La Cinématographie Française (1938)

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22 fr£$5PEmse ANALYSE ET CRITIQUE DES FILMS ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ Ramuntcho Drame sentimental (G) Origine : Française. Auteur : Pierre Loti. Adaptation : Emile Allard et Barberis. Réal. : René Barberis. Musique : Von Hoorebèke. Opérateur : Toporkoff. Décorateur : Lourié. Directeurs de product. : Chicherio et Blondy. Production : F. I. C. Distribution : Réalisations d’Art Cinématographique. CARACTERE DU FILM. — L’atmosphère particulière du livre de Pierre Loti a été admirablement recréée dans ce film qui, en marge de l’intrigue, a donné lieu à un document régional fort intéressant sur le Pays basque. Tout ce qui caractérise cette belle contrée, parties de pelote, chants, danses, est habilement intercalé dans le scénario. Les épisodes particulièrement émouvants de la vie audacieuse des contrebandiers, permet de montrer les sites pittoresques dans lesquels Loti a situé son roman. L’intrigue amoureuse, qui se détache sur ce vivant décor, est très attachante. Ce film est excellent, il plaira autant en France qu’à i’étranger. SCENARIO. — Le contrebandier Ramuntcho, qui a failli être pris, est forcé de quitter le pays; devançant l’appel, il part faire son service militaire en Indochine. Non sans émotion, il a laissé au village sa fiancée. Gracieuse. La mère de la jeune fille, qui s’oppose formellement éi ce projet de mariage, rend la vie intenable à Gracieuse et celle-ci se réfugie au couvent pour y attendre le retour de Ramuntcho. La correspondance des amoureux ayant été interceptée, quand le fiancé revient désespéré trois ans après, il apprendra que Gracieuse a pris le voile. Une dernière rencontre entre les jeunes gens décidera de leur avenir et Gracieuse, relevée de ses vœux, sera rendue à Ramuntcho. TECHNIQUE. — René Barberis a traité très intelligemment le sujet qui lui était confié, en insistant sur tout ce qui pouvait animer l’action. INTERPRETATION. — Paul Cambo, qui interprète le héros du film, a le physique, la jeunesse et l’entrain typiquement basques qu’exigeaient ce rôle ; sa partenaire, Madeleine Ozeray, est très touchante et joue avec toute l’émotion désirable. Françoise Rosay est parfaite. Line Noro interprète avec son habituelle sincérité de belles scènes dramatiques. Louis Jouvet excellent. Genin donne un relief étonnant à son personnage. La Marseillaise Drame révolutionnaire (A) Origine : Française. Réalisation : Jean Renoir. Auteur : Jean Renoir avec C. Koch et N. Martell-Dreyfus. Décorateurs : Barsacq et Wakhévitch. Opérateurs : Bourgoin, A. Douarinou, Maillots, J.-P. Alphen, J. Louis. Musique : Bach, Grétry, Lalande, Rameau, Rouget de l’Isle, Sauveplane et Kosma. Studios : Billancourt. Enregistrement : W. E. Production : Société « La Marseillaise ». Distribution : R. A. C. CARACTERE DU FILM. — Nous voici en présence d’un bel effort du cinéma français, tant pour l’envergure de la réalisation que pour la conscience artistique avec laquelle Jean Renoir et ses collaborateurs ont voulu symboliser une des pages de la Révolution Française, celle qui montre la participation du Bataillon des Marseillais à l’attaque des Tuileries en août 1792, ainsi que son départ pour Valmy. Ce n’est en somme qu’un des aspects de la Révolution Française vu par quelques hommes du peuple, en face d’événements qui les dépassaient, cependant que le scénario montre, fragmentairement, des représentants du monde qui s’écroulait : le Roi, la Reine, leur entourage, des aristocrates fidèles, des aristocrates émigrés... Jean Renoir a réalisé son film largement, vigoureusement, quoiqu’en émiettant son intérêt par des tableaux de cadres divers, ce qui donne une impression de sketches souvent très beaux mais point toujours bien reliés entre eux. De grandes masses humaines bien conduites déferlent sur l’écran, des images de marche, d’attaques, des foules écoutant des harangues patriotiques et enflammées valent par leur sincérité et leur force, et compensent ce que d’autres points du film, traités en tableautins sans mouvement, peuvent avoir d’incomplet. La Marseillaise contient toutes les qualités du film d’art sans présenter la convention historique habituelle. Cela donne évidemment à l’œuvre une certaine fantaisie. Les idées qu’elle suggère sont souvent plus 1936 que 1 789. Par ses côtés patriotiques, son lyrisme sentimental et son habileté à ne montrer aucune atrocité révolutionnaire, le film aura l’estime et le succès qui accueillent toujours les tentatives hardies et les œuvres originales. SCENARIO. 