La Cinématographie française (May - Aug 1937)

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256 rTTYXXT*XXXXXXXrXXXYTTin CINE FR RAPHIE SE d'Actualités formant un véritable documentaire, généralement très vivant, sur le pays, ses moeurs, production?, etc. N'opérant aucun échange et n'autorisant pas de prises de vues, l'U.R.S.S. conserve ainsi le contrôle absolu de la diffusion des documents filmés la concernant. C'est « Amkino », branche américaine du Monopole Soviétique du Cinéma qui reçoit les Films d'Actualités de l'U.R.S.S. et les utilise comme nous venons de l'indiquer et aussi en donnant, mais cela très rarement, un document dont la diffusion l'intéresse, à une firme américaine. A « New-York », les films soviétiques sont surtout projetés au « Caméo », 42d street, salle permanente de 500 places environ et il est rare qu'un m "me programme y demeure moins de 2 mois. Les autorités italiennes ont procédé d'u.ie manière à peu près identique, la Société « Nuovo Mondo » étant également la branche Américaine d'un Monopole d'Exportation du Film Italien. « Nuovo Mondo » semble ne pas faire de gros efforts dans le domaine des Actualités, lesquelles sont, en Italie, assez fortement imprégnées de politique, se contentant vraisemblablement de la politique d'échanges. Par contre, cet organisme a acquis, il y a quelques mois, un grand théâtre sur Broadway, qu'il a baptisé « Cine Roma » et qui, brillamment illuminé, confortable, offre à bas prix ses 1.500 places. Les programmes sont renouvelés toutes les deux semaines en moyenne et comprennent les plus récents films italiens, achetés à leurs producteurs par l'organisme d'exportation du film italien. Il est évident que cette « exploitation » est délibérément déficitaire mais que l'effort est tenté avec cette ampleur dans le but de toucher à la fois le grand public américain de Broadway, et les Italiens de New-York qui sont en majorité antifascistes. Cette « sortie subventionnée » sur Broadway facilite, évidemment, le lancement des films qui passent ensuite dans quelques salles de quartier et dans une dizaine d'autres villes. Bien entendu, les actualités italiennes accompagnent ces films. Le cas allemand est assez comparable... Jadis, s'appuyant sur les nombreux GermanoAméricains, le film allemand disposait d'un assez grand nombre de théâtres, empressés à l'accueillir. Depuis le nazisme, il n'en est plus de même et, pour avoir une « sortie », un organisme officieux, filiale de la U.F. A., a dû acquérir un théâtre et y présente les films venus d'Allemagne avec une absence visible de tout souci « d'exploitation ». Situé dans le quartier allemand, aux alentours de la 86e rue et de Lexington Avenue, ce théâtre s'intitule « Casino Théâtre » et possède 600 places. Sa capacité va être portée à 1.000 places car il est exploité avec de tous petits prix et son but d'existence est uniquement de « brasser du monde ». Le quartier où il est situé est le seul où n'opère pas le Comité anti-Nazi qui, par des manifestations diverses, empêche la projection de tout film allemand à New-York. Les Allemands opèrent de même à Pittsburg, Milwaukee, Cincinatti, SaintPaul, Chicago, Baltimore, Philadelphie. Partout, ils ont des théâtres affichant des prix infimes et tenant péniblement une semaine avec le même film, malgré ces sacrifices. Le seul endroit où passent parfois des bandes allemandes à titre d'exploitation normale, est le « Grand International Théâtre de Hollywood », fréquenté par des professionnels du Cinéma désireux, de comparer les tendances artistiquas des divers pays. Jean Gabin et Pierre Fresnay dans La Grande Illusion, le film de Jean Renoir. On peut donc envisager deux méthodes pour toucher le public américain par les Actualités Cinématographiques. a) La première est la politique des « échanges ». b) La seconde est celle que les Russes, les Italiens, les Allemands pratiquent concurremment à la première, à cette seule exception que les Actualités de l'U.R.S.S., on l'a vu plus haut, sont réunies en un « montage ». Cette méthode de distribution ou d'exploitation directe, dans des salles plus ou moins directement contrôlées par les Gouvernements des Pays en question suppose évidemment que l'actualité accompagne un film spectaculaire. Il