La Cinématographie Française (1951)

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fWTt t t mti tiimniïix 0jfc LA ciNÉMATOGRAPHlE FRANÇAISE j{^ ClXXXXXXZXXXXXXXXZXXllXXXXXXXX: SUISSE Très nef progrès des films français. Nous irons à Paris a connu le plus grand succès d’exploitation de l’année passée (De notre envoyé spécial PIERRE MICHAUT.) C’est à la France qu’appartient, cette année, le plus grand succès d’exploitation, avec Nous irons à Paris (Monopole Pâli thé) ; la réussite fut la même dans toute la Suisse, aussi bien à Lausanne avec 20 semaines, qu’à Zurich avec 15 semaines (dans une salle de 500 places). On insiste sur le fait que huit copies roulent sans répit, ce qui est un chiffre considérable. Et la saison précédente déjà (1949-1950), la France s’était placée en tête avec Le Royaume > des deux, dont la réussite avait été générale, avec notamment 22 semaines à Zurich (au Palace, 450 places). Beau succès récent également : la reprise des Enfants du Paradis, 14 semaines à Zurich (dans une salle de 250 places, au lieu de 9 jours à la première sortie dans une salle, toutefois, de 1.100 places). On parle pour Zurich d'un chiffre de 80.000 francs suisses ! Autre réussite commerciale encore, Ma Pomme, en Suisse alémanique aussi bien que romande. Egalement très bons sont, déjà, les résultats de Caroline Chérie, avec 4 semaines à Zurich, à la Scala, 1.000 places. De même que Ma Pomme, La Ronde, Nous irons à Paris et La Marie du Port, ce film ira aux 100.000 francs suisses ! Justice est faite a souffert, au début du mauvais choix de sa première salle (1.300 places), où il a tenu seulement 2 semaines, suivies de 2 semaines encore dans une salle de 500 places. Dans un cinéma moins vaste et mieux choisi (500 places par exemple) il eut facilement tenu 6 ou 8 semaines. « Par comparaison, disons que les gros succès américains, pendant la même période, ont été Boulevard du Crépuscule (dans une salle de 700 places) et L’Héritière : 5 semaines dans une salle de 1.150 places, le Rex. Samson et Dalïla a tenu 4 semaines et quelques jours dans une salle de 1.100 places. Le grand succès britannique a été Wisky à Gogo : 8 semaines dans une salle-studio de 250 places. Ainsi les films français détiennent à Zurich le record du nombre de semaines, avec 15 semaines. Mais, comme nous l’avons dit dans notre précédent compte rendu de visite à Zurich, les Américains gardent le privilège de disposer des grandes salles. Les prochaines sorties à Zurich sont Sous le Ciel de Paris, attendu au Palace (et qui atteindra peut-être les chiffres du Royaume des Cieux, passé dans cette même salle). Le Journal d’un Curé de Campagne sortira au Picadilly (250 places) ; Edouard et Caroline et Le Garçon Sauvage passeront au Studio-4 ; on attend Le Plaisir, d’Ophüls, après la réussite de La Ronde. Souvenirs Perdus sortira au Studio Nord-Sud, où Gigi connut un succès de 22 semaines. Les succès des films français dans les Festivals internationaux, ceux remportés au Festival de Locarno sous les yeux mêmes de toute la « Suisse cinématographique », le retentissement de la « Semaine de Zurich » sont à la base de ce redressement de la position du film français en Suisse. Car la propagande est une action constante et qui ne doit négliger aucune occasion. Ces manifestations ont eu pour effet que la presse toute entière s’est occupée du film français ; aussi a-t-on vu un film « difficile » comme Orphée s’imposer 7 semaines à Zurich, tant l’opinion était préparée et rendue curieuse. De la même façon, on a vu, après la Semaine italienne à Lausanne, un film comme Christ interdit rester, ensuite, 4 semaines à l’affiche dans cette ville. Qu’on songe qu’avant la guerre le film français ne venait pratiquement pas en Suisse alémanique : à Zurich, il passait pendant 3 jours ! Il y eut une seule exception : La Grande Illusion, qui tint 20 semaines au Nord-Sud. Toutes les reprises actuelles de films de cette époque font beaucoup plus qu’à leur sortie. Une nouvelle Semaine du Film français en Suisse est, nous dit-on, indispensable, surtout en raison de l’ajournement du Festival de Locarno-51. L’étude des conditions et des résultats de la Semaine de l’année dernière enseignent qu’il n’y a pas d’époque spécialement désignée ; seules comptent les possibilités de choix des films, de composition du programme. Il faut disposer de 5 à 7 films inédits et de valeur. Le choix de la ville doit être également étudié ; on pourrait penser à Genève, car 95 % des films sont traités là. Mais il est certainement préférable de choisir une ville de Suisse alémanique : et c’est peut-être Berne qui devra être préférée. La capitale administrative de la Suisse est à distance égale, ou presque, de toutes les autres villes importantes, .en fait à un peu plus d’une heure de Bâle, de Zurich et de Genève. Elle dispose de beaucoup d’hôtels pour le logement des hôtes et des curieux ; elle possède également de belles salles, telles le Splendide (700 places), le Jura, le Capitol (730 pla Moune de Rivel, vedette noire des cabarets, est la « deuxième femme », ZORA, du film d’André Michel, TROIS FEMMES, production «Silver-Films», distribuée par Corona. ces). Il faudra