14 juillet 1789. Le peuple en armes délivre les prisonniers de la Bastille. La Rochefoucauld avertit le Roi : Non, Sire, pas une émeute, une Révolution ! 1792. Un bataillon de Marseillais gagne Paris pour se joindre aux autres fédérés qui veulent repousser les envahisseurs. Nous vivons avec eux pendant la prise des Tuileries. Louis XVI et Marie-Antoinette se sont réfugiés, trop tard, à l’Assemblée Nationale sous la sauvegarde de Roederer. Les Marseillais, qui ont rapporté de leur ville le « Chant pour l’Armée du Rhin » appelé depuis « La Marseillaise » vont bientôt combattre vers Valmy... et vaincre avec leurs frères. TECHNIQUE. — On sent que Renoir et son équipe ont travaillé avec rigueur, négligeant volontairement des personnages étonnants et qui eussent apporté pittoresque, chaleur et richesse d’émotion et de langage à leur filin. Le film est plastiquement très réussi. Il y a des images d’une grande beauté photographique : l’attaque des Tuileries particulièrement soignée, des scènes de foules en panique, des défilés. Les scènes courtes, évocations de la vie des émigrés à Coblentz, conseil royal à Paris, sont traitées avec soin et volonté de respect. Le dialogue n’est point toujours aussi objectif et certaines phrases portent profondément sur la foule, et paraissent actuelles. La qualité décorative n’est pas niable (reconstitution des appartements royaux, de la rue SaintAntoine, etc...) ainsi que les détails vestimentaires, et l’atmosphère révolutionnaire est composée avec une grande sympathie. Ici pas de têtes sur des piques, pas de violences, pas d’injures excessives. Le film est donc visible par tous et montrable à tous, ce (pii ne veut pas dire que tous réagiront pareillement. On aimera, au cours du film, entendre des airs de Grétry, Mozart, Rameau et, trop rarement, La Marseillaise, de Rouget de l’isle. A ce propos, nos amis de l’étranger déploreront peut-être l’absence de l’envolée de cette « Marseillaise » et son influence profonde sur les masses et les soldats de la Révolution. INTERPRETATION. — Ils sont beaucoup, et souvent remarquables, surtout dans les petits rôles, les silhouettes, les furtives ombres révolutionnaires. Les premiers rôles : Louis XVI et Marie-Antoinette sont joués, l’un avec intelligence par Pierre Renoir, l’autre avec Pension d’Artistes Comédie dramatique doublée (G) Origine : Américaine. Réalisation : Gregory La Cuva. Auteur : Edna Ferber. Interprétation: Katharine Hepburn, Gail Patrick, Ginger Rogers, Adolphe Menjou. Doublage : Sonora-Films; I. Gorochov. Production : Radio Pictures. Edition : R. K. 0. Un film d’atmosphère qui se déroule presque entièrement dans une pension de famille américaine où ne descendent que des artistes ou plutôt des « apprenties » artistes du sexe féminin. Les joies, les peines, les déceptions, les rivalités de toutes ces artistes en herbe nous sont contées en une suite d’images habiles et qui ne manquent ni de vivacité, ni de fraîcheur, ni même d’ironie. La principale locataire de la pension est une jeune millionnaire qui a la passion du théâtre et qui veut se débrouiller toute seule à NewYork. Pour dégoûter sa fille du théâtre, le père fait monter une pièce dans laquelle la jeune fille, qui ignore ces machinations, aura le premier rôle. Car le papa croit que sa fille n’a aucun tempérament dramatique; ce qui est vrai; mais, à la suite d’une circonstance tragique, qui cause la mort d’une de ses amies, à la veille de la première représentation, la jeune actrice, hantée par le souvenir de cette mort, dont elle est indirectement responsable, trouve, pour jouer, des accents émouvants et elle obtient un véritable triomphe. Toutes les scènes de la pension, pleines de pittoresque et remplies d’observations, sont excellentes. L’interprétation est remarquable avec Katharine Hepburn et Ginger Rogers dans les deux principaux rôles; Quant à Adolphe Menjou, il est parfait dans un personnage de « producer », prompt à s’enflammer Et de nombreuses silhouettes sont animées par de jeunes et fort aimables artistes, en tête desquelles nous trouvons la très belle et expressive Gail Patrick. — v. — élégance par Lise Dalamare qui ne rend toutefois pas la noblesse de la Reine malheureuse. Les Marseillais sont vivants, réalistes avec poésie : Andrex surtout, et l’émouvant Ardisson. Aimé Clariond joue spirituellement l’émigré Saint-Laurent. Jenny Hélia, Allibert, Péclet, Spinelly, Dullac sont sobres et justes. Louis Jouvet tire le maximum d’intérêt du personnage de Roederer. — x. —