La Cinématographie Française (1938)

12 ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ CI!\EM®raSR/\PHlE ■> fR&MI&JSE itttttttytttttztttxxtzt: Le maire PIECHUT CITOYEN DE CLOCHEMERLE Production FORRESTER-PARANT ( à suivre) même temps trop de souplesse officielle ne les appauvrisse. Je pense à l’incendie du Lafayette. Aucun journal filmé ne l’a montré en France. Croit-on que l’incendie d’un navire à New-York eut été censuré dans les actualités américaines ? Je ne le pense pas. On l’aurait montré comme on montre toutes choses : avec le souci de l’immédiate actualité. Ce n’est pas très grave. Je note simplement une tendance. Il ne faut pas enlever de la Vie, dans un journal, mais toujours en ajouter. Il faut laisser couler toutes seules les informations et lancer sur leur cours mouvant, de temps en temps, un beau document officiel. Avec des actualités bien vivantes, de beaux films et une solide diffusion, nous regagnerons le monde entier. P. A. Harlé. Collaboration interwiew de M. franco-anglaise Léon HEPNER Dans un de nos récents numéros, nous avons annoncé la production, par M. Léon Hepner, directeur de la British Artistic Films, d’une série de films tournés d’abord à Paris en version française, puis en Angleterre en version anglaise. Le projet, diffusé par notre confrère londonien, le Kinematograph Weekly, était suffisamment important pour que nous cherchions à le voir confirmer par M. Léon Hepner lui-même. Profitant de son dernier passage à Paris, nous avons pu le joindre et il a bien voulu mettre au point l’information déjà publiée. J’estime que la production française films en France. J’apporte, pour cela, l’appui de capitaux anglais, mais avec cette particularité nouvelle que les productions auxquelles je travaillerai n’auront à subir aucun des risques de change et, de cette façon, sont assurées de n’être pas inutilement grevées. J’estime que la production française a démontré qu’elle était la deuxième du monde. Les cadres, sa technique, ses possibilités sont parfaitement au point et offrent plus de facilité qu’on n’en trouve dans la production anglaise. De plus, la qualité des films français fait vraiment prime sur les marchés étrangers. Les résultats obtenus pour certains de ces films ont permis de couvrir largement 100 % de leur valeur. Avec mon ami, le metteur en scène Edmond T. Greville, qui a déjà fait ses preuves ici — rappelez-vous Remous, et les a faites aussi brillamment en Angleterre, nous avons toujours envisagé la réalisation d’un très grand film. Ce sera pour bientôt j’espère. Pour marquer mon début, c’est avec M. Robert Aisner, de la Héraut-Films, jeune producteur, lui-même très estimé, qui a fait déjà La Bataille^ Silencieuse et Balthazar, que j’entreprends la réalisation de ce grand projet de collaboration franco-anglaise. Nous débuterons par La Chaleur du Sein, adaptée par Jean Boyer qui en sera aussi le metteur en scène. Puis viendra La Marie du Port , de Georges Simenon, adaptation de Jacques Natanson, mise en scène de Pierre Billon, dont les décors seront exécutés par le peintre Vlaminck. Le troisième film de ce programme sera Pilotes de Lignes, d’après O.-P. Gilbert. Vous le voyez, nous comptons faire beaucoup de travail. Je pense qu’il sera très bon ». Le Gouvernement adopterait le principe des 2.000 heures Nous le réclamons depuis deux ans Le Conseil National Economique examinera lundi un projet de récupération des heures de chômage saisonnier jusqu’à concurrence de 2.000 heures par an. Pour le travail des équipes de production de films, cette réforme est très importante. Elle représente une économie dans les prix de revient de réalisation. Elle accroît la puissance d’utilisation des studios. Nous la réclamons depuis deux ans, comme la seule solution logique. Les lois sociales américaines l’avaient adoptée pour Hollywood. George Houston, Ruth Coleman, Mamo Clarke dans Perles sanglantes (Mers du Sud) qui sortira prochainement en première exclusivité au Cinéma Saint-Didier. LE QUAI DES BRUMES bat tous les records au Morignan Mardi dernier, Le Quai des Brumes commençait sa carrière d’exclusivité au Marivaux. Dès la première journée, le film de Marcel Carné, dont la sortie était attendue avec le plus vif intérêt, justifiait les espoirs fondés sur cette oeuvre puissante, en battant le record des recettes réalisées dans cet établissement : en dépassant de 20 % celles de La Grande Illusion et du Carnet de Bal. Un public enthousiaste reconnut et acclama Michèle Morgan et Pierre Brasseur, qui assistaient à la première soirée, ainsi que Marlène Dietrich, Dita Parlo, Albert Préjean, Armand Bernard et de nombreux artistes. A plusieurs reprises le jeu sobre et puissant de Jean Gabin, la composition hallucinante de Michel Simon et le charme simple et émouvant de Michèle Morgan arrachèrent des applaudissements aux spectateurs de ce drame profondément humain, qui s’est classé d’emblée à la tête des plus grandes productions de la saison. Ajoutons que Le Quai des Brumes sera présenté à l’Olympia, mardi 31 mai, à dix heures précises du matin. 9 Les laboratoires Technicolor de Londres annoncent qu’au cours de cette année, 7 grands films et 30 courts sujets en Technicolor seront tournés en Angleterre. ■ On nous annonce l’ouverture prochaine au 34, boulevard Saint-Michel, du cinéma Le Latin.