La Cinématographie Française (1938)

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VI CINE FR GRAPHIE SE ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ L’ACOUSTIQUE DANS LES SALLES A Propos du « Clignancourt » Dernièrement, nous avons annoncé l’ouverture du Clignaneourt-Palace, la nouvelle salle du circuit S i 1 1 y . L’équipement de cette salle mérite une mention toute spéciale en ce qui concerne les solutions adoptées, et plus particulièrement du point de vue sonore. Cette salle réalisée par M. Dubreuil architecte, a été équipée par les établissements A. Charlin, et insonorisée par les sociétés du Ferodo et de l’Heracoustic. Une collaboration étroite entre l’architecte et les ingénieurs de ces maisons, a permis de réaliser un rendement acoustique impeccable, tant au point de vue compréhension, qu’au point de vue musical. Cette salle mesure 35 m. 50 de long sur 12 m. 50 de large, et comporte un balcon de 17 m. de profondeur. La difficulté, dans ces conditions, était d’obtenir une égalité de puissance d’audition depuis le premier rang jusqu’au dernier, tout en ayant une insonorisation suffisante pour éviter une période réverbération trop longue. M. A. Charlin a résolu le problème de la façon suivante : Le premier tiers de la salle (à partir de l’écran) fut particulièrement rendu insonore par recouvrement des murs de dalles d’amiante de 3 cm. d’épaisseur, le plafond est composé de redans transversaux en Heracoustic, le mur derrière l’écran a été également entièrement recouvert de plaques d’Heracoustic. De cette façon, il ne peut se former d’écho entre les murs latéraux. D’autre part, cette partie du plafond ne transmet pour ainsi dire pas de puissance dans la salle; enfin, le son provenant de la face arrière des hauts parleurs, ainsi que celui provenant de la réflexion sur le mur de la cabine, ne peut être renvoyé dans la salle. Les deux tiers suivants des murs latéraux très élevé, puisque 4 watts modulés seulement sont nécessaires pour donner une forteaudition sur la parole] Les plus gros effets d’orchestre ne nécessitent pas plus de 12 watts. Une mention spéciale est à faire en ce qui concerne tes hauts parleurs qui sont montés sur un très grand baffle. Le hautparleur de narole, du type électro-dynamique, a une bobine de 8 cm. de diamètre, d’une incroyable légèreté. Elle est bobinée en limite impédance, ceci afin d’éviter le transformateur de sortie cause de mauvais rendement, et de nombreuses distorsions. Cette bobine actionne un cône relativement petit. La charge du cône est augmentée par un pavillon d’une forme assez spéciale, comportant un aubage dit : « anti-tourbillonnaire ». Grâce à cet aubage, le rendement aux très hautes fréquences est maintenu, alors que dans un haut-parleur électro-dynamique ordinaire, une très forte atténuation apparaît à partir de 5.000 périodes. Ce haut-parleur a ainsi un rendement excellent à partir de 80 périodes, et n’a pas besoin d’être complété par un tweeter pour les très hautes fréquences. Le principal avantage est que l’effet directif est extrêmement réduit, du fait que la source sonore est extrêmement ponctuelle. L’audition sur les côtés de la salle reste donc excellente. L’épanouissement du pavillon est encastré dans le baffle. Tangentiellement à cet épanouissement, est monté le haut-parleur contrebasse. Celui-ci, qui ne pèse pas moins de 40 kilogs, comporte une membrane de 0 m. 60 à double cône. Sa suspension est assurée par une peau dont la tension peut être réglée par un système de tambour qui permet d’obtenir une période propre d’oscillations de l’ordre de 15 périodes seconde. Cette membrane est actionnée par une bobine mobile de très 1 j R =7 >Û NFF A Fit TR n R ! FF M F JJ£ fi A U rcî -PA/7J A A rw A A U M f T Y F Fc /■ 5 a/ ' £T HZ 50 IZ 4 0 ■* -ô -12 ta u Va, ■x+sfi/fr^ ï-"1 _ -24 3o 40 sa I OO 'SO soo >ooo 0é*/OD£S PA# SE:OHD£ allant jusqu’au fond de la salle sont recouverts simplement d’un tissu mince absorbant relativement peu, afin que les rayons sonores qui se réfléchissent sur ces parois