La Cinématographie française (May - Aug 1937)

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♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ CINE FR RXPH1E SE ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦+♦ ANALYSE ET CRITIQUE DES FILMS Un de la Coloniale Comédie (G) Origine : Française. Réalisation : Wulschleger. Auteur : Yves Mirande. Interprétation : Bach, Thérèse Dorny, Gilbert Gil, SaturninFabrc, Pierre Magnier, Marguerite Templey, Georges Prieur, Yvette Lebon, Numès fils, Rellys, Georges Tréville, Mme de Morlay, Pierre Feuillère, Roger Legris. Opérateur : Colas. Studios : Francœur. Enregistrement : R. C. A. Production : U. D. I. F. Edition : C. C. F. C. CARACTERE DU FILM. — Un film de Bach est fait pour distraire. Celui-ci ne contreviendra pas à cette nécessité. Il fera rire, et il n'est nullement vulgaire ni grossier. Si son principal personnage : Piéchut, cantinier militaire, préfère le saucisson de Lyon et le vin blanc au sandwich de caviar et au thé, s'il n'abandonne pas sa simplicité quoiqu'il ait hérité de 5 millions de dollars, cela permet à Yves Mirande, qui le créa de toutes pièces, de brosser autour de lui et de sa fortune immense quelques savoureux caractères ma. iris et cupides. Tout le film se passe dans une caserne, il a été pris pour sa majeure partie dans une authentique caserne de la coloniale en Provence, et il est éclatant de soleil, de vérité et de bonne humeur. SCENARIO. — Piéchut, revenu de la coloniale à Dakar, finit son engagement de commissionné comme cantinier. Aj)rès ses heures de service comme musicien, il gère la cantine avec sa femme. Un héritage énorme de 5 millions de dollars en fait un être à part, et toute une nuée de quémandeurs, de fournisseurs, et même le comte et le marquis des environs s'abattent sur lui. Sa fille est jolie, les fils des familles ruinées voudraient l'épouser. Mais, après avoir é'alé ses largesses et causé quelques dégâts car « l'argent salit tout ce qu'il touche», selon le colonel, Piéchut partira de la caserne, nanti d'un congé pour son reste de temps. Et, ayant compris que sa fortune allait le changer, il laisse sa fille se fiancer au petit avocui'lon qu'elle aime. TECHNIQUE. — La franche manière de Wulschleger ne change pas, et il en use largement avec le bon comédien Bach et toute sa troupe qui est mené avec entrain et liberté. Le film se laisse voir. C'est un grand compliment. Sa réalisation est solide, ses images claires, et tout cela a l'air « vrai », les décors sont justes. Une bon Les Deux Sergents Drame d'époque doublé (G) Origine : Italienne. Réalisation : E. Guazzoni. Auteur : D'Aubigng. Interprétation : C. Cervi, M. Doro, L. Ferida. Doublage : A. Rigaud. Studios : Tirrenia, en Italie. Production : Mander Film. Edition : Lux, Compagnie Cinématographique de France. L'action de ce drame d'espionnage et d'amour en marge de i'épopée napoléonienne débute à Paris, en 1805. Lin lieutenant dérobe, pour l'amour d'une belle espionne, des plans secrets. Son ami, le capitaine Raoul est compromis et on le croit capable de trahison. Tout est contre lui, et incapable de prouver son innocence, il disparaît, sur les conseils de sa femme, qui a confiance en lui. Six ans passent. Le capitaine Raoul a refait sa vie et il est maintenant sergent dans un régiment de Napoléon. Il est devenu l'ami intime d'un autre sergent. Par pitié pour une pauvre femme, les deux amis enfreignent un règlement sévère. Raoul est condamné à mort. Mais il veut revoir sa femme avant de mourir; son ami prend sa place en attendant son retour. Pendant ce temps, l'ancien traître est revenu en France tuer l'espionne qui s'était moquée de lui, puis il se livre et proclame l'innocence de son ancien capitaine qui sera gracié et réhabilité. Cette production mélodramatique, qui n'est peut-être pas aussi émouvante qu'elle voudrait l'être, a été mise en scène avec soin et application, par le réalisateur E. Guazzoni. L'atmosphère épique de cette époque a été bien rendue, mais ce sont les détails un peu trop souvent conventionnels de cette histoire qui nous empêchent de nous attendrir comme il conviendrait aux malheurs du brave capitaine et de sa famille. Le doublage est très correct et l'interprétation, qui ne groupe que des acteurs italiens peu connus en France, joue avec une conviction digne d'éloges sans restrictions. — v. — ne chanson fait regretter qu'on i n'entende pas Bach plus souvent. INTERPRETATION. — Bach, hilare, finaud, étonné, est meilleur ici qu'il fut jamais. Thé I rèse Dornv, parfaite actrice, Georges Prieur, Magnier, Saturnin-Fabre, Marguerite Templey, l Gilbert-Gil. Roger