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LE REFERENDUM DE VICHY
VU AU JOUR UE JOUR
C’est toujours dans la coquette salle du cinéma du « Casino des Fleurs » que se déroutent les présentations des divers films sélectionnés. La direction technique incombe à M. Bailly qui-, avec compétence et amabilité, veille à la parfaite organisation de cette manifestation. Au moment où j'écris ces lignes, trois films français, un italien, un danois, cinq américains ont été présentés devant un nombreux public, nettement plus dense que l’an dernier. Chaque film est présenté quotidiennement à trois reprises, ce qui permet à chacun de le voir dans les meilleures conditions, soit à 14 h. 30, 16 h. 30 ou 21 heures.
Suivons donc au jour le jour le déroulement de ce deuxième référendum cinématographique de Vichy, sans insister sur les nombreuses manifestations annexes qui, chaque jour, viennent s’y greffer.
LUNDI 25 JUIN. — C’est avec L’Etrange Madame X que s’ouvre cette manifestation. Le film a été très bien accueilli par le public qui n’a pas ménagé ses applaudissements à cette œuvre pleine de qualités, solidement charpentée, qu'a signée Grémillon, et interprétée avec émotion et sincérité par Michèle Morgan et Henri Vidal.
MARDI 26 JUIN. — C’est Léonide Moguy luimême qui a présenté son film, exposant avec feu et passion les idées qu’il y développe, les principes qu'il a voulu défendre. Demain, il sera trop tard est une œuvre de classe internationale, qui s'adresse à tous les publics et frappe directement votre corde sensible.
MERCREDI 27 JUIN. — Voici un second film français, signé par Henri Calef, film profondément dramatique, fouillant avec courage les replis d’une âme. Ombre et Lumière, qui, depuis, est sorti dans plusieurs salles parisiennes, bénéficie d’un sujet dur mais prenant.
JEUDI 28 JUIN. — Voici le premier film américain, Quand les Tambours s’arrêteront (Apache Drams), un film d’aventures fort spectaculaire, reprenant avec bonheur le sujet déjà si souvent évoqué mais jamais épuisé, de la lutte opposant les Blancs et les Peaux-Rouges.
VENDREDI 29 JUIN. — Avec Toselli (Romance d’Amore), nous abordons une production francoitalienne où tout a été mis en œuvre pour réaliser une œuvre qui touchera le grand public. Les amours de la Princesse de Saxe et du compositeur de la célèbre « Sérénade » revivent avec tout le romantisme et la sentimentalité caractéristiques d’une époque où l’on, vivait pour un amour qu’aucune barrière ne pouvait brider.
SAMEDI 30 JUIN. — Le film de Hal Wallis, réalisé par William Dieterle, arrive précédé d’une réputation des plus honorables. Et loin d’être surfaite,
Anita Bjork, vedette du film suédois. Mademoiselle Julie, qui vient de sortir au cinéma « Le Vendôme », est venue passer quelques jours à Paris et recevoir des mains de M. Fourré-Cormeray, directeur du C.N.C., l’objet d’art qui matérialise le Grand Prix reçu à Cannes. La voici à sa descente d’avion au Bourget, entourée, de gauche à droite, de MM. Sandrew, producteur du film ; Marmstedt, délégué des Producteurs suédois ; Serge Horner, directeur général de Discina et Froment, directeur de Terra Film,
(Cliché Discina.)
celle-ci n’est qu’un juste hommage à une réalisation alliant classe et qualité. Les Amants de Capri (September Affair) est un film d’amour, un film vrai et sensible, où les impondérables de la vie viennent traverser une belle aventure sentimentale, où l’inflexible réalité bat en brèche le rêve pétri d’illusions.
DIMANCHE l<*r JUILLET. — Ce second film américain est une œuvre courageuse, dure, au réalisme brutal, où la vie des hommes se déroule au rythme des mitrailleuses. Okinawa (The Halls cf Montezuma) est une œuvre où le côté réaliste prend presque un accent de document.