prévoir, cette fois, des séances privées pour telles personnalités qui le souhaiteraient ; et aussi des présentations de films de Cinémathèque, de films culturels et même spéciaux (pédagogiques,' scientifiques) , afin de montrer, de façon totalement représentative, le Cinéma français dans ses activités multiformes. Sans doute les difficultés subsistent, pour ce qui concerne les films inédits, avec les Distributeurs, qui entendent que les films passent par eux. L’Italie, pour sa Semaine de Lausanne, avait dominé ce problème en passant par son Ambassade et sa « valise diplomatique » ; mais il n’est pas impossible de trouver une solution directe, car l’intérêt des Distributeurs, également, est de maintenir l’attrait du spectacle cinématographique aussi élevé que possible. Ainsi, le problème essentiel reste celui du choix des films ; mieux vaut moins de titres que de tolérer des œuvres médiocres ou insuffisantes. La propagande du film français doit veiller à une distribution régulière d’informations, de photos, de clichés-flan, de textes. La presse, dans son ensemble, est fort bien disposée pour le film français. Les présentations des films à la presse sont satisfaisantes, organisées par les distributeurs eux-mêmes ; toutefois, il serait bon d’insister pour que les Périodiques puissent voir les films plus longtemps à l’avance, afin de préparer leurs pages illustrées. M. Duby, ex-directeur de la production de la « Præsens » à Zurich, vient de fonder une maison de production, la « Gloria Spielfilm », pour réaliser des films à sujets internationaux ; mais tandis que la Præsens s’oriente vers les sujets anglo-américains, la Gloria songe à traiter des sujets adaptés au public germanique. Le premier film sera Palace-Hôtel (ou Les Employés du Grand Hôtel), dont les extérieurs seront pris à Saint-Moritz et les intérieurs en studio à Bâle. Pour le premier rôle masculin, Paul Hubschmid a été engagé (il avait fait ses débuts dans Le Fusilier Wilpf en 1938) et Kate Gold, artiste suisse, pour le rôle féminin ; un artiste français et une Italienne seront engagés encore. Le metteur en scène sera Max Ophüls. La très belle qualité de la couleur de BarbeBleue, au Festival de Venise a attiré l’attention sur le nouveau laboratoire créé récemment à Zurich pour le travail de la couleur. Nous nous sommes entretenus avec l’un des dirigeants techniques de la Sté Gevaert, qui a assisté aux prises de vues de ChristianJaque et suivi les opérations de développement et de tirage à Zurich ; il s’apprêtait à partir pour Hambourg pour suivre un film qui allait être mis en train, avant de partir ensuite pour l’Angleterre. C’est un éloge des techniciens français que nous avons entendu ! « En effet, nous dit M. Brackmann, la couleur est à présent adoptée définitivement par le public, qui y trouve de plus en plus d'intérêt. En même temps, les équipes techniques de Gevaert perfectionnaient continuellement leurs procédés. Or, les expériences récentes établissent nettement que la meilleure formule est celle d’une constante et intime collaboration entre le Metteur en scène, le Directeur de la photographie, le Technicien du Laboratoire et celui de l’usine de pellicule. « Les expériences de Gevaert, au cours des deux dernières années, sont probantes : c’est la méthode qui a été adoptée pour les films réalisés, pendant cette période, en France, en Italie, en Espagne, en Allemagne, et également pour les courts métrages tournée en Suède, Finlande, Suisse, Norvège, Belgique, France... « Les techniciens français, nous dit M. Brackmann, par leur goût inné, inaugurent une nouvelle technique de la couleur ; ils conduisent leur travail avec un véritable sens de la composition. « Leur part dans l’évolution de la couleur sera considérable, et cette méthode qu’ils approfondissent en ce moment, s’imposera bientôt au monde entier. La couleur pour la couleur est une erreur. La couleur doit être étudiée équilibrée, comme le fait le peintre dans sa « composition picturale ». Matras a sa part dans cette mise au point patiente et délicate. « M. Brackmann nous disait quil avait assisté, pendant le tournage de Barbe-Bleue, à de longues séances de discussions et d’essais entre Christian-Jaque, Matras et le décorateur Wakhévitch, réunis dans une coopération étroite et cordiale, où chacun apportait les ressources de sa spécialité. Il admirait encore leur calme, combinant et discutant sur de petits croquis, des pochades rapides du peintre, qu’ils se passaient l’un à l’autre... Ainsi, le damier qui constitue le sol de la chapelle du mariage de BarbeBleue est le résultat d’une de ces longues réflexions. La première idée aurait pu être de poser un luxueux tapis chatoyant ; au contraire, ce dallage en damier, qui se prête à aucun exploit de couleur, donne aux personnages du relief, ce qui est un effet cinématographique plus important. « La France, ainsi, nous dit M. Brackmann, a une part considérable dans cette voie nouvelle de la couleur à l’écran ; elle la doit à ses ressources d’intelligence, à ses traditions d’art. Les Felous, Collas, André Thomas, adoptent les mêmes méthodes de travail et obtiennent des résultats aussi satisfaisants. » — P. M.