La Cinématographie française (May - Aug 1937)

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34 ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ CINE FR RAPHIE rTTTXTTTTTTTTTTTTTTTgTTl I ANALYSE ET CRITIQUE DES FILMS Petit Rossignol Comédie dramatique en couleurs parlée (G) Origine : Russe. Réalisation : Nicolas Ekk. Intei prétation : Valentine Iva chova, Nicolas Ekk. Production : Mejrabpomm. Edition : 0. C. /. C'est La première production faîte en couleurs dans le cinéma soviétique. A ce titre, elle est déjà intéressante et puisque tout effort est sympathique, sachons regarder celui-là avec l'attention qu'il mérite. Le metteur en scène du Chemin de la Vie : Nicolas Ekk, a été chargé de mettre en scène Petit Rossignol, d'après une histoire réelle qui se passa dans une province russe en 1912 : une fabrique de porcelaines brûla, ensevelissant des dizaines de femmes et d'hommes. Et l'on apprit ensuite que le feu avait élé mis la nuit, pendant que l'équipe de nuit travaillait, sur les ordres du manufacturier qui était aux bords de la faillite. L'assurance ayant payé, une usine neuve remplaça l'usine de bois. On ignore la suite qu'ont réellement donnée à cette tragédie les ouvrières qu'on avait criminellement faites veuves, mais dans le film de Ekk, nous les voyons d'abord accepter passivement leur malheur, puis, sous la conduite de deux ou trois femmes énergiques et d'une mélodieuse petite chanteuse : Groun y a Kornakova, surnommée « Petit Rossignol », toute l'usine de femmes se révolte et met même en déroute la troupe convoquée d'urgence. C'est là, d'ailleurs, l'une des plus belles scènes du film, ces centaines de femmes bombardant les soldais de piles d'assiettes et de vases. Une autre scène très belle est l'incendie, auquel les couleurs ajoutent une intensité dramatique indéniable. Le film est réalisé avec goût, et, de temps en temps, certain paysage d'hiver, quelques vues d'arbres sous la neige ou la brume prouvent l'art de celui qui fit Le chemin de la Vie. Il y a de magnifiques compositions de femmes en révolte, et la petite interprète de Grounya : Valentine Ivachova, est d'une beauté blonde et pure qui gagne en photogénie à être vue en couleurs. Pour parler du procédé, il nous faudrait une compétence technique qui nou.i manque. Le film nous a semblé très inégal; tantôt certaines images sont très réussies, et d'autres ont des teintes délavées qu'on croirait posées au pochoir. Nous sommes loin, avec ce procédé, des couleurs brillantes de Technicolor, ou de la finesse de certain procédé français. — x. — La Dame Drame d'atmos Origine : Française. Réalisation : Fédor Ozep. Auteur : Alexandre Pouchkine. Dialogue : Bernard Zimmer. Interprétation : Pierre Blanchar, André Lugtiet, Madeleine Ozeray, Palau, Abel Jacquin, Camille Bert, Roger Legris et Marguerite Moréno. Studios : Jomville. Enregistrement : R. C. A. Musique : Carol Rathaus. Décors : Loehakoff et Meingard. Costumes de Doboujinskg. Prises de vues : Thirurd et Louis Née. Montage : Friedland. Production : General Productions. Directeur de production : C. Stengel. Edition : Self. CARACTERE DU FILM. — L'art du cinéma, fait de suggestion et de nuances visuelles, cet art que trop souvent le théâtre filmé et le verbiage cinématographique ont remplacé, prend, avec « La Dame de Pique », une éclatante revanche. Avant tout, ce film de Fédor Ozep adaptant une nouvelle tragique d'Alexandre Pouchkine, le grand poète russe, est une œuvre où l'on ne parle que pour » dire quelque chose » et où l'image, la vision ont une importance supérieure à l'importance des mots. C'est, dans son sujet, l'âpre représentation de la passion du jeu. L'action se situe à Saint-Pétersbourg vers 1835 et met en scène comme héros principal un jeune et brillant officier que dévore soudain le vice du jeu et qui manque y perdre l'honneur, l'amour et la raison. L'intrigue solidement et sobrement contée jusqu'au dénouement un peu banal, mais qui attendrira le grand public, est développée en de merveilleuses et attachantes images d'un style original et personnel. Enfin, ce film qui se passe en Russie est d'une atmosphère d'élégance, d'étrangeté et de fantastique parfaitement obtenue tant par les décors que par les éclairages. Admirons l'interprétation de Pierre Blanchar, inégalable I dans ces personnages romantiques et ardents, et la tenue entière d'un film que l'Europe nous enviera pour sa conscience artistique. SCENARIO. — Le lieutenant de génie Hermann joue aux cartes au cours d'une halte de relais, sur la route de Pétersbourg, et il est entraîné à perdre le contenu d'une lettre cachetée qui le