La Cinématographie Française (1938)

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73 a ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ rmr ciné Jt mmftR i fr^JJjEnisi RAPHIE SE ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ CINÉMA DANS LE MONDE Ce numéro apporte de bonnes nouvelles Je la production française pour cette an îée 1938. Le choix de films français reste étonramment varié. Le tiers du nouveau stock nécessaire jour la saison qui commence en octobre îst déjà réalisé. Les films « annoncés » ;ont nombreux et les dates retenues dans les studios commençant à se serrer, il y aura un bon travail pour tout le monde, dlès le début d’avril. Evidemment, les succès de l’année dernière ont donné confiance en eux-mêmes à nos réalisateurs. Nous remarquons, dans nos visites sur les plateaux, que les décors sont de plus en plus soignés, et que, non seulement pour les grands drames, mais mêmes pour les œuvres gaies où le dialogue piquant est l’élément essentiel, les cadres sont de vastes et belles dimensions. Pour le prochain film de Fernandel, Barnabe, M. d’Aguiar a fait construire (simple exemple) un hall de château avec escaliers, pièces annexes et jardins qui permet un travelling de trois cents mètres. La qualité technique domine. Elle a acquis, depuis deux ans, une aisance, une homogénéité, absolument comparables à ce que nous admirons tant dans les œuvres américaines. Cette bonne qualité provient certainement du travail beaucoup plus continu des artisans du hlm. Autrefois, c’était une chance pour un opérateur que de faire deux grands hlms dans l’année. Actuellement, c’est normal, et le travail de documentaires et de courts sujets occupe entre temps beaucoup de techniciens. Si l’on veut quelques chiffres, on pourra noter que les 111 grands hlms faits en France en 1937 et les 11 hlms parlant français réalisés à l’étranger avec des équipes partiellement françaises, ont employé 78 metteurs en scène (assistants non compris), 74 cameramen (2' et 3 opérateurs compris) et 38 décorateurs (2‘ décorateur compris) . Ce qui donne une moyenne de travail annuel de 4 hlms pour les décorateurs, de 3 hlms pour les opérateurs et de 1 hlm et demi pour les metteurs en scène, qui ont évidemment à collaborer à la longue préparation et au montage hnal du hlm. Nous avons dénombré 650 artistes employés dans ces hlms et inscrits au générique. Le recensement de leur emploi permet de se rendre compte que les grandes vedettes tournent relativement rarement (en moyenne 2 hlms par an) , mais que les artistes débutants, ou de second pian, trouvent plus fréquemment des rôles (4 par an en moyenne) . La plupart des grands artistes du cinéma sont également des artistes du théâtre parisien, jouant encore sur la scène chaque année, s’y essayant avec succès, ou l’avant quitté après métier solidement acquis. * * * On a médit du Cinéma, pour la concurrence qu’il fait au théâtre. On l’a accusé de tuer le Théâtre. Saisissons cette occasion de faire remarquer que, si la moitié des administrateurs de théâtres de Paris ont jugé meilleur de transformer leurs établissements en cinémas, l’autre moitié, restée hdèle à la rampe, s’en trouve fort bien. Françoise Rosay personnifiera la grande Catherine de Russie dans Le Joueur d’Echecs. Artistes et auteurs reçoivent du ciné des ressources importantes, qui assurent à cette catégorie de travailleurs, autrefois misérable, des carrières libérales bien indépendantes et souvent luxueuses. Le Théâtre dispose ainsi d’un personnel artistique nombreux, heureux, qui vit librement, avec des possibilités de création décuplées. La présence sur nos plateaux comme vedettes, metteurs en scène, scénaristes et parfois producteurs, de Pagnol, Sacha Guitry, Louis Jouvet, Raymond Rouleau, Charles Dullin, Jacques Copeau, Marcel Achard, Stève Passeur, Henri Jeanson, Jules Berry, Harry Baur, Yves Mirande, Noël-Noël, Fernand Rivers, Eric von Stroheim, Pitoëff, Henri de Monfreid, Félix Gandéra, Pierre Fresnay, Yvette Chauviré, Suzanne Després, Charles Méré, Jacques Natanson, pour ne nommer que les plus considérés parmi les écrivains et les gens de théâtre (et je ne cite pas les vedettes de la Comédie-Française) , est la preuve de cette heureuse collaboration. On a renoncé à peu près complètement, dans les milieux de la Critique, à juger comme une traîtrise et une basse besogne d’écrivaillon le fait pour un auteur de théâtre de rédiger des dialogues de cinéma. On ne s’amuse plus à déceler, dans la critique d’un hlm, ce qui est « théâtral » ou « littéraire », comme une honte pour le 7 Art. Aux discoureurs sur la méthode, Pagnol, avec César, Jofroy ou Regain, a nettement coupé le sifflet. Guitry, ensuite, s est carrément moqué d’eux en leur sortant Le Roman d'un T richeur, entre deux pièces hlmées, directement, en trois jours, à peu près sur la scène même, comme Le Mot de Cambronne ou Désiré. Quant aux acteurs, il s’est révélé que le meilleur artiste de cinéma, celui qui joue avec le plus de naturel et de vie, qui éclaire le morceau de hlm dès qu’il paraît, c’est celui qui possède à fond la technique du théâtre. Jules Berry, Copeau, Dullin, Jouvet, par exemple. Le Cinéma français a maintenant échappé au vaudeville parisien, au gros