La Cinématographie Française (1938)

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Î4 fYXXXXXXXXXrXTTXXXXXXXTÏ CilNÉn^gRAPHÎE ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦» mes, quel que soit le Gouvernement au pouvoir. On ne peut donner de meilleure preuve du caractère a-politique de la censure. La censure est une institution, un moyen et non un but. Elle ne répond à rien, n’aboulit à rien, n’obéit à rien... Engagé jusqu’au cou dans ce cloaque. M. Edmond Sée déclarait : Je suis contre toutes les censures, je ne suis pour rien dans les décisions absurdes qui sont prises. Il est fort possible, après tout, que M. Edmond Sée s’exprime ainsi, mais il nous faut alors le plaindre de pousser à tel point le sens du devoir, jusqu’à en oublier sa propre dignité. On n’endosse pas en vain des responsabilités de ce poids, on ne se fait pas en vain le champion de l’iniquité. ' * * * Un exemple entre mille : Eclair-Journal a réalisé un petit reportage vivant et pittoresque sur l’affaire Ménard, montée en épingle depuis des mois par l’ensemble de la presse. Ce documentaire d’un quart d’heure vient d’être interdit. Or, l’affaire Ménard, dont l’opinion publique a réclamé la révision, a permis de faire condamner un innocent à dix ans de bagne. Ces dix années d’infâmie, ces dix années de châtiment, M. Edmond Sée estime-t-i! que Ménard doit les supporter d’un cœur léger ? Il faut le croire, à en juger par son attitude, niais à la place de M. Edmond Sée, nous aurions bien du mal à dormir tranquille. ; * * * Vous avez peut-être liocbé la tête et murmuré : Et après ? Tout cela est-il tellement condamnable ? Cela est condamnable, parce que la liberté n’est pas seulement un bien très cher, inestimable. Elle est aussi un ferment d’intelli Jeanine Crispin et Harry Baur dans Nostalgie gence, de labeur, de réussite. Les grands états totalitaires ont réussi de magnifiques défaites cinématographiques. En même temps, les Américains, par le cinéma, ont corrigé leurs mœurs en riant, en souriant, parfois même en pleurant. L’Amérique, même avec M. Hays, nous donne Je suis un évadé. Chez nous, grâce à M. Edmond Sée, on en arrive à glorifier les bagnes d’enfants. La censure cinématographique est un en couragement à la lâcheté, à la médiocrité, à l’eau de roses. Grâce à elle le niveau intellectuel de notre production est en train, comme on dit, d’en prendre un bon coup. Jamais, chez nous, on ne pourrait réaliser Ombres Blanches. Savez-vous que les réglementations nouvelles interdiraient — à la lecture du scénario — la possibilité de production de films comme Pêpé le Moka ou La Grande Illusion? Et c’est pourquoi des œuvres de cette force — et aussi de cette importance commerciale — ne sont plus entreprises. La guimauve actuellement servie ne vous effraie pas ? Bien sûr, mais la guimauve dégoûte, écœure. On ne construit rien de solide dans la crainte; la pantalonnade et la faribole peuvent triompher parfois, mais à doses modérées. Il n’v a pas d’exemple qu’une industrie puisse vivre et prospérer lorsque le crétinisme préside à toutes ses créations. * * * Etes-vous d’accord pour réagir et protester contre le caractère camelote que l’on veut donner aux films français ? Il faut alors passer à l’action. Sans doute, peut-on faire appel au public. Il suffit d’un mot d’ordre; devons-nous souhaiter cette fronde ? Alors, qu’on intervienne officiellement, qu’on codifie le cinéma, qu’on légitime ses possibilités et ses impossibilités, qu’on rende publiques les coupures exigées dans les films présentés à la censure, afin que ses exigences puissent être prises en considération et, dans une certaine mesure, observées. Qu’on fasse, d’un organisme nocif, un bureau de poids et mesure du cinéma, mais qu’on se hâte. Les renards de La Fontaine étaient plus malins, à qui Ton conseillait de couper leurs queues et qui s’apercevaient à temps que leur conseilleur n’était qu’un pauvre écourté. Maurice Bessy. RETOUR D'AMÉRIQUE Toni Rossi, Mireille Balin et Ketty Gallian sont rentrés en France ■ Ainsi que nous l’avions laissé prévoir, nos artistes rentrent au bercail. Seuls Charles Boyer et Fernand Gravey seront retenus à Hollywood pour quelques années. Cette semaine Tino Rossi est rentré en déclarant : Je suis allé en Amérique et au Canada passer trois mois seulement. Je ne rapporte pas d’impressions bien nettes. J’ai seulement voulu me perfectionner en anglais parce que je dois faire mon premier film dans cette langue dans quelques jours, à Londres. E Mireille Balin, à peine débarquée commencera à tourner dans Vénus de l’Or, puis elle tournera dans Le Prisonnier de Satan, de Félix Gandéra. I Ketty Gallian, également rentrée de Hollywood, tourne dans La Piste du Sud. Nous sommes certains que d’autres vedettes nous reviendront très prochainement. ♦ GEORGES RIGAUD va commencer son premier Film américain Hollywood. — On annonce que l’acteur Georges Rigaud, qui, engagé par Paramount, est depuis plusieurs mois à Hollywood, va commencer à tourner son premier rôle américain : Café Society. Frances Dee, Ray Milland et Shirley Ross seront ses partenaires. Sous le titre THE CALL la Best Film Company va présenter aux Etats-Unis une version doublée en anglais de L’APPEL DU SILENCE La Best Film Company de New-York, dont le Président est M. René Huisman, actuellement à Paris depuis plusieurs mois, va éditer aux Etats-Unis, sous le titre The Call, une version doublée en anglais de L’Appel du Silence, de Léon Poirier. Ce doublage a été effectué à Paris. La Best Film Company a déjà obtenu un très grand succès aux Etats-Unis avec la version parlée anglais de Cloitrées, film qui a été lancé et exploité avec l’appui du clergé catholique. Abel Gance pendant une prise de vue de J’Accuse “Drame de Shangaï** et “L*Esdave blanche** La production du Drame de Shanghaï, film dont G. W. Pabst tourne actuellement les extérieurs en Extrême-Orient, est assurée par la Lucia-Film. La Lucia-Film prépare également L’Esclave blanche, dont le premier tour de manivelle sera donné aussitôt la réalisation du Drame de Shanghaï terminée. .4 cause du décalage de dates, Augusto Génina, d’un commun accord avec Romain Pinès, a renoncé à assurer la mise en scène de ce film, étudiant toutefois un projet pour une production ultérieure. Ceci ayant provoqué certaines modifications, entre autres un changement total du cadre (on parle de la Turquie), la Lucia-Film a été, à regret, obligée de renoncer ci l’utilisation du beau et pathétique récit de Joseph Peyré. C’est Marc Sorkin qui, sous la supervision de G. Mb Pabst, dont il fut pendant quinze ans le collaborateur, mettra en scène L’Esclave blanche, dont le scénario, dû à une idée originale de A. Tolney, s’inspire d’une page magnifique de l’histoire de V émancipation féminine en Turquie.