La Cinématographie française (May - Aug 1937)

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xxxxxxxxrrm cii\e KR RAPHIE SE ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ Après « Les Vignes du Seigneur » et « Le Roi » voici « L'HABIT VERT » Robert de Fiers... Le prestige de cette signature est pour une œuvre un gage de succès. La fortune de Robert de Fiers tient au miracle : cel auteur d'avant-guerre lit rire après la guerre; cet homme, qui écrivit pour le théâtre, continue à faire rire au cinéma. Le comique de Robert de Fiers n'est ni l'esprit, ni l'humour, ni la loufoquerie, ni le gag, ni le comique de mots, ni le comique de situations : c'est tout cela. Cela échappe aux modes et aux définitions, c'est la drôlerie tout court. On rit, on rira toujours, car ce comique est éternel. Le cinéma se l'est à son tour adjugé avec bonheur, en ajoutant ses ressources à celles du théâtre et sans jamais trahir l'esprit des œuvres qui portaient là signature du grand de Fiers. II suffit de rappeler le succès universel remporté par Les Vignes du Seigneur et plus récemment par Le Roi, ces deux grandes réussites du cinéma français. C'est dire que L'Habit vert, d'après la pièce de R. de Fiers et G. A. de Cavaillet, réalisé par Roger Richebé, fait son entrée au monde sous d'heureux auspices. L'Habit Vert, c'est comme son nom l'indique, une satire de l'Académie. Le public s'étonne parfois de voir entrer dans l'illustre assemblée, un personnage falot tt distingué, nanti d'un nom décoratif et dont on chercherait en vain les œuvres écrites. C'est que le public est naïf et s'imagine que l'Académie est une assemblée d'écrivains. L'Habit Vert se chargera de le détromper en narrant l'histoire d'une pareille candidature au milieu d'une action irrésistible que seule la fantaisie de R. de Fiers et G. A. de Caillavet pouvait imaginer. Une adaptation discrète de Louis Verneuil transforme en grand film cette grande pièce, et Elvire Popesco , et Victor Boucher dans l'Habit Vert cela semble si facile qu'on est tenté d'oublier le mérite de l'adaptation. Tant pis pour Louis Verneuil, qu'il ne s'en prenne qu'à sa diabolique adresse A voir ce film, on a peine à croire qu'il n'ait pas été directement écrit pour la troupe de premier plan qui l'interprète : troupe merveilleusement homogène et dont chaque élément pourrait être une tête d'affiche. Pas une vedette et rien que des vedettes. Qui, mieux qu'Elvire Popesco, pouvait in ■-: <oZ Meg Lemonnier et Victor Boucher en Académicien " mondain " Une scène de l'Habit Vert avec Larquey et André Lefaur carner cette duchesse de Maulevrier, séduisante toquée roumaine au cœur facile. El comme ce film heureux finira par un mariage, c'est Meg Lemonnier qui sera conduite à l'autel, demi-ingénue au cœur sensible, mais sachant ce qu'elle veut. Victor Roucher est Victor Boucher, c'est-à-dire un homme du monde, un peu niais, entraîné dans une folle aventure par une cascade de circonstances étrangères à sa volonté. Jules Berry est Jules Berry, c'est-à-dire l'ahurissant Parmeline, pianiste extravagant, dont la cocasserie est digne des meilleures créations du cinéma américain. André Lefaur est André Lefaur : gentilhomme suranné dont rien n'atteint la dignité, et Larquey est son brave homme d'intendant. Vedettes chéries du public, dans des rôles brillants, qui leur permettent de tirer parti de toutes leurs possibilités, des rôles retaillés à leurs mesures par le grand artiste qu'est Louis Verneuil. C'est dire que le comique jaillit à chaque seconde : un comique toujours actuel. L'Habit Vert n'a pas d'âge, car il nous peint les travers de l'Académie, et que ces travers restent invariablement les mêmes au cours des époques. Heureux mélange de fantaisie et d'un réalisme si aigu que parfois, grâce à la mise en scène de Roger Richebé, cette pochade peut prendre figure de documentaire romancé, tant la peinture du inonde académique est scrupuleuse. Tout est véridique, tout est observé. Vous découvrirez qu'à l'Académie comme ailleurs, la combine est reine et que les femmes et la politique mènent le jeu : il en est ainsi de toutes les institutions françaises. Et L'Habit vert vous le prouve avec une radieuse bonne humeur. On est heureux. La musique de .Marcel Lattes est gaie. On rit, on s'esclaffe, on sourit. Toutes les ressources du comique sont déployées et l'ensemble, dialogue, mise en scène, rythme, distribution, est d'une qualité que garantissent les noms de tous les artistes qui concourent à cette œuvre hors ligne. Nous ne souhaitons pas bonne chance à L'Habit vert. Nous savons qu'au cinéma comme au théâtre, Robert de Fiers et G. A. de Caillavet gagnent à tous les coups. Surtout quand Elvire Popesco, Victor Boucher, Jules Berry André Lefaur, Larquey, Meg Lemonnier, Palau et Tarride se mettent de la partie, en compagnie de Louis Verneuil et orchestrés par Roger Richebé.