Legris, Pierre Feuillère, Numès fils sont tous excellents. Yvette Lebon est gentille et joue avec beaucoup de fraîcheur et de jeunesse. — X. Yoshiwiira Drame japonais (G) Origine : Française. Réalisation : Max Ophiils. Auteur : Maurice Dekobra. Interprétation: Pierre RichardWitlm, Michiko Tanaka, Sessue Hayakaiva, et Lucienne Lemarchand, Gabriello, Camille Bert, Paulais, Foun-Sen, Roland Toutain, etc.. Studios : Joinville. Enregistrement : R. C. A. Musique : Paul Dessau. Prises de vues : Schuftan. Décors : André Barsacq. Production : Milo Films. Edition : Lux. CARACTERE DU FILM. — Voici, récrite à l'usage des spectateurs qui aiment l'exotisme, une nouvelle Vie des Geishas... Des souvenirs de Loti et de tous ceux qui parcoururent le Japon pour y glaner des impressions de jardins miniatures, de volcans fatidiques et de très « honorables suicides » flottent dans l'esprit de celui qui voudra cependant regarder « Yoshiwara » avec un œil neuf. U lui sera facile alors de s'émouvoir au récit de cet amour désespéré que deux hommes, un coolie jaune et un officier blanc, un Pu«se, éprouveront pour une geisha, fille noble qui se vendit pour racheter le patrimoine familial. Le scénario de Maurice Dekobra a une vertu de sacrifice oui fera pleurer les cœurs tendres. Ce scénario qui comporte aussi des faiblesses et des Ulogismes se passe à Tokio en 1860, et sa douceur presque totale se corse vers sa fin d'une double mort, celle des deux amar*';s séparés par le sort. L'atmosphère de « Yoshiwara » est d'une délicatesse d'estampe. Aucun caractère n'est trop réaliste, tout est nuancé, estompé, très fin, comme vaporeux. Et l'on suit cette légende vivante bercée d'une grave et douce musique, animée par un homme de goût et un artiste dans des paysages de sopg,e et des décors de maisons de papier... Le public a paru, lors de la présentation, suivre avec émotion ce ravissant mélodrame où je suis sûr que Margo pleurera et qui est une grande et luxueuse production française. La rentrée de Sessue Hayakawa constitue d'ailleurs un atout non négligeable. SCENARIO. — Le lieutenant Obrénoff, chargé par son commandant de rester à Tokio pour accomplir une mission confidentielle et rembarquer plus tard avec un document de la défense japonaise, s'éprend d'une geisha: Kohana, fille noble conduite au Yoshiwara (quartiei réservé) par la ruine de sa maison. Pour les beaux geux dé. Kohana il oublie la gravité de sa mission, et, guetté par un coolie: Isamo, qui aime secrètement Kohana, il est attiré au Yoshiwara dans un guet-apens Il confie à Kohana le document en lui demandant de le portei au bateau de guerre russe qui ancre dans le port, mais Kohana est arrêtée, jugée et condamnée à mort. Eue remet pourtant le document, un faux, à Obrénoff. Mais le coolie Isamo et une femme du Yoshiwara rejoignent Obrénoff avant l'appareillage et le supplient de sauver Kohana. Quittant le bord, blessé, Obrénoff arrive trop lard, et meurt dans la chapelle russe où, quelques semaines plus tôt, il rêvait avec sa bienaimée d'un mariage solennel... TECHNIQUE. — Max Ophiils à qui nous reprocherons l'éparpillement de l'intérêt et l'abus de scènes embrumées, a réalisé d'adorables visions de jardins japonais, et un pittoresque Yoshiwara fleuri de geishas. Des scènes comme le bain des geishas dans leurs tonneaux, les trois évocations de la vie future rêvée par Obrénoff et Kohana... passage de grâce et d'harmonie, véritable féerie visuelle... enfin la scène de panique, dans la campagne à peine sortie des ombres de la nuit, puis la mort très noble dans la chapelle orthodoxe, sont des morceaux essentiellement « cinéma » qui font pardonner certaines fautes d'un scénario point toujours bien équilibré, et des côtés désagréables du caractère de l'officier russe, lequel est peut-être un amoureux magnifique, mais un bien mauvais officier et un patriote détestable. Très belle photographie, musique expressive, montage sans grand rythme, un peu mou, avec, pourtant, quelques beaux enchaînements d'images. INTFRPRFTATTON. — Michiko Tanaka, petite Japonaise authentique, joue avec une grande élégance de gestes et d'attitudes son rôle d'aristocrate du Yoshiwara ; Pierre Richard-Willm a belle prestance, mais on dirait qu'il manque de conviction. Sessue Hayakawa a toujours son beau masque pathéliaue. mis il paraît gêné par le fait d'avoir à jouer en parlant une langue qu'il connaît mal, alors qu'on entend une autre voix, car il fut doublé. Bonnes compositions, notamment de Toutain, amusant jeune midship, Camille Bert, Gabriello, étonnant majordome d'une maison de thé... et de Lucienne Lemarchand, qui est exquise.