convient même, en ce qui concerne l'Allemagne, d'y ajouter une autre propagande cinématographique : les innombrables projections de documentaires, généralement fort attrayants, qu'organisent des organismes Touristiques et particulièrement les Chemins de Fer du Reich et la Hamburg American Line. Cette Compagnie de Navigation, ainsi d'ailleurs que les lignes italiennes et anglaises et ainsi que s'efforce de le faire notre Compagnie Générale Transatlantique, ne manque pas d'utiliser fort habilement le Cinéma durant les traversées de ses paquebots en projetant, dans d'excellentes conditions techniques, des documentaires généralement en couleurs, dont le but est d'inciter les passagers à quitter le bord, non point aux escales étrangères, mais dans les ports respectifs des pays cités. Le signataire de ces lignes qui est chargé du Cinéma à bord des paquebots de la Compagnie Générale Transatlantique, n'a pas manqué, depuis le début de son action, de s'efforcer d'agir dans ce sens et il est même avéré que c'est cet effort, Un Carnet de Bal Le plus grand film français réalisé à ce jour g?TiïiïxmiïiHYTrmm signalé par la Presse française, qui a déterminé le mouvement actuellement constaté chez les Compagnies de navigation anglaises et italiennes. Nous terminerons cette parenthèse en disant que les Actualités Cinématographiques qui sont projetées à bord des paquebots sont extrêmement suivies par les nombreux passagers d'élite dont il semble que la Compagnie Française ait. plus que jamais, la faveur. Un Journal français d'Actualités en Amérique Après ce tour d'horizon, et en matière de conclusion, nous nous permettrons la suggestion suivante : Création d'un service de coordination qui, parfaitement au courant de la mentalité américaine, pousserait les reporters français, et les cameramen des maisons d'Actualités américaines possédant une branche en France, à filmer les fêtes, événements sportifs ou artistiques susceptibles de plaire en Amérique. Ce service en liaison avec les Autorités ou Groupements Touristiques ou Artistiques pourrait même comme cela se pratique dans des pays étrangers, soit provoquer de telles organisations en vue de les faire filmer, soit orienter leur réalisation vers sa forme la plus effective pour les Actualités. Ceci est cependant d'une importance relativement limitée et nous nous hâterons maintenant d'aborder un autre problème en rappelant que, à la suite du vif mouvement d'intérêt que les présentations à bord des paquebots de la Transat et l'action soutenue de M. Tapernoux et de la French Motion Pictures ont déclenché et entretenu, le même M. Tapernoux a pu enfin déterminer la possibdité importante que vous connaissez — et dont j'ai pu apprécier, la réalité et l'ampleur — en ce qui concerne un Journal d'Actualités Françaises à diffuser régulièrement aux U.S.A. sur une assez large échelle. La présentation prévue de ce Journal d'Actualités Françaises sous le titre de « Movie News of Europe » et leur composition qui devra être surtout objective et comporter quelques sujets étrangers s'inspire de notre constant souci d'éviter la « Propagande Avouée ». Elle présente également l'avantage d'élargir la clientèle susceptible de les suivre sur des écrans américains, tout en laissant à des initiatives purement française le contrôle de leur composition. Enfin, par le fait même que la France, par la commune entreprise de M. Tapernoux et de ses correspondants aurait eu l'initiative de ces « Movie News of Europe », il est évident qu'elle conserverait le Monopole du fait de la diffusion d' Actualités Françaises et Européennes aux U.S.A. sous son contrôle. La seule condition que pose une réalisation aussi exceptionnelle par son importance, dans l'ordre diffusion comme dans l'ordre moral est qu'une rapide compréhension et exécution correspond, en France, aux efforts remarquables et désintéressés de M. Tapernoux. lequel croyait pouvoir compter sur une fourniture régulière en Actualités Françaises et s'est trouvé déçu. Il est à souhaiter qu'une firme française d'Actualités apprécie cette opportunité et permette à notre pays de prendre dans la diffusion des Actualités Cinématographiques Européennes aux U.S.A., la place de choix dont la possibilité lui est ainsi offerte. Jean COUPAN.