sous une incidence déjà faible puissent être récupérés pour compenser la perte de puissance due à la distance. Le plafond en-dessous du balcon est en staff et s’abaisse graduellement jusqu’au fond, se raccordant au mur par une pente assez accentuée, renvoyant les ondes sonores sur les spectateurs. Dans ces conditions, le mur du fond de la salle n’a plus aucune importance, et a pu rester nu, sans aucune insonorisation. Le rendement acoustique ue la salle est grand diamètre, bobinée également en haute impédance, et pouvant se déplacer sans sortir de l’entrefer avec une amplitude de 7 mm. Ce haut-parleur n’est néanmoins utilisé que sur les fréquences de 15 périodes à 300. Le rendement musical de cet ensemble est surprenant. Un orgue est reproduit, pour la première fois, dans toute son ampleur, y compris le jeu de 32 pieds, les violons ont retrouvé leur timbre, et malgré l’insonorisation de la salle, l’orchestre ne semble pas jouer « dans du coton ». Le système sonore haute fidélité présente les particularités suivantes : Les lecteurs de son sont à masse tour nante et couloir rotatif. Une lampe préamplificatrice est incorporée dans le bâti même du lecteur, ce qui élimine la connexion de cellule, et les pertes inévitables en haute fréquence. Les lampes phoniques sont alimentées en courant continu par un redresseur à cuproxyde triphasé, et un filtre très énergique. Le racle des amplificateurs se trouve entre les deux projecteurs. Il comporte deux amplificateurs à résistance, spécialisés l’un pour les sons graves, l’autre pour les sons aigus. Pour obtenir la séparation de fréquences, un système de filtre a été utilisé, et est intercalé entre les lecteurs et les amplificateurs. En outre, ce filtre comporte des cellules spéciales dites de « régularisation » destinées à corriger la courbe de réponse des hauts parleurs; comme on pourra s’en rendre compte sur la figure cidessous, cette courbe est des plus satisfaisante, étant donné que les plus grands écarts n’atteignent pas 4 décibels, et si l’on tient compte qu’un écart de 2 décibels est à à peine perceptible à l’oreille. Toutefois, une reproduction aussi fidèle présente parfois un inconvénient grave : celui d’augmenter considérablement le bruit de fond tels que, dans le domaine des sons aigus : le grain du film, rayures, etc..., dans le domaine des sons graves : ronflements enregistrés, collages mal camouflés, etc... Pour obvier à cet inconvénient, un filtre spécial a été prévu, que l’on peut mettre en circuit par abaissement d’une clef. Dans ce cas, la reproduction est limitée à 5.000 périodes pour les fréquences aiguës, et à 80 pour les sons graves. En outre, une forte atténuation est obtenue entre 80 et 200 périodes, et l’amplification croit régulièrement jusqu’à 4.000 périodes, ceci dans le but d’augmenter l’articulation sur des enregistrements plus ou moins « empâtés ». Un détail intéressant doit aussi être signalé^ le réglage du son et de la tonalité peut être obtenu dans la salle même, par un dispositif dit « d’asservissement ». Ce dispositif breveté dès 1928 par les établissements A. Charlin, est basé sur le principe « de la réaction à basse fréquence ». Il consiste à asservir les hauts parleurs de la salle à la tension d’entrée des amplificateurs en renvoyant une fraction de l’énergie produite aux bornes des bobines mobiles en contrephasé avec les tensions d’entrée. Ce qui provoque un affaiblissement peut être dosé pour l’un ou pour l’autre amplificateur par le réglage de tonalité ou pour les deux ensemble par le réglage de puissance. Ces deux réglages se trouvent dans la salle à portée de la main du contrôleur. Il est infiniment plus pratique que le système de fader de salle, étant donné que la distance à la cabine n’a plus d’importance, l’impédance de la ligne de liaison étant très basse. Les résultat obtenus au Clignancourt-Palace font honneur à la qualité française, et prouvent qu’on peut obtenir mieux qu’un « son commercial » dans un pays qui a vu naître tant de musiciens et d’artistes réputés. Guiot.