La Cinématographie Française (1938)

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♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ R/IPHIf SE n ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ HONORONS CE i DEUX MORTS ; PENSONS LUX VIVANTS La mort vient de mettre un terme à la triste fin d’existence de deux d’entre nous, deux des plus gran is parmi nos très anciens : Méliès et Cohl. Après une période brillante, très brillance même pour Méliès, ils ont connu, s’acharnant sur eux et leur famille, une cruelle misère. Emile Cohl n’a été retrouvé et aidé que dans ses derniers mois d’hôpital. Méliès, qui avait timidement fait savoir son dénuement il y a quelques années, avait vu son talent honoré par une décoration tardive, et n’avait trouvé asile au Château d’Orly que par une générosité de cette oeuvre de simple mutualité et sur l’initiative de ses administrateurs. Trois d’entre eux firent les frais de la première année de son séjour : Chataigner, Handjian et Aron. Ce sont nos jeunes amis Langlois et Franju qui intervinrent, avec une énergie qu’on admire, pour faire soigner pen Jant ces dernières semaines et hospitaliser correctement ce prince de la fantaisie, dont les quelque deux mille films recommencent à faire la joie des spectateurs. Les .jeunes animateurs de la Cinémathèque Française ont ainsi prouvé qu’ils ont un égal respect agissant pour les films anciens et pour leurs créateurs à demi oubliés. Les cas de Méliès et de Emile Cohl ne sont malheureusement pas les seuls. D’autres anciens, artistes, techniciens, journalistes, etc., qui ont vécu sans souci aux heures de prospérité, voient la misère envahir leur vieillesse. Comment les aider, comment préparer une ai de à ceux qui les suivent dans la même voie d’insouciance? Il faut réviser notre organisation de mutualité corporative. Les lois sociales couvrent actuellement (très faiblement) le petit personnel. La Mutuelle du Cinéma, à laquelle seulement quelques gens de métier sont adhérents, donne très peu de chose, pour des taux infimes. Quant au personnel dit de maîtrise, à part les allocations familiales, il n’est légalement, absolument pas assuré. Je préconiserai donc, comme cela existe dans la grande presse, la création d’une Caisse de Retraites de l’Industrie Cinématographique établie sur les principes suivants : 1° Adhésion des Chefs d’entreprises, avec obligation de faire inscrire à la Caisse tous leurs salariés quels qu’ils soient. 2" Cotisation de 10 % des salaires totaux ou d’un maximum de 3.000 francs par mois versés à raison de 5 % par le patron et 5 % par le salarié. 3" Livret d’assurance individuel, par la Caisse de Vieillesse de l’Etat, assurant la continuité des versements quand le titulaire change d’employeur. Dans ces conditions, il est assuré à la Caisse de la Presse, un demi-sa laire, pour tous les adhérents, à partir de soixante ans. Ce résultat ne mérite-t-il pas cet effort ? Voilà pour les jeunes actuels. Mais pour les vieux, une recette directe doit être établie. Naturellement il faut faire appel aux bonnes volontés. Chaque maison devrait cotiser immédiatement. Cependant, en multipliant les cotisants on peut limiter les versements à une somme minime. Il faut donc faire un appel plus général, organisé par la Caisse Fédérale par exemple, avec des engagements annuels de 10 ou 20 francs par an. Personne ne refusera. Le seul problème est l’encaissement. Celui-ci sera simplifié par une centralisation des fonds à la comptabilité de chaque maison. Ainsi pourra-t-on constituer un fonds spécial, destiné à subvenir aux plus pressantes misères. J’espère que ce que j’ose émettre ne fera pas trop pousser de cris, ou du moins que je trouverai plus d’approbations que de cris, ce qui est la seule chose nécessaire. Quant à l’organisme capable de mettre la chose sur pied, je désigne la Mutuelle, ou à son défaut la Caisse Primaire ou encore l’Œuvre d’Orly ou enfin l’A. P. P. C., et par dessus tout la Fédération. J’attends les suggestions des distingués et actifs administrateurs de ces diverses associations. P.-A. HARLÉ. MÉLIÈS-COHL Messieurs, chapeaux bas. La première vague d’assaut des pionniers du cinéma est partie à la conquête de l’Immortalité. Emile Cohl, Georges Méliès, se donnant la main, se sont présentés ensemble sur les bords du Styx. Au terme de leur voyage, l’accueil des dieux leur fera oublier l’ingratitude de leurs contemporains. La gloire commence... Georges Méliès était depuis huit ans directeur du « Théâtre Robert Houdin » lorsque parurent sur l’écran les premières vues cinématographiques. De suite, séduit par la nouvelle invention, Méliès presse lit, le premier, tout ce qu’un esprit inventif pou va il en tirer. Issu d’une famille riche, Méliès avait reçu une bonne éducation, possédait une excellente culture générale et, chose rare à cette époque, était doué tout à la fois d’une grande adresse manuelle. Peu de temps après la séance historique du Grand Café, Méliès lit au Théâtre Robert Houdin ses premières armes cinématographiques en projetant des vues kinétoscopiques Edison à l’aide d’un projecteur anglais W. Paul. Utilisant les tambours dentés de cet appareil, notre jeune chercheur dessine et construit lui-même un appareil de prise