mènerait au dés de Pique phère russe (G) honneur si un autre voyageur: capitaine Iredzky ne flairait la tricherie et n'obligeait le teneur de la banque et rembourser sa victime. L'amitié des deux officiers s'affirme à Pélersbourg. Hermann apprend d'un ami : Tomski, la légende qui entoure la vieille comtesse Tomski sa tante, au sujet de sa fortune. Cette femme, qui fut très belle, aurait eu un secret pour gagner au jeu, et on l'appelle: La Dame de Pique. Heunann, qui a aperçu une fort jolie fille à ses cotés, poursuit celle-ci: Lisa, nièce pauvre de la comtesse, de ses attentions. Il s'en fait aimer, en ignorant qu'Iredzky voudrait l'épouser. Le soir où Lisa, folle d'amour, lui ouvre sa maison, il pénètre chez la comtesse en exigeant d'elle le secret des trois cartes merveilleuses. Celle-ci, terrorisée, meurt de peur, et son doigt raidi désigne le 3, le 7 et l'as. Au matin, ayant éclairé Lisa sur son véritable mobile, Hermann se bat en duel avec Iredzky, et, meilleur tireur lire en l'air. Les deux amis réconciliés, Hermann songe à quitter Pétersbottrg pour une autre garnison. Mais la vision des h ois cartes l'obsède. Un tripot le voit gagner une fortune... au dernier coup une carte lui fait tout reperdre: la dame de Pique. Sa raison chancelle. Avertis, Iredzky et Lisa sont ci son chevet. La vision de Lisa apaise Hermann.. et Iredzky, comprenant que cet amour guérira le jeune homme, s'éloigne... TECHNIQUE. — Une incomparable sûreté dans le découpage a éliminé toute scène inutile, tout effet grandiloquent. Les caractères sont fortement quoique finement dessinés. Très belle décoration de style et costumes île bon goût. Le dialogue de Zimmer est dur comme le diamant, mais il en jette les éclats. Le film est intégralement réussi, et la musique émouvante de Carol Rathaus renforce l'étrangeté de ce film d'atmosphère. INTERPRETATION. Sauf André Luguet, qui n'a pas tout à fait le ton et la discrétion de jeu nécessaire, l'interprétation est exceptionnellement brillante. Madeleine Ozeray, petite fiancée fragile, en qui un amour secret éveille une résonnance de passion coupable et troublante, est exquise et juste. Palau n'a qu'une scène, mais quelle autorité ! Roger Legris est exactement l'ordonnance godiche et brave cœur, Abel Jacquin a élégance et dignité en Tomski, Camille Bert, Itkine sont bien. Marguerite Moréno donne de la « Dame de Pique » un accent étrangement ricanant et joue la scène de la peur avec une puissance démoniaque. Nous voici Mon Député et sa Femme Comédie-vaudeville (A) Origine : Française. Réalisateur : Maurice Cammage. Auteur : R. Bodet. Musique : Oberfeld. Opérateur : Maurice Forster. Interprétation : Pauley, Tramel, Ginette Le clerc, Mireille Perrey, André Roanne, Suzanne Dehelly, Sinoël, Gobet, J. Fusier-Gir. Studios : de la Seine, à Cottrbevoie. Ediiion : Etablissements Petit. CARACTERE DU FILM. — Bien que le scénario mette en scène deux candidats rivaux à la députation, Mon Député et sa Femme n'est pas un film satirique sur les mœurs électorales. Non, c'est tout simplement un vaudeville très adroitement réalisé, aux péripéties et quiproquos fort nombreux, un peu trop nombreux même, car le film, qui est très amusant dans l'ensemble le serait encore davantage s'il était allégé de quelques scènes inutiles et qui font un peu longueur. SCENARIO. — La femme du député sortant est la maîtresse du secrétaire de son mari; celui-ci a des soupçons et sa femme lui fait croire que la maîtresse de son secrétaire n'est autre que miss Florine, laquelle est en réalité la petite amie de son rival politique. Après bien des péripéties, tout rentrera dans l'ordre et le député sortant sera réélu. TECHNIQUE, — Maurice Cammage, le réalisateur de cette bande, connaît parfaitement les lois du genre : son film est alertement mené et surtout joué avec entrain par d'excellents interprètes. Le dialogue, souvent un peu pimenté, ne manque pas de pittoresque. INTERPRETATION. — Tramel et Pauley, les deux politiciens rivaux, retrouveront dans cette bande, leur succès habituel. Suzanne Dehelîy est très drôle. André Roanne sympathique, Mireille Perrey, très agréable et Ginette Leclerc aguichante à souhait dans le rôle de miss Florine. — v. — devant l'Hermann de Pierre Blanchar. Tout est fort et bouleversant dans cette figure : l'ardeur contenue de l'âme, l'avidité sensuelle, la force des remords et la fierté, tout cela se dispute un caractère et une chair l'un très noble, l'autre très faible. On a rarement exprimé aussi bien un homme en proie à deux démons, celui de l'amour et celui du jeu. C'est un grand rôle joué par un grand artiste. L. liai [(