LUNDI 2 JUILLET. — Passons cette fois dans le domaine éthéré de la fantaisie, de la musique, de la danse avec Trois petits mots (Three Littie Wcrds). Avec une magnificence de mise en scène, dont ce genre de film nous a rendu fort amateurs, des virtuosités de caméra, nous suivons, bercés par des airs à succès où domine la musique syncopée, les aventures sentimentales et autres de Fred Astaire, merveilleux danseur sur qui les années ne semblent pas avoir de prise.
MARDI 3 JUILLET. — Voici une œuvre qui par son sujet, par son ton, par son interprétation, prendra place à part, car Le Calvaire d’un Enfant n’est pas un film tout à fait comme les autres. Sans grandiloquence, sans effets faciles, il émeut profondément, faisant vibrer la corde sensible même du plus blasé d’entre nous. Dû au même réalisateur que Nous voulons un Enfant, l’on y retrouve cette sensibilité toute féminine de Alice O'Frederiks, alliée à un tact et une profonde compréhension de la psychologie de l’enfance. La révélation du film est la jeune Ilselil Larsen, grande artiste, au riche talent dramatique, au jeu sobre et poignant.
MERCREDI 4 JUILLET. — Avec Le Signe des Renégats (Mark cf the Renegades) nous retrouvons l’aventure, la lutte pour les terres nouvelles, le combat contre l’oppression, la conquête du cœur d’une belle. Ce technicolor est fort animé, plein de mouvement, où bagarres et poursuites alternent suivant les règles d’un genre dorénavant classique.
Il reste à voir encore le film d’André Hunebelle, Ma Femme est formidable, avec Sophie Desmarets et Fernand Gravey, qui Sera projeté jeudi 5, puis le film anglais Pandora. dont la vedette est James Mason, tous deux en première mondiale, qui sera projeté vendredi 6.
C’est le samedi 7, à 22 heures, au cours de la « Grande Nuit du Cinéma », qui se déroulera dans les jardins du Casino, que seront proclamés les lauréats et que seront décernées les récompenses, clôturant, en apothéose, une manifestation des plus réussies et aussi des plus intéressantes.
Paul-A. Buisine. *
LA NUIT DE FRANCE SE DÉROULERA LE 31 AOUT A CANNES
Comme chaque année, l’Entr’aide du Cinéma organise son grand gala d’été sur la Côte d’Azur. Il se déroulera encore une fois dans le cadre du Theatre aux Etoiles, sur la Croisette, à Cannes durant toute la nuit du 31 août prochain. C’est à M. Rudeau qu’a été confiée l'organisation de « La Nuit de France » qui sera présidée par MM. Henri Dessent et Pissard, président et vice-président de l’Entraide du Cinéma. P. -A. B.
"LE GARÇON SAUVAGE"
sera présenté à Deauville
M. André, le célèbre créateur et animateur de la Reine des stations de la Manche, a spécialement sélectionné pour le Gala Franco-Italien de Deauville, qui constituera le clou de la saison, le nouveau film de Jean Delannoy, dialogué par Henri Jeanson : Le Garçon Sauvage, d’après le roman d’Edouard Peisson.
Rappelons que cette production des Films Gibé (J. Bercholz), distribuée par Pathé-Consortium-Cinéma, est interprétée par : Madeleine Robinson, Frank Villard et dans le rôle du « Garçon sauvage », Pierre-Michel Beck.
"AU FIL DES ONDES"
♦ Un grand succès, celui du film Au Fil des Ondes (distribution Astoria Films), réalisé avec le concours de quatre-vingts vedettes de la radiodiffusion et animé par Robert Lamoureux. A Nice, où il vient de sortir, la recette réalisée, malgré le soleil, par le Mondial, s’est élevée à 1.217.900 francs, alors que pendant la même semaine aucune autre salle n’a atteint 650.000 francs.
Juillet
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