La Cinématographie Française (1938)

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12 ma ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ CINE RAPHIE S E CXXXÜXXXXXXXX 3 ♦♦♦♦♦♦♦♦♦ Le Voyage clans la Lune de Georges Méliès. On expédie l’obus dans la lune. Méliès et Lallement en maçons jouent une scène pittoresque avec, les employés de la maison comme figurants (vue prise en 1901).. de vues, puis se met à la recherche de film qu’il achète au poids de For à Eastman. Il revient en France et fait construire par Lapipe (actuellement rue Saint-Fargeau), une perforeuse rudimentaire. Le voici en possession de film perforé, il cherche à révéler dans un seau des bandes d'environ 15 mètres de longueur. Il construit des petits tambours verticaux de développement et peu de temps après, des tambours horizontaux. Cette idée le conduit naturellement à l’établissement de tambours de séchage à grand diamètre, tels ceux encore employés dans des installations de moyenne importance. La question du tirage fut la plus délicate à solutionner, elle le fut en trois stades : tirage par bandes de 8 mètres à la fois avec impression par rampe électrique, tirage sur un tambour denté de 0 m. 30 de diamètre, enfin par tireuse semblable à la caméra. Ceci explique pourquoi les premières bandes n’étaient que de petit métrage. Le problème du tirage ne fut vraiment résolu pour Méliès que lors de l’achat d’une des premières tireuses Debrie. Notons que vers juin 1897, Méliès sortit un projecteur dit Kinétograph qui devint, par la suite, caméra et tireuse (brevet Méliès, Reiclos, Korsten). A cette époque, Méliès avait son magasin passage de l’Opéra, et son premier laboratoire installé au-dessus. Son premier studio fut construit dans sa propriété de Montreuil, il mesurait 17 m. X 6 m. X 6 m. de haut dont 4 m. utilisables. Comme les studios actuels, le sol en était parqueté, les murs garnis de verres dépolis, avec des châssis diffusants. Le studio devenu bientôt trop petit, fut agrandi et de nombreuses annexes, loges, laboratoires vinrent se greffer autour. Voulant prendre des vues d’un chanteur et désireux de tenir la chose secrète, Méliès fait monter dans son petit laboratoire du passage de l’Opéra, quelques lampes à arc, et obtient ainsi les premières bandes cinématographiques faites à la lumière artificielle. Encouragé par les résultats, il installe au studio de Montreuil l’éclairage électrique. Mais notre constructeur ne se contente pas de cette activité, suffisante à illustrer un antre que lui. Ce qui l’intéresse par dessus tout, c’est la réalisation de films où se donne libre cours sa prodigieuse fantaisie, et il ne s’intéresse à la technique qu’autant qu’elle lui permet de réaliser des trucs magnifiques, qui font accourir les foules, et laissent les gens de métier rêveurs. Par ses étonnantes facultés d’animateur, l.e tout premier croquis pour le premier dessin animé d’Emile Cohl (1907). par ses trouvailles surprenantes, Georges Méliès mérite le titre de créateur de : « L’Art Cinématographique » En 1896, Méliès sortit une vingtaine de films dont : En Revenant de la Revue; L’Alchimiste; Le Laboratoire de Méphisto; Le Château hanté (sa première bande de long métrage 60 mètres); Le Dentiste diabolique ; Entre Calais et Douvres (Paquebot et mer artificiels), etc... Les Beaux-Arts de Joko, dessin animé d’Emile Cohl, Les films créés de toutes pièces par Méliès sont très nombreux; citons parmi les plus connus, L’Homme mouche. En 1901, Les Gaités de la Caserne où lui-même interprétait un rôle. En 1902, l’inoubliable Voyage dans la Lune qui constitue à lui seul un des plus extraordinaires trucages qui aient été réalisés au cinématographe mentionnons aussi Les Quatre-Cents Coups du Diable. Méliès a toujours combattu le cinéma où Faction était complétée par le soustitre. Ses films étaient bâtis sur la formule du cinéma, Faction seule se déroulant sans adjuvant du commencement à la fin. Parmi les nombreuses découvertes techniques, dont nous lui sommes redevables, citons la création du fondu sjmple et du renchaîné. En 1904, il créa à New-York une succursale tenue par son frère Gaston, et c’est pour cette raison qu’il fut obligé de tourner tons ses films en deux négatifs, un restant à Paris, l’autre étant expédié à New-York. Pour ce faire, il fit construire avec des caméras Lumière un ingénieux appareil double. La guerre avait porté un coup mortel à Méliès; en 1923, il dut, la mort dans l’âme, se résoudre à laisser disperser et vendre tout son matériel, studio, laboratoires, magasin de Montreuil et de Paris. Son penchant pour le cinéma pur, ses aptitudes de créateur du fantastique et du rêve ne cadraient plus avec le goût du moment. Ecœuré, Méliès se retira de la lutte. Emile Cohl, (voir n° 1.000 Cinématographie Française, 31 décembre 1937). Emile Cohl a précédé son cadet Méliès dans la tombe et la gloire de quelques heures, bien que son œuvre soit moins importante et moins connue que celle de Méliès. nous croyons que la postérité lui décernera le titre auquel il a droit de : Créateur de l’industrie du dessin animé. Rappelons qu’en moins de deux ans, 1908-1910. aux seuls établissements « Gaumont », Emile Cohl créa plus de 60 films de dessins animés. La double perte que vient de subir le cinéma français, situe la valeur de son apport au septième Art; elle sera ressentie par tous ceux qui l’aiment. A.-P. Richard.