La Cinématographie française (May - Aug 1937)

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♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ I1MEF^^^,R§PHIE EXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX3 TECHNIQUE ET MATER IEL — N° 9 7 3 — du 25 JUIN 1937 Publié sous la Direction Technique de A.-P. RICHARD Abonnement spécial aux douze numéros annuels contenant TECHNIQUE ET MATERIEL FRANCE et Colonies : 50 fp. ÉTRANGER (Union Postale) : 75 fp. Autreê Pays : 85 fp. UNE IDÉE FIXE Il m'a été donné dernièrement de visiter un grand centre scientifique d'enseignement. Les vieux murs y suent le souvenir de noms illustres de morts inscrits au fronton du Panthéon de l'histoire. Dans les cours, la jeunesse étendue sous de frais ombrages potassait ses examens. Le calme du lieu, la vue des cellules où étudièrent aussi tant d'écrivains, d'historiens et de scientifiques, dont les travaux ont porté le renom de la pensée française à travers le monde, me firent songer combien il est regrettable que le cinéma n'ait pas encore acquis son droit d'asile dans ce temple. Je crois, je suis intimement persuadé que le cinéma, procédé de svnlhèse sono-visuelle, peut et doit aux divers stades de l'enseignement apporter un souffle nouveau. Il ne me paraît pas déplacé qu'un futur helléniste complétât l'enseignement qu'il tire des textes d'une époque reculée, de vues cinématographiques, voire de vues en relief qui amplifieraient son étude. La mnémotechnie, qui eût sous la Restauration une vogue extraordinaire, fut ardemment combattue par les créateurs de l'enseignement moderne, qui estimaient qu'il ne suffit pas de concurrencer le perroquet pour que les méninges travaillent. Si malgré tout deux hommes d'Etat de la présente législature, avaient eu un moyen mnémotechnique de se souvenir des doctes leçons qu'ils reçurent dans leur jeunesse, si l'enseignement de Juvénal et de Lucrèce qu'ils reçurent à la célèbre école dont je parlais plus haut, avait été appuyé de films, le souvenir des yeux eût suppléé à la défaillance de leurs mémoires. .l'entends les éclats de rire de certains, qui vont trouver l'idée farce de compléter l'étude des humanités à l'aide de projections cinématographiques. La projection d'un film sur l'ancienne Athènes, avec plans reconstitués, avec vues aériennes et vues terrestres de ce qui reste de la vieille cité, ferait plus, aux divers stades de renseignement que nombre de lectures sur lesquelles des générations se sont successivement assoupies. L'enseignement sono-visuel, plaisanterie d'hier, vérité d'aujourd'hui, fait et fera son chemin. L'idée est en marche, elle se heurtera à des barrières jugées infranchissables, les barrières tomberont, les préventions s'effriteront; partie de chez nous, l'idée reviendra enrichie des apports de ceux qui y auront cru. Je n'aurai pas la fatuité de penser que je tiens seul la vérité, d'autres que moi sont aussi persuadés que je le suis de l'excellence de ce raisonnement. Malheureusement leur pouvoir n'est pas suffisant, leur dévouement, si grand qu'il soit, n'a pas encore franchi les limites de l'enseignement secondaire. Les efforts isolés d'un Painlevé qui se ruine à la recherche de la beauté scientifique restent perdus dans un océan d'indifférence. * Les Etats-Unis ont entrepris une vaste campagne d'investigation auprès des élèves des grandes universités. Guy Sloux .. et son partenaire dans une scène amusante de Tombeau Hindou] Cette enquête repose sur trois années d'expériences; à la fin de chacune de ces années les élèves ont donné leur avis sur la valeur de l'enseignement cinématographique comparé à l'enseignement verbal. Dans tous les cas, pour toutes les matières, les élèves ont affirmé, par des votes massifs, que la nouvelle méthode est la meilleure, la plus fructueuse, celle dont l'enseignement est le mieux retenu. Je sais que de bons esprits insinueront que la valeur moyenne des élèves des Universités américaines est en-dessous de celle des nôtres!... Cette plaisanterie, un peu usée, ne nous empêchera point de regretter que les hautes sphères de notre intellect n'aient pas encore saisi qu'il n'est plus possible de retarder l'avènement des méthodes sono-visuelles. Comme père de famille qui, chaque jour voit ce qu'on exige d'un jeune cerveau, comme sportif qui suit les efforts de quelques convaincus qui voudraient que le mens sana in corpore sano devint une réalité, je constate que, si la nécessité de caser dans le cervelet le plus de matières s'impose, il faut mettre à la disposition de l'enfant un aide classeur. Au risque de me répéter, j'affirme, de toutes mes forces que seul le cinématographe pariant autorise l'espoir d'un renouveau. Que Messieurs les membres du conseil de l'Université ne s'effrayent pas, il n'est pas, il n'a jamais été, il ne sera jamais question de délaisser les magnifiques bibliothèques dues à la piété des générations qui nous ont précédées. Il s'agit avec leur appui, avec leurs conseils, en usant de leur prestige, de leur influence, d'éviter que nous ne soyons les derniers à utiliser un moyen d'étude dont la puissance n'est contestée que par ceux qui ont des veux pour ne pas voir et des oreilles pour ne point entendre. Au pays du Reich où l'argent est encore plus rare que chez nous, les autorités ont remédié à leur impécuniosité en imposant aux parents une légère taxe, qui sera versée à un fonds de réalisation des films. Les grandes nations ont compris. Serionsnous plus tardigrades que l'Allemagne, que la Russie? Avons-nous l'esprit si délié que nous puissions nous désintéresser de ce que font les autres? En serons-nous réduits à acheter leurs films? A.-P. Richard.