échanges et étant sans doute assez peu influençable, le seul moven de « pousser » la propagande d'un pays consiste pour lui à « créer des événements ». A cet égard, il semble que les Fêtes Artistiques. Sportives, les Spectacles, soient un peu trop négligés par les Actualités Françaises qui placeraient facilement ce genre de sujets à leurs correspondants des U.S. A. Les Italiens, au contraire, semblent avoir très bien compris que de tels sujets, diffusés aux U.S. A., leur assureraient une profitable propagande. C'est ainsi que des Courses de chevaux se déroulant dans le cadre d'une vieille et artistique cité italienne ont remporté un vif succès. De même, ils utilisent leur aviation et. j'ai vu un hydravion, faisant des acrobaties au bord d'une plage, obtenir la faveur du public. Les Allemands, avec les Jeux Olympiques et le débarquement des athlètes yankees, ont obtenu quelque faveur. La chose est si importante que certains pays n'ont pas hésité à entreprendre une action distincte de quelque ampleur pour se faire mieux connaître en Amérique. L'U.R.S.S., diffuse de temps en temps, dans les salles spécialisées, des montages